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le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

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Mais, comme toujours, <strong>le</strong> corps ne trompe pas. Dans tous <strong>le</strong>s pays d’Asie que j’ai pu parcourir, pour<br />

mon compte personnel ou par nécessité, une fois <strong>le</strong> programme du jour rempli, je rentrais à l’hôtel<br />

pour n’en ressortir que <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain et l’étape suivante, ne voulant rien savoir des populations, de<br />

<strong>le</strong>urs mœurs ni de <strong>le</strong>urs productions. Leur passé, <strong>le</strong>ur histoire, <strong>le</strong>ur culture à découvrir par <strong>le</strong>urs<br />

monuments, <strong>le</strong>urs sites et <strong>le</strong>urs littératures, soit; <strong>le</strong>ur présent et ce qu’ils vivent aujourd’hui,<br />

décidément non! Mon corps est <strong>le</strong> plus sûr des indicateurs: je l’ai rendu soup<strong>le</strong>. Jusqu’à présent, il a<br />

toujours répondu: je dois “ménager cette monture, si je veux voyager loin”!<br />

J’ai passé la journée à me faire à cette idée que je suis désormais tout seul, absolument, ici. Je sais bien<br />

que mes amis Taë-ri et Sandima vont réapparaître une fois ou l’autre encore avant que je ne parte à<br />

mon tour. J’ai de quoi survivre une semaine sans ravitail<strong>le</strong>ment aucun. J’ai vraiment conscience que<br />

mon corps sent tout cela: il sent qu’il est ‘libre’ à nouveau, libéré de cette présence de Massif Central,<br />

qui représentait, de près ou de loin, cette ‘loi étrangère’ qui me régissait, même s’il ne se montrait<br />

jamais ou rarement! Mon corps, lui, <strong>le</strong> sentait. Ma conscience aussi me semb<strong>le</strong> plus légère: c’est bien<br />

la preuve que j’ai fait tout ce que j’ai fait, parce que je l’avais décidé, certes, mais parce que je m’y<br />

étais obligé, et la ‘garantie’ de cette obligation librement consentie, c’était Massif Central.<br />

Ridicu<strong>le</strong>ment ou infanti<strong>le</strong>ment parlant, Massif Central parti, l’obligation tombe! De même qu’à mon<br />

arrivée, il m’a libéré de ma peur, en disparaissant, il me rend quitte de mon obligation!<br />

Et en prime, il me “baptise”. HAM-IL, quelque chose comme “UNI-FER”, “ENO-PHOROS”:<br />

“PORTEUR DE L‘UN”, comme il y a Lucifer, en latin : Porteur de Lumière, et Nicé-phore, en grec :<br />

Porteur de Victoire! Avec “<strong>Vincent</strong>”: Celui qui est en train de remporter la Victoire”, cela ira très<br />

bien! Enophore !<br />

KAM RO AM, 23 MAI 1998<br />

Si je dois retenir un élément de ma pratique, de retour ‘dans <strong>le</strong> monde’, ce sera certainement un mixte<br />

de nocturno-matutina<strong>le</strong>: l’heure est exquise (el<strong>le</strong> <strong>le</strong> sera encore plus à Nice!), <strong>le</strong> corps, certes, est p<strong>le</strong>in<br />

de nuit, mais reposé et <strong>le</strong> cœur bien disposé. Il est vrai que ‘la tête’, à n’importe quel moment chez<br />

moi, bat toujours la campagne, <strong>le</strong> bran<strong>le</strong>-bas, l’a<strong>le</strong>rte!…Il est six heures: quelques strato-cumulus<br />

animent <strong>le</strong> ciel de ruptures tantôt plus sombres tantôt plus blanches, et l’arrondi du Chogye rosit déjà.<br />

Les oiseaux semb<strong>le</strong>nt lointains, encore, occupés dans la forêt de bambous géants à quelque battue<br />

nourricière. J’espère qu’il fera moins lourd qu’hier après-midi et soir: mouches et moucherons en<br />

étaient devenus exaspérants.<br />

Ayant depuis toujours vécu en ‘tzigane, en transit, en vagus’, d’aussi loin qu’il m’en souvienne;<br />

n’ayant jamais eu de ‘maison’ ni d’appartement à moi; ne possédant effectivement rien sinon<br />

beaucoup de livres et de quoi me vêtir, je n’ai eu jusqu’ici besoin que d’une bibliothèque dépôt. Ce fut<br />

cel<strong>le</strong> que je dessinai et fis monter dans la demeure familia<strong>le</strong>: ma mère en est la gardienne jalouse! Ce<br />

qui veut dire que, l’immersion tota<strong>le</strong>, je connais par nécessité régulière et conjoncturel<strong>le</strong>! Mais je<br />

n’avais jamais eu l’opportunité de la vivre aussi profondément ni aussi longtemps que cette fois-ci, sur<br />

une surface vita<strong>le</strong> aussi réduite et sans échappatoire aucune : même au temps de mon (doub<strong>le</strong>)<br />

noviciat. J’ai jadis écrit que « la proximité rend <strong>le</strong>s choses terrib<strong>le</strong>s ». Cela se vérifie en matière de<br />

cohabitation de façon exemplaire. Et surtout dans tous <strong>le</strong>s domaines qui tournent autour de la<br />

corporéité, de la condition humaine, de l’incarnation: <strong>le</strong> manger/boire/déféquer/se laver/dormir, voilà<br />

<strong>le</strong> lieu fondateur de toute civilisation et de toute culture. Maîtriser cela, s’en rendre maître et libre, ne<br />

pas être affecté par un ‘mode’ quel qu’il soit, c’est la performance nec plus ultra! Mais <strong>nous</strong> savons<br />

que si l’esprit est prompt, la chair est faib<strong>le</strong>! Pour un occidental, l’univers asiatique n’est certes pas<br />

évident à vivre ! Et vice versa, certainement: la planète coréenne en est l’une des preuves la plus<br />

flagrante! Et je ne par<strong>le</strong> que de ce que je connais: la vie quotidienne dans un monastère bouddhiste<br />

Sôn de la Secte Chogye, de la fin du 2 e millénaire après Jésus-Christ! Ainsi, par exemp<strong>le</strong>, il y a <strong>le</strong><br />

‘réfectoire’ où matin, midi et soir, est servie à volonté une ‘cuisine’ de riz/kimchis/soupe/thé, toujours<br />

la même, et puis iI y a <strong>le</strong>s innombrab<strong>le</strong>s réfrigérateurs ‘privés’ qui entassent: beurre, pain<br />

français(sic!), pain de mie, confiture, gâteaux, fruits, boissons fraîches en bouteil<strong>le</strong>s, boîtes et coffrets:<br />

ainsi que sandwichs de traiteur, - avec label, - salade/œuf/charcuterie/crabe/mayonnaise/moutarde! Ce<br />

sont mes amis Taë-ri et Sandima qui me l’ont révélé et qui depuis une semaine m’approvisionnent à<br />

chacune de <strong>le</strong>urs visites! (J’ai déjà dit plusieurs fois, comment, depuis Alger, la Providence se fait fort<br />

de me délivrer de la faim!). Pour <strong>le</strong>s toi<strong>le</strong>ttes et <strong>le</strong>s douches, idem: deux régimes (si je puis dire)! J’ai<br />

découvert ici, à l’ermitage, une superbe sal<strong>le</strong> de bain avec un bassin (furon), <strong>le</strong> seul que j’aie jamais

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