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africa - Institut National du Patrimoine

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Africa XIII/Monastir au 19ème siècle, à propos de la ville et de l'urbanisme arabo-musulman Med Moncef M'HALLA<br />

et les fortins (abraj-s)... Ces quelques exemples recueillis dans la correspondance<br />

caïdale à propos des problèmes posés incidemment montrent que l'importance <strong>du</strong><br />

habous retentit sur l'exercice même de la vie urbaine (9) .<br />

L'espace économique<br />

La position des portes de la ville est commandée par l'orientation <strong>du</strong> tracé des<br />

artères principales. Les portes qui ont une fonction défensive sont aussi un lieu de<br />

contrôle des pro<strong>du</strong>its et de perception des redevances fiscales. Mais c'est la fonction<br />

commerciale qui prime à la fin <strong>du</strong> 19ème siècle, ainsi en novembre 1877 s'est posée<br />

l'opportunité de se passer de l'entrée coudée pour les principales portes, qu'on a<br />

remplacées par celles dont l'ouverture d'autres donnant directement sur l'axe de la<br />

Rue (10) .<br />

la zone soukière se trouve sur certaines artères maîtresses. Le Souk el Bled est<br />

celui que commande la porte de Bab as-Sour. Un autre centre commercial occupe<br />

l'espace qui relie les deux portes rapprochées de Bab al Khouha et Bab ad-Darb<br />

(interne) : là se trouve le fondouk ("oukala"), les ateliers des bijoutiers, le marché<br />

couvert de Souk er-rba c ... La rue marchande se prolonge de Bab ad-Darb à Bab al-Jedid<br />

par Souk al-Kachachine. Le grand parcours marchand, le plus central, est celui qui va<br />

de Bab Brikcha à Souk Bab al-Jedid; il représente au 19ème siècle le centre de la vie<br />

économique de la ville.<br />

Ces souks sont des rues marchandes sur lesquelles s'ouvrent des boutiques de<br />

commerce, des ateliers d'artisans et qui, en s'élargissant par endroits, créent des places<br />

(rahba-s) de commerce. L'activité artisanale déborde la zone des souks ; ainsi les<br />

tisserands sont nombreux à houmat Bab al Gharbi et les fabricants de tamis à Rbat al-<br />

Jedid. Les huileries (32 vers 1860 et 35 en 1883) ne sont qu'en partie dans la zone<br />

marchande. Il en est de même des fours (11) et des moulins (11) . Les corps de métiers se<br />

présentent en janvier 1883, d'après un document d'archives, omettant quelques petits<br />

métiers, comme suit : 151 tisserands, 5 bijoutiers, 34 maçons, 3 armuriers (znaïdia-s) 8<br />

forgerons, 3 ferreurs (sfaïhia-s) 29 menuisiers, 10 cordonniers, 11 taiileurs (11) .<br />

Le port de commerce n'est pas celui qui surplombe la "kechla" dit "marsa Sidi<br />

Makhlouh" ou le petit port, "al marsa assagir". Le trafic commercial y est interdit au<br />

cours des années 70. C'est plutôt au port d'al -Ghdir que se tient la douane et que<br />

s'effectue le commerce extérieur ; de là on s'embarque pour le pèlerinage. (12)<br />

De la citadinité<br />

La "rareté des villes au Maghreb" est attestée par Ibn Khaldoun qui l'attribue "au<br />

fait que la population de l'Ifrikia et <strong>du</strong> Maghreb est en majorité bédouine" (13) . Encore au<br />

19 ème siècle, la situation n'a pas particulièrement changé; comment se présente, alors,<br />

au niveau <strong>du</strong> vécu, la citadinité? L'auto-proclamation, et d'une manière générale l'usage<br />

<strong>du</strong> terme "beldi" pour la désignation des citadins relève de l'appréciation, subjective,<br />

quoique partagée par tous. C'est le terme par lequel les citadins tunisois se désignent et<br />

par lequel ils s'opposent à " c arbi", nomade, relève A. Abdessalem, à l'examen de "la<br />

sémantique sociale de la ville d'après les auteurs tunisiens <strong>du</strong> <strong>du</strong><br />

(9)<br />

A.G.G.T. Dossier 436 p. 37, Doss.437 bis p. 236-132, Doss.437 p. 35, Doss.442 p.98 et bien d'autres...<br />

(10)<br />

A. G. G. T. Doss. 427 p.91.<br />

(11)<br />

A.G.T.T. Doss. 445 P. 34 (3 rabi al anouar 1300)<br />

(12)<br />

A.G.G.T. Doss 433 p. 103 et Doss. 441 p. 130. Le petit port est ouvert au commerce vers 1880.<br />

(13)<br />

Ibn Khaldoun, Discours sur l'histoire universelle (al-Muqaddima). Trad. de Vincent Monteil, Beyrouth 1968,<br />

Tome II pp. 740-741.<br />

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