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le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

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Je ne sais pas si tout cela est un simp<strong>le</strong> jeu scolastique. Ce n’est pas mon intention. S’il y a<br />

des techniques en pays Zen, alors il faut être technique. Et en technique, tout compte. Mais peut-être,<br />

me trompé-je!<br />

SONGGWANG SA, O4 AVRIL 1998.<br />

En me couchant hier soir, je me suis longtemps demandé si je peux vraiment signer cette déclaration<br />

que “<strong>le</strong> seul savoir auquel j’aspire, c’est d’habiter l’instant qui passe”. Je peux dire, en<br />

revanche, que j’aspire à savoir comment trouver Dieu, et que tout <strong>le</strong> savoir du monde s’y<br />

épuise, justement. Le “querer a Dios” (chercher Dieu) d’Ignace et de tous <strong>le</strong>s mystiques du<br />

Siglo de Oro (Le sièc<strong>le</strong> d’Or espagnol: 16 e sièc<strong>le</strong>) trouve ici sa parfaite application et<br />

vérification. D’une part, ce n’est effectivement ni dans <strong>le</strong> passé, ni dans l’avenir que Dieu est<br />

à trouver, mais dans <strong>le</strong> présent permanent de son éternité, pour lui, et dans <strong>le</strong> présent<br />

historique, pour moi: <strong>le</strong> hic et nunc, l’ici et maintenant est parfaitement évangélique. Mais<br />

d’autre part, <strong>le</strong> zen ne par<strong>le</strong> pas ainsi du temps, ni de l’éternité à plus forte raison, il par<strong>le</strong> de<br />

l’instant qui passe. Cet instant n’est relié à rien de ce qui <strong>le</strong> précède ou <strong>le</strong> suit, sinon par <strong>le</strong> fait<br />

qu’il est <strong>le</strong> produit de notre propre mental qui, lui, établissant une relation entre <strong>le</strong>s trois, lui<br />

donne un sens (une direction) et du sens: l’instant, comme tout <strong>le</strong> reste, entre dans la chaîne<br />

d’interdépendance et n’a par conséquent aucune réalité propre. De plus, comment habiter un<br />

lieu qui n’a aucune réalité propre, sinon en signifiant par-là qu’on n’en possède soi-même<br />

aucune? La négation de soi, comme ne tenant son être et son existence que de Dieu, et la négation de<br />

Dieu, comme n’étant jamais la destination atteinte, - cette doub<strong>le</strong> négation, donc, me paraît la seu<strong>le</strong> capab<strong>le</strong><br />

de me faire aspirer à habiter l’instant qui passe. C’est-à-dire en me prenant pour ce que je suis: quelqu’un<br />

qui n’est l’auteur ni de son être ni de son existence, et quelqu’un qui aspire à habiter en Dieu, sans jamais<br />

pouvoir y arriver (ici-bas), puisque ‘el<strong>le</strong> passe, la face du monde’, mais parce que c’est pourtant <strong>le</strong> seul<br />

lieu où (ici-bas) Dieu peut se chercher, sinon se rencontrer.

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