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le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

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Quand Jésus se retire ‘pour prier’, disent <strong>le</strong>s évangi<strong>le</strong>s, ils ne <strong>nous</strong> disent rien sur ‘la prière de Jésus’,<br />

(la prière dite ‘dominica<strong>le</strong>’, - du Seigneur: dominus; - étant cel<strong>le</strong> qu’il enseigna aux Apôtres sur <strong>le</strong>ur<br />

demande). D’abord parce que <strong>le</strong> Rabbi, <strong>le</strong> Maître, n’a fait à ce sujet aucune confidence, et parce qu’il<br />

inaugurait ce que Jean appel<strong>le</strong>ra, dans l’épisode de la Samaritaine (Jn 4,1-42), ‘l’adoration de Dieu en<br />

Esprit et en Vérité’, qui se passera, désormais de montagnes sacrées, de sanctuaires appointés et de<br />

mots rituels. En relativisant, à la limite en abolissant toute forme de culte, l’Homme du ‘Pays des<br />

Nations’ (surnom de la Galilée, terre de passage obligé pour accéder à la Mésopotamie et de là, par <strong>le</strong><br />

plateau iranien, aux espaces de l’Orient) ouvrait une ère nouvel<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s Enfants du Livre, si<br />

nouvel<strong>le</strong>, qu’il ne fut, par eux, ni entendu ni accepté, mais rejeté et liquidé. En prêchant que ce qu’il<br />

appelait ‘<strong>le</strong> Royaume de Dieu’ est déjà ‘entre vous et au dedans de vous’ (c’est <strong>le</strong> sens de la<br />

préposition grecque “ hyper = ύπερ”, chez Luc : DEJA AU DEDANS DE VOUS! ), il ne faisait<br />

qu’affirmer ce qui semb<strong>le</strong> être l’évidence pour ceux qui ‘s’y entendent’ (qui sont éveillés et qui<br />

savent): à savoir qu’il n’y a rien à chercher en dehors de soi ni dans <strong>le</strong>s étoi<strong>le</strong>s, mais en soi-même, et<br />

là seu<strong>le</strong>ment! (encore Augustin <strong>le</strong> Berbère !). L’homme Jésus,- en qui Dieu ‘se cache’, <strong>nous</strong> enseigne<br />

la christologie, de façon que ce qu’il y a d’humain en lui ail<strong>le</strong> au bout de l’expérience humaine,-<br />

parcourt <strong>le</strong> chemin de tout homme, mais passe, - résolument, à un moment précis de son expérience<br />

humaine religieuse,- de la religion du Livre, du Temp<strong>le</strong>, des Lois et de <strong>le</strong>ur accomplissement, à l’audelà<br />

de la religion: un stade du Sans-Mot, du Sans-Lieu et du Sans-Système! Un non-lieu : u-topos !<br />

Le doute a pris Jésus, de toute médiation absolutisée; <strong>le</strong> vide a accueilli Jésus, de toute contingence<br />

conscientisée; la solitude a accompagné Jésus, de tout attachement radicalisé. C’est libre de toute<br />

impermanence qu’il peut dire: « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu! »<br />

(Jn 20,17b). De la sorte, Jésus, l’homme, est arrivé à s’identifier/se reconnaître lui-même dans ‘ce<br />

qu’il possédait déjà au dedans de lui-même’, ce ‘Royaume de Dieu’, ce ‘Règne de Dieu’ dont il avait<br />

toujours fait part, ET comme homme, ET a fortiori, par son retour de la mort, comme, - voici <strong>le</strong> lieu de<br />

la foi chrétienne, - Fils Éternel du Dieu Éternel, Dieu lui-même, Un avec <strong>le</strong> Père. Son ‘aventure’<br />

personnel<strong>le</strong> révè<strong>le</strong> à tout homme <strong>le</strong> chemin de sa vraie nature humaine, qui est de participer à/de la<br />

nature divine (2 P 1,4b). Ainsi Jean (17,21-23) peut faire déclarer à Jésus dans son discours, dit<br />

‘sacerdotal’<br />

Que tous soient un,<br />

(ils <strong>le</strong> sont déjà, mais ne <strong>le</strong> savent pas encore)<br />

Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi,<br />

(maintenant je <strong>le</strong> sais, moi)<br />

Qu’eux aussi soient un en <strong>nous</strong>…<br />

(ils <strong>le</strong> sont déjà, mais ne <strong>le</strong> savent pas encore)<br />

Je <strong>le</strong>ur ai donné la gloire que tu m’as donnée,<br />

(ma nature humano-divine)<br />

Pour qu’ils soient un comme <strong>nous</strong> sommes un:<br />

(que <strong>le</strong>ur nature participe de notre nature)<br />

Moi en eux et toi en moi,<br />

(ma nature en eux, ta nature en moi)<br />

Pour qu’ils soient parfaitement un…<br />

(une seu<strong>le</strong> nature: tienne, mienne, <strong>le</strong>ur)<br />

Siddhârta s’est exclu volontairement d’une problématique dont il n’aurait pu rien attendre, parce que<br />

d’une part il décida de ne se poser de questions que s’il <strong>le</strong>s estimait solub<strong>le</strong>s par ses seu<strong>le</strong>s ‘lumières et<br />

forces’ humaines, d’autre part parce que son ‘instrument philosophique’, hérité culturel<strong>le</strong>ment du<br />

brahmanisme et de l’hindouisme, <strong>le</strong> rendait incapab<strong>le</strong> intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>ment de concevoir ou d’admettre<br />

comme simp<strong>le</strong>ment possib<strong>le</strong>s, ni l’idée d’un Dieu ‘différent à la fois et analogue à ses créatures’, ni<br />

cel<strong>le</strong> par conséquent d’une quelconque ‘révélation’ venue d’ail<strong>le</strong>urs que la seu<strong>le</strong> sphère humaine. Au<br />

20 e sièc<strong>le</strong>, on pourrait dire que Siddhârta était partisan d’un humanisme athée, mais par nécessité<br />

conjoncturel<strong>le</strong>, et certainement pas par militantisme antireligieux, lui, <strong>le</strong> plus religieux, pieux et<br />

spirituel des hommes de son temps!<br />

Jésus et Siddhârta sont allés aussi loin qu’il était humainement possib<strong>le</strong> d’al<strong>le</strong>r.<br />

Jésus, seul, - héritier d’une<br />

tradition qui faisait de la<br />

Siddhârta, lui, - héritier de traditions qui multipliaient <strong>le</strong>s<br />

métamorphoses et <strong>le</strong>s avatars de myriades de divinités dont

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