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le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

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Quatrième Chapitre<br />

TROISIEME EPREUVE<br />

ATTENDRE D’HABITER AVEC LE MAÎTRE<br />

ou<br />

“ Maître, où demeures-tu?”<br />

Voilà quel<strong>le</strong>s étaient mes pensées, quand surgit Jo, <strong>le</strong>s bras chargés de fruits et de thé nouveau. Il avait<br />

<strong>le</strong> <strong>sourire</strong>: “Good news for you, Father <strong>Vincent</strong>! Chung Hyung Sunim est de retour depuis hier soir, et<br />

désire vous rencontrer à seize heures à son ermitage! … Je vous y conduirai. [Le nom de l’ermitage est<br />

Kam ro am, ce qui veut dire (je ne mens pas) Douce Rosée ou Nectar!] Soyez prêt à moins cinq!”.<br />

‘Le Maître est là, enfin, et il t’appel<strong>le</strong> !’ Oui, j’ai vu aussitôt Augustin (ou Le maître est là), ainsi que<br />

Marthe et Marie (lors de la résurrection de Lazare). Tout cela est peut-être ridicu<strong>le</strong>, mais je ne pouvais<br />

plus rien faire. J’ai tâché de me mettre à la post méridienne, cela n’a vraiment pas marché. Alors, j’ai<br />

pris <strong>le</strong> laptop, croyant que…Non plus! Je me suis donc allongé… de plaisir, après avoir croqué une<br />

pomme!<br />

A moins dix, comme un enfant qu’on emmène en promenade, j’étais à attendre Jo, qui n’arriva qu’à<br />

seize heures! Il souriait de ma joie. Nous quittâmes <strong>le</strong> BIIBC, et prîmes un chemin qui attaquait assez<br />

rudement la montagne. Je ne dis rien. « Just five minutes walk, Father <strong>Vincent</strong>! » Après ce démarrage<br />

un peu sec, la côte ne fut plus raide du tout, et laissa place à une longue et large sente au milieu d’une<br />

forêt de bambous géants. Nous allions en si<strong>le</strong>nce, Jo réglant son pas sur <strong>le</strong> mien, quand un moine<br />

apparut, devant <strong>le</strong>quel Jo s’inclina: je l’imitai. C’était <strong>le</strong> secrétaire (?) de Chung Hyung Sunim (je<br />

l’appel<strong>le</strong>rai désormais <strong>le</strong> Maître), venant prendre <strong>le</strong> relais. Jo se retira, et je suivis <strong>le</strong> moine. Notre<br />

chemin rejoignit un morceau de route cimentée, pour la quitter aussitôt, et après un dernier tournant<br />

Kam ro am/Douce Rosée/Nectar apparut.<br />

C’est un petit monastère, en forme généra<strong>le</strong> de fortin, enlacé par la plus merveil<strong>le</strong>use végétation qui<br />

soit, et donnant sur un vallon dont on entend sourdre <strong>le</strong> torrent. La haute porte à toiture introduit dans<br />

une cour intérieure, protégée sur la gauche par une murette surplombant <strong>le</strong> petit ravin, et bâtie sur la<br />

droite de bâtiments en étages et terrasses, communiquant par escaliers et passerel<strong>le</strong>s. F<strong>le</strong>urs, bosquets,<br />

arbustes agrémentent l’ensemb<strong>le</strong>, distribué d’un banc, d’un tabouret et jusqu’à un grand fauteuil<br />

rustique, délicieusement inconfortab<strong>le</strong> (sauf avec coussins!) et incroyab<strong>le</strong>ment lourd, que <strong>le</strong> Maître<br />

m’attribua d’autorité bonhomme quand <strong>nous</strong> passâmes devant l’engin et qu’il me déclara que je<br />

ressemblais à Bodhidharma!<br />

Le Maître me reçut dans ses appartements, à l’un des étages, derrière un premier bâtiment. La pièce où<br />

je fus introduit était tout à fait conforme à ce que l’on peut se représenter sous <strong>le</strong> nom de l’ ‘office du<br />

<strong>le</strong>ttré’, tel qu’on en voit au Musée Sui, à Hong-Kong: meub<strong>le</strong>s à la chinoise (un peu hétéroclites, il<br />

faut <strong>le</strong> dire), fenêtres de papier à claies, petites tab<strong>le</strong>ttes couvertes de différents nécessaires à thé (j’eus<br />

droit à la cérémonie), des livres orientaux et occidentaux (<strong>le</strong> Maître par<strong>le</strong> un anglais qui manque de<br />

pratique: il a vécu quatre années en Californie, dans la branche nord-américaine de Songgwang sa), en<br />

revanche pas de pinceaux ou autre matériel d’écriture traditionnel<strong>le</strong>. Mais alors: deux téléphones, un<br />

fax, et si je n’ai pas vu d’ordinateur, c’est qu’il doit être caché! Et beaucoup de désordre… à la<br />

chinoise, autant dans <strong>le</strong> vaste hall où ‘toutes sortes de choses’ sont entreposées que dans la pièce où il<br />

me recevait, encombrée plus que rangée.<br />

Le Maître doit avoir une bel<strong>le</strong> soixantaine. Encore svelte, il se tient bien droit sur son séant. Il est<br />

habillé sobrement, mais avec soin (je n’avais pas honte, mais je souris, et il fit de même, à mes<br />

chaussettes trouées aux pouces!). Ce que je vais écrire maintenant va résonner comme un cliché, mais<br />

c’est ce que j’ai vu et ressenti. Il aurait <strong>le</strong> visage d’un Maître. A voir à l’usage, bien sûr! Comme il est

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