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le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

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L’écriture aura joué <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> d’un drain de ma mémoire, permettant l’écou<strong>le</strong>ment des eaux usées de mes<br />

réminiscences dans <strong>le</strong> cloaque témoin de cette chronique!!!<br />

Quel<strong>le</strong> fut donc ma tentation au début, et quel<strong>le</strong> est donc ma tentation à la fin de cette Quarantaine?<br />

Ai-je eu fina<strong>le</strong>ment peur de l’Absolu, qu’il fût bouddhiste ou divin? Ne suis-je pas allé assez loin?<br />

Eût-il aussi fallu, pour convenir au bouddhisme, que je renonçasse à célébrer ma messe chaque soir?<br />

Ou bien, pour convenir à la foi chrétienne, n’eussé-je pas dû éviter de me compromettre avec des<br />

prémices qui écartent a priori toute référence à Dieu, et à un <strong>dieu</strong> personnel en particulier? En voulant<br />

pratiquer ET l’un ET l’autre, n’ai-je pas en définitive manqué l’objectif que je m‘assignai: continuant<br />

de pratiquer l’un, ce qui m’aurait rendu inapte à pratiquer l’autre? Je dois dire immédiatement que je<br />

ne sens aucune mauvaise conscience en écrivant cela: mais il faut évaluer <strong>le</strong> vécu.<br />

Implicitement, il est sûr que je mettais ‘mon’ Dieu à l’épreuve, - encore une fois! (Je resterai<br />

irrévocab<strong>le</strong>ment l’enfant d’Alger)! Car, c’est avec une décision mûrement délibérée et une profonde<br />

application de l’esprit et du corps que j’ai étudié, pratiqué et vécu <strong>le</strong> zen au sein de cet ermitage<br />

bouddhique. Mais je n’ai pas pu oublier mon Dieu, comme je ne peux pas faire tota<strong>le</strong> abstraction, ni<br />

perdre la conscience tota<strong>le</strong>, d’être en vie: et je suis en Dieu, comme je suis en vie. L’écriture, avec tous<br />

ces auteurs vivant dans ma mémoire, aura été cette escouade d’ ’anges’ qu’Il aura dépêchés ‘à mon<br />

service permanent’, sans que je ne demande rien: comme il a, toujours in tempore opportuno, dépêché<br />

aussi Bernard, Pierre, Amedeo, Jonathan, Taë-ri et Sandima, me nourrir de <strong>le</strong>ur amitié... et de <strong>le</strong>ur<br />

proviande!<br />

En fait, <strong>le</strong> zen, je m’y suis ‘jeté’ comme j’ai pu, comme je suis, comme je vis! Avec l’inébranlab<strong>le</strong><br />

certitude, - car je l’ai, c’est incontestab<strong>le</strong>!- qu’il ne pouvait rien m’arriver de fâcheux! Je crois qu’el<strong>le</strong><br />

est là, ma foi: dans cette enfantine/infanti<strong>le</strong> et inexpugnab<strong>le</strong>/atavique confiance (Ur-Vertauen,<br />

confiance originaire) que, QUOI QUE JE FASSE, je suis protégé!<br />

Je n’hésite pas à écrire ‘infanti<strong>le</strong>’, car je ne peux oublier un jeu de ‘quand j’étais petit’, et auquel je me livrais<br />

avec ma mère, en la terrorisant à chaque fois! J’étais très jeune, mais je vois encore chaque élément de la scène.<br />

Quand j’étais dans la cuisine seul avec el<strong>le</strong>, j’aimais grimper sur la tab<strong>le</strong> et ‘me jeter dans <strong>le</strong> vide’, en criant en<br />

même temps: « Maman, maman, maman! », oui, trois fois, très vite. J’étais absolument sûr qu’à chaque fois, el<strong>le</strong><br />

était là, <strong>le</strong>s bras ouverts, pour me recevoir! El<strong>le</strong> avait beau me menacer que la fois suivante, el<strong>le</strong> me ‘laisserait<br />

tomber’. JE SAVAIS qu’el<strong>le</strong> disait çà, mais qu’el<strong>le</strong> ne <strong>le</strong> ferait pas! Et je recommençais, jusqu’à ce que, me<br />

prenant à plat ventre sur ses genoux, el<strong>le</strong> me donnait une fessée,… tout en m‘embrassant, en même temps,<br />

comme pour se faire pardonner de devoir me corriger! Oui: infanti<strong>le</strong>!<br />

Dans la tentation,<br />

surtout quand j’y succombe,<br />

ma mère et Dieu,<br />

c’est la même chose!<br />

Quelque part!<br />

Ma psychanalyse ne m’a jamais prouvé ni convaincu qu’il serait meil<strong>le</strong>ur, pour ‘placer l’homme en<br />

moi’, de me défaire de cette attitude structurel<strong>le</strong>ment infanti<strong>le</strong>! Mes Exercices n’y ont point vu non<br />

plus de condition dirimante à mon é<strong>le</strong>ction d’un état de vie! Ici, c’est <strong>le</strong> zen qui est mis par el<strong>le</strong>, en<br />

moi, à sa juste place. Et c’est très bien qu’il en soit ainsi!<br />

Le ciel est redevenu orageux vers treize heures…Le Proctor (celui dont j’attendais tout à mon arrivée,<br />

il y a deux mois aujourd’hui, et qui ne m’aida en rien), est apparu soudain, accompagné de deux<br />

dames. Grand <strong>sourire</strong> insignifiant, et puis ils sont repartis!<br />

Je disais ma messe, j’en étais à l’offertoire, quand Taë-ri (j’apprends que Tae-ri signifie ‘Grand profit<br />

pour tout <strong>le</strong> monde’, et pour moi aussi, donc!) est survenu, un sac à la main: un grand pain de mie, six<br />

mandarines, deux poires d’eau, une pomme, et un délicieux doub<strong>le</strong> sandwich à la charcuterie (sic!) et à<br />

la salade, que je me suis empressé de dévorer, après l’eucharistie! “Merci, Taë-ri, merci mon Dieu!”,<br />

dit en mon cœur l’enfant d’Alger…<br />

KAM RO AM, 28 MAI 1998<br />

Non, il ne fera décidément pas beau aujourd’hui! Ce printemps aura été des plus incertains! J’ai<br />

rallumé la chaudière pour activer l’ondol (<strong>le</strong> parquet chauffé/chauffant), avant d’al<strong>le</strong>r prendre mon<br />

bain. Il est 7 h, je suis d’attaque…Avant de me coucher hier soir, j’ai fait une petite promenade

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