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le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

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sera-t-il praticab<strong>le</strong> justement de passer d’une vision du monde où la vacuité et l’impermanence sont<br />

censées être constitutives de la prise de conscience de l’illusion de l’être, de mon être et de tout être…<br />

à une autre vision du monde qui présuppose ma présence réel<strong>le</strong> dans l’univers et dans l’histoire; cel<strong>le</strong><br />

de Jésus-Christ dans l’éternité à la fois et, comme moi, dans l’univers et dans l’histoire; et notre<br />

présence réel<strong>le</strong> à tous deux, moi comme son prêtre alter ego, lui comme victime, prêtre et Fils de<br />

Dieu, tous deux agissant dans l’évènement réel que représente la célébration de l’Eucharistie, ici et<br />

maintenant?<br />

Le 21 mars, j’évoquai déjà la situation contradictoire qui sera la mienne dans cette dia<strong>le</strong>ctique du<br />

contingent et de l’ultime. Heureusement que tout cela est déjà un mystère pour la foi chrétienne: je<br />

suis sûr que, même s’ils n’emploient pas <strong>le</strong> mot, <strong>le</strong>ur vision des choses est aussi un mystère pour <strong>le</strong>s<br />

Bouddhistes eux-mêmes. Car, <strong>le</strong>ur doub<strong>le</strong> distinction dans la chaîne de la causalité, - sa dimension<br />

historique, (pour moi, ici, Jésus de Nazareth) d’une part, et sa dimension historico/ultime, (pour moi,<br />

ici, Jésus <strong>le</strong> Christ) d’autre part, - est bien la preuve qu’il <strong>le</strong>ur est, tout autant qu’à moi, extrêmement<br />

malaisé (mystérieux) de par<strong>le</strong>r ‘ontologie’ (svabhava/nirvana), en termes de ‘phénoménologie’<br />

(samsara/laksana). Et de même que <strong>le</strong>s Bouddhistes doivent constater, sans l’expliquer, une relation<br />

mystérieuse samsara/nirvana ( et du passage de l’un à l’autre, un jour…, quelque part…), doit être<br />

“admise”, même si el<strong>le</strong> est tout aussi peu explicab<strong>le</strong>, une aussi mystérieuse relation de l’ultime au<br />

contingent et du contingent à l’ultime ( des “passages”du Fils de Dieu du non historique à l’historique<br />

et vice-versa) pour la vision chrétienne ( aristotélico thomiste, il faut <strong>le</strong> reconnaître!).<br />

On rapporte que Siddhartha-Gautama-Sakyamuni, dit Le Bouddha, n’a jamais voulu traiter de ces<br />

questions, parce que, disait-il, el<strong>le</strong>s n’ont pas de solution/explication satisfaisante pour tous, - ce qui<br />

demeure toujours vrai, - et que c’est d’el<strong>le</strong>s-mêmes en tant que tel<strong>le</strong>s, et non pas de <strong>le</strong>ur explication,<br />

dont on a besoin pour vivre ( entendez: pour se détacher du désir générateur de souffrance), atteindre<br />

la Bodhi/Illumination (entendez: comprendre que rien n’a de substance propre) et entrer enfin dans <strong>le</strong><br />

nirvana (entendez :"là où <strong>le</strong>s choses sont ce qu’el<strong>le</strong>s sont”). Qui peut dire que <strong>le</strong>s essais<br />

d’explication/compréhension du “mystère de l’eucharistie” ont jamais augmenté sa foi? J’ai toujours<br />

pris, personnel<strong>le</strong>ment, un grand et parfois malin plaisir à lire <strong>le</strong>s démonstrations dogmatiques des<br />

théologiens, al<strong>le</strong>mands surtout, en la matière. Mais ma foi en la transsubstantiation ( c’est exactement<br />

là, et dans <strong>le</strong>s termes, que se situe <strong>le</strong> ‘hic’ bouddhiste), el<strong>le</strong> me vient, de Dieu certainement et d’abord,<br />

mais dans l’épaisseur de mon obscure existence historique, el<strong>le</strong> me vient de ma mère, de mon<br />

éducation, de ma prise de connaissance des textes, de ma découverte, - jamais épuisée, - de Jésus de<br />

Nazareth, <strong>le</strong> Christ Messie, <strong>le</strong> Fils de Dieu, dans <strong>le</strong>s évangi<strong>le</strong>s et dans <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttres de <strong>Paul</strong>: j’ose dire<br />

enfin, de ma prière et de ma méditation, arrosée de la grâce de Dieu.<br />

J’ai dit que la transsubstantiation est la pierre d’achoppement de l’ensemb<strong>le</strong> idéologique occidentalobouddhiste,<br />

parce que <strong>le</strong> mot lui-même, dans son acception scolastique (St Thomas d’Aquin) en dit<br />

tout ce qui l’oppose, apparemment, à la conception bouddhiste. Maintenant je dis ‘apparemment’,<br />

parce que la catégorie bouddhiste de substance/non substance (atman/anatman) a été définie en<br />

fonction de la compréhension occidenta<strong>le</strong>, sémito-chrétienne et aristotélico augustinienne du terme:<br />

mais qui s’est jamais inquiété de la définir en termes brahmano-hindouistes?<br />

Atman et Subtance: si, à Songgwang sa, je devais passer mon temps de méditation, uniquement à<br />

approfondir la différence, ET entre <strong>le</strong>s deux conceptions de ce qui touche à l’être dans ces deux<br />

termes, et surtout la différence que notre “façon de par<strong>le</strong>r”et notre idéologie ont instituée entre ce que<br />

comprenait <strong>le</strong> Bouddha (avec <strong>le</strong>s premiers Bouddhistes, héritiers au 6 e sièc<strong>le</strong> avant J-C d’une culture<br />

brahmano-hindouiste, vieil<strong>le</strong> déjà de plusieurs centaines d’années), et ce qu’a mis admirab<strong>le</strong>ment au<br />

point <strong>le</strong> dominicain italien Thomas d’Aquin ( avec son Éco<strong>le</strong> Théologique de la Sorbonne, au 13 ème<br />

sièc<strong>le</strong> après J-C)… eh bien, je n’aurais pas perdu mon temps! (L’inconvénient, c’est que je vais là-bas<br />

pour toute autre chose, d’où la réf<strong>le</strong>xion, précisément, est absolument exclue!). Près de vingt sièc<strong>le</strong>s<br />

séparent <strong>le</strong>s esprits qui conçurent ces vocabulaires, après en avoir expérimenté <strong>le</strong>s réalités<br />

existentiel<strong>le</strong>s, vingt sièc<strong>le</strong>s et tant d’espaces, de civilisations et de modes de vie qu’il n’est pas<br />

étonnant que l’occidental soit tombé dans <strong>le</strong> piège de l’Orientalisme ( voir Edward Saïd, et son<br />

ouvrage du même nom): enfermer “<strong>le</strong>s autres” dans ses catégories menta<strong>le</strong>s à soi, et <strong>le</strong>s évaluer en<br />

fonction de ces dernières, sans n’avoir plus aucun besoin de “ces autres”, se satisfaisant de sa propre<br />

vision d’eux-mêmes

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