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le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

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programme, <strong>le</strong> projet! Bon gré mal gré, il fallait tenir! Ce que je suis en train de faire, et ferai jusqu’au<br />

bout.<br />

Reste <strong>le</strong> dernier point, celui de “la tentation <strong>le</strong> quarantième jour”! Mais je ne <strong>le</strong> saurai que mercredi<br />

27! Patience!<br />

Il est 16 heures: deux petites averses, l’une après l’autre, viennent de rafraîchir l’atmosphère. Il faisait<br />

très lourd, j‘avais un peu de migraine, je me suis même allongé une demi-heure après midi. Il règne<br />

dans <strong>le</strong> jardin une atmosphère et des sensations à la ‘Howard’s Ends’, - James Ivory encore!- épaisses<br />

et voluptueuses comme des effluves de camélia fané, jusqu’aux tonalités de vert mouillé et aux ébats<br />

ra<strong>le</strong>ntis des grands bambous géants. La lumière est d’un pâ<strong>le</strong> étrange et joue sur la pelouse fraîchement<br />

coupée avec <strong>le</strong>s plaques d’herbe plus jaune, en une composition mate et statique. Je vais marcher sur <strong>le</strong><br />

chemin de ronde…Quel délicieux dimanche s’achève: ce sera <strong>le</strong> dernier! Tous <strong>le</strong>s jours de la semaine<br />

qui vient seront <strong>le</strong>s derniers de <strong>le</strong>ur nom! Ah, j‘ai tel<strong>le</strong>ment compté <strong>le</strong>s jours, et voilà que je<br />

m’attendris sur <strong>le</strong>s ultimes. Je regarde tout d’un autre œil : <strong>le</strong> banc au milieu de la pelouse, <strong>le</strong> tabouret<br />

sur <strong>le</strong> chemin de ronde, <strong>le</strong> fauteuil sans bras dans la ga<strong>le</strong>rie du hall, ma natte de méditation, <strong>le</strong>s petits<br />

bancs de bois qui me servent de support et de siège quand je suis à mon laptop, et puis mon plaid de la<br />

KAL qui m’a enveloppé <strong>le</strong> jour, la nuit, pendant mes promenades, assis quand j’étendais mes jambes!<br />

Mes terrasses, mes escaliers, mes passerel<strong>le</strong>s! Mes grands bambous géants et mes nids sous <strong>le</strong>s<br />

corniches! Mes f<strong>le</strong>urs aux noms inconnus, et ma cloche qui résonne dans <strong>le</strong> soir b<strong>le</strong>u! C’est de tout<br />

cela que ma solitude était peuplée, et qui était devenu mon univers de Quarantaine. Je suis très ému en<br />

écrivant ces mots:<br />

Objets inanimés, avez-vous donc une âme,<br />

Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer?<br />

KAM RO AM, 25 MAI 2998.<br />

Ce matin, l’hiver serait-il de retour? Quel drô<strong>le</strong> de printemps! Il est 6 h, je suis pieds nus dans ma<br />

cellu<strong>le</strong>, attendant que mon bain se remplisse, et je gè<strong>le</strong>! L’oiseau triste s’est remis à p<strong>le</strong>urnicher ses<br />

deux notes perpétuel<strong>le</strong>s, et je me gratte encore des piqûres de hier soir. Depuis hier soir, un moine<br />

serait venu s’instal<strong>le</strong>r chez Massif Central: ce dernier m’en avait touché un mot. Mais comme ils<br />

étaient deux, l’un accompagnant l’autre, je ne sais qui c’est exactement. J’ai aussi appris l’existence<br />

d’un autre moine ermite, qui vit dans une maison de bois, qu’il s’est bâtie lui-même, à quelque trente<br />

minutes de chez moi: ce serait un méditant chercheur, traduisant de vieux textes et parlant très bien<br />

anglais. Un matin, s’il fait beau, et que l’envie m’en prend, ...<br />

Je me souviens brusquement d’une très bel<strong>le</strong> scène, dans <strong>le</strong> film que Jean-Claude Annaud a tiré du<br />

livre best-sel<strong>le</strong>r d'Umberto Eco,’ Il nome della rosa, Le nom de la rose.’ Guillaume de Baskervil<strong>le</strong><br />

(Sean Connery) réussit à échapper à l’incendie de “La Bibliothèque”, et apparaît sur <strong>le</strong> seuil, <strong>le</strong> froc<br />

encore tout fumant; alors <strong>le</strong> jeune novice Adso de Melk (Christian Slater), court se jeter dans <strong>le</strong>s bras<br />

de son Maître, qui viri<strong>le</strong>ment ému de cette marque d’affection filia<strong>le</strong>, ouvre <strong>le</strong>s bras pour recevoir<br />

l’embrassade du jeune homme, et laisse alors tomber, des larges manches de son habit, quelques<br />

livres, <strong>le</strong>s plus chers, qu’il y avait enfouis dans ses plis pour <strong>le</strong>s sauver du feu! ... Je n’ai dû échapper à<br />

aucun incendie de bibliothèque (quel spectac<strong>le</strong> grandiosement hallucinant, que la destruction par <strong>le</strong> feu<br />

des 500 000 papyrus du Museïon d’A<strong>le</strong>xandrie, lorsque César s’empara de la vil<strong>le</strong>!), mais j’ai fait, ces<br />

derniers quarante jours, l’expérience de ‘l’î<strong>le</strong> déserte, où on vous demande quels livres vous<br />

emporteriez avec vous’! Car,- à part <strong>le</strong> Kusan de Fagès et Batchelor, assez anecdotique, et <strong>le</strong> Chinul<br />

de Buswell, plutôt ouvrage de référence,- je n’avais d’amis livres que ‘Nine Mountains’ avec <strong>le</strong>s<br />

nombreuses citations poétiques de Kusan, et la petite somme admirab<strong>le</strong>ment traduite par J.Blofeld, de<br />

la ‘Transmission of Mind, La Transmission de l’esprit’, de Huang-po!<br />

Leur fréquentation fut tel<strong>le</strong>ment exquise que j’ai établi la traduction française de maints passages de<br />

Huang-po et de la plupart des poèmes cités par Kusan: simp<strong>le</strong>ment pour faire apprécier par tous mes<br />

(autres) amis, ce qui a constitué mon délice et mon cordial quotidiens pendant six semaines! Vous dire<br />

combien ce travail de traduction, d’adaptation et de transposition de textes originaux chinois T’ang et<br />

coréen Hangul, traduits en un anglais très littéral pour Kusan, très sophistiqué pour Huang-po, - vous<br />

dire combien ce travail fut une joie ne peut se concevoir qu’en en constatant <strong>le</strong> résultat sur mon site<br />

(http//:www.a-<strong>nous</strong>-<strong>dieu</strong>-<strong>toccoli</strong>.com), dans la modeste anthologie qui rassemb<strong>le</strong> <strong>le</strong> tout.

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