le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli
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si<strong>le</strong>nce et concentration sur son ‘hwa-du’. Cela dure jusqu’à une demie heure avant <strong>le</strong> petit déjeuner<br />
qui est servi à six heures. La présence de chacun y est obligatoire. Une fois tout <strong>le</strong> monde à sa place,<br />
<strong>le</strong>s jeunes moines servent de l’eau pour rincer <strong>le</strong>s bols, puis suivent riz et soupe de légumes; de petits<br />
plats contenant toutes sortes de kimchis passent à la ronde. On mange vite. Les bols sont lavés, rangés<br />
et on s’en va aussi rapidement qu’on est venu. Une tasse de lait attend chaque retraitant dans <strong>le</strong> hall de<br />
méditation, puis c’est la corvée de nettoyage et de balayage. A huit heures, tout doit être terminé et on<br />
s’en retourne au hall de méditation pour y reprendre l’exercice jusqu’à dix heures trente. Alors on<br />
revêt la robe de cérémonie (kesa) pour se rendre dans <strong>le</strong> grand hall du Bouddha où a lieu un bref<br />
service chanté, suivi du principal repas de la journée. Il est midi et demi: tous <strong>le</strong>s retraitants vont alors<br />
passer une heure et demie à deux heures à divers travaux: champs, jardins, rizières, suivant <strong>le</strong> temps et<br />
la saison. On se lave ou on se baigne dans la rivière, et tous sont prêts à nouveau pour l’exercice. Et<br />
cela dure ainsi jusqu’à neuf ou dix heures du soir. Suivent enfin cinq à six heures de sommeil, parfois<br />
moins. (Ceci est la description “théorique”, tel<strong>le</strong> que la rapporte Kusan, en 1982 : deux moines venus<br />
me rendre visite à l’ermitage, un birman et un italien, me disaient que “tout çà” relève des temps<br />
héroïques).<br />
Tout <strong>le</strong> monde n’est pas appelé à une tel<strong>le</strong> vie: il est extrêmement diffici<strong>le</strong> de maîtriser son<br />
imagination et <strong>le</strong> train de ses pensées. La tâche parait parfois sans espoir. Sans par<strong>le</strong>r de la rêvasserie<br />
ou carrément du sommeil. Une grande force d’âme et une infinie patience sont nécessaires. Il ne s’agit<br />
pas de “contemplation”, mais d’un certain type de “concentration sur une seu<strong>le</strong> pensée”. Certains y<br />
arrivent, parfois, et après bien des épreuves. Et <strong>le</strong>ur certification est encore plus rare. Cette sorte de<br />
concentration peut s’exercer aussi bien dans la vie ordinaire: el<strong>le</strong> est ouverte à tous.<br />
Le Maître de Zen (Sôn) réside tout près du hall, et <strong>le</strong>s retraitants sont invités à al<strong>le</strong>r l’interroger. De<br />
son coté, <strong>le</strong> Maître n’hésite pas à user de sa canne, s’il l’estime nécessaire et opportun, que ce soit à<br />
l’extérieur ou dans <strong>le</strong>s endroits communautaires: son œil exercé perçoit immédiatement qui est et qui<br />
n’est pas concentré sur son ‘hwadu’!<br />
Enfin, tous <strong>le</strong>s quinze jours, <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain de la “grande toi<strong>le</strong>tte” (bain, buanderie et rasage général),<br />
une espèce de conférence est donnée. Plus qu’une conférence, c’est une exhortation, harangueuse et<br />
symbolique, destinée à encourager la troupe à poursuivre <strong>le</strong> but de toute cette expédition tota<strong>le</strong>: la<br />
découverte de son Moi Authentique.<br />
Les Maîtres utilisent beaucoup aphorismes et jeux de mots, auxquels parfois personne ne comprend<br />
mais! Pour terminer cette brève présentation, en voici un, histoire de vous exercer un peu, cher <strong>le</strong>cteur:<br />
il est du Maître chinois Hui Hai:<br />
La plupart des gens sont des chiens fous:<br />
Ils aboient contre <strong>le</strong> vent qui souff<strong>le</strong><br />
Dans <strong>le</strong>s arbres et <strong>le</strong>s herbes sauvages.<br />
ORGANIGRAMME DE LA COMMUNAUTE<br />
La Direction Généra<strong>le</strong> est assurée par l’Abbé, ‘CHUJI’, mais <strong>le</strong> Maître de Méditation, ‘SÔN SA’<br />
lui est pratiquement égal en autorité: <strong>le</strong> premier ne prenant de décision importante qu’avec<br />
l’accord du second.<br />
L’Abbé/Chuji remplit trois fonctions (SAMJIK), à la tête desquel<strong>le</strong>s sont préposés:<br />
- <strong>le</strong> Prieur (CHONGMU);<br />
- <strong>le</strong> Trésorier (CHAEMU), et<br />
- <strong>le</strong> Catéchiste (KYOMU).<br />
De plus, dépendant directement de lui, <strong>le</strong> Proc (ura) tor (WONJU), qui nomme un Maître Hôtelier<br />
(KAEK).<br />
Le Maître de Méditation/SÔN SA règne sur <strong>le</strong> secteur de méditation (SÔN WON), et plus<br />
spécia<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> Hall de Méditation (SÔN BANG). Il délègue son autorité au Précentor (YUNA),<br />
qui lui-même distingue sa propre délégation en deux Succentors (IPSUNG, pour la saison libre et<br />
YÖLCHUNG, pour la saison de retraite).<br />
Il y a en effet deux saisons: <strong>le</strong> temps des retraites (KYÔLCHE) : été, de mai à août; et hiver, de<br />
novembre à février; et la saison libre (HAEJE) : printemps, mars et avril, et automne, septembre et<br />
octobre (pendant laquel<strong>le</strong> on peut pratiquer à sa guise (CHAYU CHÔNGJM).