le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli
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en revanche el<strong>le</strong> est saisissab<strong>le</strong><br />
par <strong>le</strong> mystère,<br />
l’équanimité<br />
et <strong>le</strong> repos;<br />
enfin en mettant un terme<br />
au jeu des pensées,<br />
à la volonté de quête,<br />
et à l’agitation de l’esprit,<br />
on peut avoir quelque assurance<br />
de ne pas (trop) manquer <strong>le</strong> chemin qui y mène!<br />
MAIS SURTOUT NE PAS (SE) DEMANDER CE QUE C’EST !<br />
Je me souviens des circonstances où je découvris la ‘vacuité’ (sunyata), pour la première fois. C’était à<br />
Lumbini, à l’International Research Institute, l’automne dernier, au fond de la bibliothèque, en lisant<br />
Edward Conze, (l’un de mes maîtres à penser occidentaux en matière de Bouddhisme et surtout de<br />
Mahaprajaparamita). L’émotion fut grande alors, et rejoint cel<strong>le</strong> qui m’a étreint, en traduisant Huangpo/Blofeld,<br />
il y a un instant. Je me souviens encore presque mot pour mot de ce que j’ai écrit ensuite<br />
dans la “Variation bouddhique 1”. ‘La vacuité est CE qui se tient droit au milieu: entre négation et<br />
affirmation, entre existence et non-existence, entre éternité et annihilation. El<strong>le</strong> est inaccessib<strong>le</strong> et<br />
inidentifiab<strong>le</strong>. On ne peut qu’y prétendre, sans jamais savoir si l’on n’y est ou pas. El<strong>le</strong> est CE qui fait<br />
que <strong>le</strong>s choses sont ce qu’el<strong>le</strong>s sont! El<strong>le</strong> est non seu<strong>le</strong>ment la non différence mais aussi la non<br />
différentiation absolues. El<strong>le</strong> est l’OMNISCIENCE de celui qui recherche L’EXTINCTION DE SOI,<br />
pour ‘s’éveil<strong>le</strong>r et savoir’ (sens de la racine“budh” en sanskrit): il faut dans <strong>le</strong> même mouvement et la<br />
désirer et y renoncer !’<br />
Pierre Suh, un ami, vient d’arriver de Séoul, <strong>le</strong>s bras chargés de friandises. Il dormira à Kam ro am et<br />
s’en retournera mardi seu<strong>le</strong>ment. Il a besoin de si<strong>le</strong>nce et de repos, lui aussi.<br />
En lisant au so<strong>le</strong>il de l’après-midi, voici encore ce que Huang-po/Blofeld (1959 : 80-82) m’ont offert:<br />
Quand monte la pensée, el<strong>le</strong> engendre l’erreur…<br />
Quand plus rien ne se dit et que plus rien ne bouge,<br />
quand plus rien ne se voit, quand plus rien ne s’entend,<br />
commence alors vraiment <strong>le</strong> travail du Bouddha!<br />
Vous n’avez plus alors à <strong>le</strong> chercher ail<strong>le</strong>urs…<br />
Les collines sont des collines,<br />
et l’eau de l’eau.<br />
Les moines sont des moines,<br />
et <strong>le</strong>s hommes des hommes!…<br />
Mais montagnes, rivières,<br />
<strong>le</strong> monde entier même, avec so<strong>le</strong>il, lune, étoi<strong>le</strong>s:<br />
rien n’existe hors de l’esprit…<br />
Hors de l’Esprit, il n’y a rien!<br />
Les verts vallons qui font rêver,<br />
<strong>le</strong> ciel, vide et brillant, au-dessus de la terre:<br />
hors du concept, il n’y a rien!<br />
La moindre vue et <strong>le</strong> moindre bruit,<br />
tout n’est que<br />
L’ŒIL DE SAGESSE DU BOUDDHA.<br />
Je suis proprement ‘bou<strong>le</strong>versé’ par ces textes, je veux dire ce que <strong>le</strong> mot veut dire : bou<strong>le</strong>versé, je<br />
“verse comme une bou<strong>le</strong>”, à chaque fois sens dessus dessous, sens devant derrière. Une “rolling<br />
stone”, quoi! Il y a de la fascination là-dessous, et de la désorientation, et en même temps mon<br />
intuition me dit que c’est par la poésie, la métaphore, <strong>le</strong> détour, la procuration, <strong>le</strong> symbo<strong>le</strong>: bref par <strong>le</strong><br />
cœur (ah, comme on y revient!) que j’accèderai, si cela doit se faire, au chemin qui conduit jusqu’au<br />
Porche du Repos Tranquil<strong>le</strong>!