28.06.2013 Views

le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

absolument aucune existence propre, donc aucune réalité, parce qu’el<strong>le</strong>s ne sont qu’une production en<br />

‘interdépendance d’autres facteurs ne possédant eux-mêmes aucune réalité propre’.<br />

Pourtant, ‘se surprenant’ à ‘penser et à sentir’ en termes discriminés, dont <strong>le</strong> Désir, - sous sa forme de<br />

Trip<strong>le</strong> Poison: envie, haine et illusion, - est <strong>le</strong> moteur fondamental, <strong>le</strong> Bouddha y a reconnu <strong>le</strong> siège de<br />

toute souffrance et s’est employé à l’éteindre par <strong>le</strong> biais de la suppression de toute discrimination<br />

dans <strong>le</strong> sentir et <strong>le</strong> penser, épine dorsa<strong>le</strong> de l’Illustre ‘Octup<strong>le</strong> Chemin’, qui vise à une purification<br />

complète, - entendez: évacuation de toute dualité, - dans l’existence quotidienne, avec comme moyen,<br />

celui qui l’avait aidé, lui: la méditation.<br />

C’est à un malaise que Siddhârta a dû trouver remède, entre une vision du monde ‘compacte et atomique<br />

(in-sécab<strong>le</strong>)’ et une expérience du monde ‘contradictoire et alternative’. Refusant très vite<br />

d‘en examiner <strong>le</strong>s principes eschatologiques (de l’origine et des fins dernières), - comme insolub<strong>le</strong>s de<br />

manière satisfaisante (et il n’avait pas tort!),- il s’est attelé à la tâche de répondre par <strong>le</strong> paradoxe à la<br />

dualité:<br />

- en niant ce qu’il affirmait dans <strong>le</strong> même temps, et à la fois agissant comme s’il n’avait rien nié du<br />

tout;<br />

- refusant une quelconque aide venant d’un quelconque ail<strong>le</strong>urs;<br />

- et enfin passant sa vie à tout faire pour n’avoir plus à renaître!<br />

Pourquoi pensais-je en fina<strong>le</strong> à ‘nos trois maîtres es soupçon et doute’ de notre millénaire finissant:<br />

Nietzsche (Jenseits des Prinzips des Guten und des Bösen: Au-delà du principe du Bien et du Mal),<br />

Marx (Grundrisse: Fondements) et Freud (Unbehagen in der Kultur: Malaise dans la civilisation)?<br />

Peut-être parce qu’ils sont <strong>le</strong>s symptômes, -eux, <strong>le</strong>urs écrits et <strong>le</strong>ur écoute, - d’une situation<br />

existentiel<strong>le</strong> actuel<strong>le</strong> de l’Occident, où une vision du monde, une Weltanschauung, qui a prévalu<br />

pendant deux millénaires, semb<strong>le</strong> être devenue opaque, et qu’el<strong>le</strong> n’’illumine’ plus, comme el<strong>le</strong> a su <strong>le</strong><br />

faire aux temps de Clément d’A<strong>le</strong>xandrie, de Benoît de Subiaco, d’Albert <strong>le</strong> Grand, de Bernard de<br />

Clairvaux et de Thérèse d’Avila, <strong>le</strong> libre chemin de la joie… L’Al<strong>le</strong>magne d’ail<strong>le</strong>urs, après la théorie,<br />

devait <strong>nous</strong> en administrer la démonstration, par Reich interposé! …<br />

Je viens de remonter de la cérémonie officiel<strong>le</strong> en l’honneur de Chinul, en sueur et un peu déçu, je dois<br />

dire. Quelques ‘cantiques’ par une chora<strong>le</strong> de patronage et beaucoup de vieil<strong>le</strong>s personnes assises sous<br />

des dais en cas d’averse (il y avait une accalmie): je <strong>le</strong>s ai laissées monter seu<strong>le</strong>s à l’assaut des trois<br />

‘buffets’, chargés de riz et de kimchis, disséminés autour des cuisines. J’en ai profité pour saluer Jo<br />

qui m’a remis quelques fruits et cakes, ainsi que son adresse en coréen. On m’aurait fait demander<br />

pour que je prenne place à une ‘tribune’ officiel<strong>le</strong>! Ma ‘fierté’ a été de voir et d’entendre mon Maître<br />

prononcer <strong>le</strong> discours officiel, parmi <strong>le</strong>s f<strong>le</strong>urs et <strong>le</strong>s micros!<br />

Au spectac<strong>le</strong> de cette manifestation bonhomme, où naturel<strong>le</strong>ment je ne comprenais rien, me sont<br />

revenus <strong>le</strong>s premiers mots de la Prosopopée de Fabricius, par Jean-Jacques Rousseau:” Ô Fabricius,<br />

qu’eût pensé votre grande âme…! Ô Chinul, qu’eût pensé votre grand esprit…!”. C’est Huang-po qui<br />

a continué:<br />

” De même que <strong>le</strong>s catégories d’homme ordinaire et d’homme illuminé n’ont aucune existence réel<strong>le</strong>,<br />

de même l’Esprit n’est pas réel<strong>le</strong>ment esprit. Et comme l’Esprit et toutes ces catégories ne sont que<br />

pures illusions, où peut-on espérer trouver quoi que ce soit?… Vous vous sentez obligé d’étudier <strong>le</strong><br />

dhyâna et la voie? Mais qu’est-ce que cela a à voir avec <strong>le</strong> Bouddhisme. Tous <strong>le</strong>s enseignements du<br />

Tathagata (Bouddha) ne visaient qu’à convertir <strong>le</strong>s gens, comme lorsqu’on fait passer <strong>le</strong>s feuil<strong>le</strong>s<br />

jaunes de l’automne pour du bel or pur, afin d’arrêter <strong>le</strong>s larmes d’un enfant; il ne faut surtout pas <strong>le</strong>s<br />

tenir pour la vérité ultime! Si c’est <strong>le</strong> cas, alors vous n’êtes pas zen… Il faut clairement voir<br />

qu’absolument rien n’existe: ni humains ni bouddhas… Toute sagesse et toute sainteté ne sont que<br />

zébrures d’éclair: aucune d’el<strong>le</strong>s ne possède la réalité de l’Esprit! ”. (Blofeld 1959 : 58-59, 63-64).<br />

Vraiment, qu’étais-je allé faire dans cette galère!<br />

Je viens de me servir dans la foulée méridienne et antévespéra<strong>le</strong>. J’ai en effet dormi un peu en<br />

remontant du monastère, après avoir pris un bain, tel<strong>le</strong>ment il faisait moite. J’ai mangé une demi poire<br />

d’eau, étendu mon linge et me suis allongé. Entre-temps <strong>le</strong> ciel s’est dégagé, <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il est revenu et on<br />

peut gager que cette fin de journée sera ’glorious’.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!