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le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

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Je crois que je stagne! Je n’arrive plus à rester ‘rivé’ à mon ‘hwadu’; je continue de ‘questionner’ dans<br />

une routine tiède et sans goût; faut-il désirer, faut-il ne plus désirer l’Éveil…Quel mot de passe dois-je<br />

encore déchiffrer? Si tout lieu est un mandala représentant l’’irreprésentab<strong>le</strong>’, c’est que je suis<br />

(devenu) aveug<strong>le</strong>! Je dois encore suivre trop mes sens, et j‘ai perdu de vue mon bouquetin! Il faudra<br />

que je demande à Massif Central comment cela s’est ‘passé’ pour lui, cet Éveil: y arrive-t-on jamais,<br />

ou plutôt est-il possib<strong>le</strong> de ‘par<strong>le</strong>r de ces choses-là’? J’ai l’impression que cela doit sonner de façon<br />

indécente, impudique ou irrévérencieuse! Comme de par<strong>le</strong>r de sa première expérience sexuel<strong>le</strong>! Et<br />

qu’en dire, justement, si el<strong>le</strong> a eu lieu, qu’el<strong>le</strong> a eu lieu, point. Ou d’en faire un poème (Goethe disait:<br />

”Quand j’ai un chagrin, j’en fais un sonnet !”; et Lamartine:” Je chantais, mes amis, comme l’oiseau<br />

respire”.)! Je ne suis ni catastrophé ni impatient: je me (re)demande simp<strong>le</strong>ment si je ne suis pas arrivé<br />

au bout de mon expérience personnel<strong>le</strong>, ici, en matière de zen/sôn. Ne plus rien attendre, je pense, est<br />

la meil<strong>le</strong>ure attitude. Adoptons-la, et continuons de faire comme si…Peut-être cela finira-t-il par<br />

devenir comme çà! A la Pascal!<br />

KAM RO AM, 9 MAI 1998.<br />

Il est 18h30. Je viens de terminer messe et dîner, comme d’habitude dans la foulée. Un bain cou<strong>le</strong> où<br />

je vais me plonger dans cinq minutes. Ce matin, tout avait commencé ‘norma<strong>le</strong>ment’ à 3h30 :<br />

nocturne, puis fin de la nuit. Mais, à la fin de ma matutina<strong>le</strong>, vers 7h00 donc, j’entendis la baie à<br />

glissière du hall de méditation grincer, puis se refermer. ’Voilà un fax!’ pensais-je, en terminant mon<br />

temps rég<strong>le</strong>mentaire. (Je cours à mon bain…Je suis de retour…)<br />

C’était en fait un doub<strong>le</strong> fax: <strong>le</strong> premier de Nice; <strong>le</strong> second de Medellin! Peu importe <strong>le</strong>ur contenu,<br />

mais d’une part, je devais répondre à Nice, pas avant treize heures trente (à cause des sept heures de<br />

décalage horaire) et d’autre part, je ne voulais plus ‘disturber’ Massif Central à deux jours d’interval<strong>le</strong>:<br />

il me fallait donc descendre à la cabine près du monastère. A partir de cette décision est monté en moi<br />

<strong>le</strong> plus grand ras-<strong>le</strong>-bol de tout mon séjour…jusqu’ici! Une révolte contre <strong>le</strong> sôn, <strong>le</strong> zen, Massif<br />

Central, la ‘bouffe’, <strong>le</strong>s Coréens et ma propre folie d’être venu jusqu’ici, pour faire quoi, au juste,<br />

alors que j’aurais pu tout aussi bien me trouver un ashram ou un dojo dans <strong>le</strong>s Hautes Alpes ou en<br />

Dordogne! Quel c.. je suis, de m’être fourré dans ce guêpier! J’ai laissé libre cours à ces flots<br />

d’insanités très hygiéniques, et après quelques minutes, j’ai pris ma place ordinaire près d’une grande<br />

baie et me suis replongé dans la <strong>le</strong>cture de Huang-po (Blofeld 1959 : 112). Et je tombe sur ce qui suit:<br />

Cessez de rechercher l’état de Bouddha,<br />

puisque toute QUÊTE est condamnée à l’échec!<br />

C’est comme un fou qui crie au sommet d’une montagne:<br />

en entendant l’écho tout en bas,<br />

il va <strong>le</strong> chercher dans la vallée!<br />

Mais, mon Dieu, quel<strong>le</strong> est vaine sa recherche!<br />

Une fois dans la vallée, <strong>le</strong> voilà qui crie à nouveau<br />

et grimpe tout droit <strong>le</strong> chercher parmi <strong>le</strong>s cimes !<br />

Mais, il peut ainsi passer mil<strong>le</strong> renaissances et dix mil<strong>le</strong> éons<br />

à chercher d’où viennent ces sons en suivant <strong>le</strong>ur écho!…<br />

Il vaut beaucoup mieux n’émettre aucun son !<br />

Il en est ainsi parmi <strong>le</strong>s résidents du Nirvana!<br />

Ils n’écoutent ni ne savent: pas de son; pas de piste, pas de trace !<br />

Rendez vous tels,<br />

et vous serez à peine moins que voisins de Bodhidharma!<br />

Je n’avais pas tout à fait réalisé, et laissant tomber Huang-po,- encore p<strong>le</strong>in d’humeur et de colère,-<br />

j’en vins à Kusan (1982 : 146). Le Maître raconte une anecdote tirée d’un Recueil de Textes sur “Tout<br />

en montrant la F<strong>le</strong>ur” (la fameuse f<strong>le</strong>ur que <strong>le</strong> Bouddha est supposé avoir montrée avec un si<strong>le</strong>ncieux<br />

<strong>sourire</strong>, geste dont seul Mahakasyapa aurait saisi la signification, devenant par <strong>le</strong> fait même successeur<br />

du Maître et initiateur du Ch’an/Sôn/Zen). Voici l’histoire:<br />

“Ma-tsu (709-798: très illustre Maître de Ch’an, dit du Grand Si<strong>le</strong>nce) avait l’habitude de tomber assis et de<br />

méditer. Un jour <strong>le</strong> Maître Huai-Jang prit une tui<strong>le</strong> et se mit à la polir, juste devant l’ermitage.

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