le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli
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Ni distinguer, ni associer, ni s’attacher;<br />
laissant tout simp<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s choses al<strong>le</strong>r <strong>le</strong>ur train<br />
au long des jours;<br />
inconnu du monde;<br />
vierge de toute presse d’être connu ou non des autres;<br />
et l’esprit<br />
devenu bloc de pierre et ne comblant nul trou,…<br />
Alors :<br />
l’Absolu tout entier viendra vous pénétrer.<br />
Soudain vous vous verrez fermement libéré…<br />
Le savoir brut et pur demande à mettre fin<br />
aux incessants courants de la pensée et de l’image;<br />
ainsi sera stoppé <strong>le</strong> karma des naissances, -<br />
en tant que <strong>dieu</strong>, ou homme, ou damné des enfers.<br />
Je viens de retraduire une troisième fois, de travail<strong>le</strong>r, de lire et de relire ce texte, depuis plus d’une<br />
heure: je ne sais si je serai jamais à la hauteur de ce qu’il exige pour parvenir, ne serait-ce qu’en vue<br />
lointaine du seuil de ce grand ‘Porche du Repos Permanent de l’Esprit’! Mais je sens physiquement<br />
qu’il sied à mes aspirations! Rarement, en même temps, je n’ai senti, avec cette force et cette évidence,<br />
‘la distance infinie des corps aux esprits’ (Pascal). Et si cette dernière ‘figure la distance infiniment<br />
plus infinie des esprits à la charité, car el<strong>le</strong> est surnaturel<strong>le</strong>’, je suis ce soir dans un état de ‘saisie<br />
intuitive’ d’une réalité inexprimab<strong>le</strong>…<br />
J’ai laissé mon laptop quelques secondes, car mon Maître était apparu à la bay window: je lui ai fait<br />
part de mon travail, et il m’a dit: ‘Justement, j’aimerais que vous me disiez comment vous traduisez<br />
ceci en anglais!’. Et <strong>le</strong> voilà qui me tend un papier sur <strong>le</strong>quel il avait calligraphié deux caractères<br />
chinois, tout en <strong>le</strong>s prononçant à la coréenne, et où je reconnais ce que je travail<strong>le</strong> en cet instant: <strong>le</strong><br />
caractère de l’esprit/cœur et celui du profond repos/immobilité : ‘Deeply resting mind’, lui dis-je<br />
“Master!”- “Exactly, exactly! Thank you, Father!”. Nous sommes donc, Maître et discip<strong>le</strong>, en train de<br />
<strong>nous</strong> pencher sur la même réalité, au même moment, lui dans ses appartements de la terrasse<br />
supérieure, moi, dans ma cellu<strong>le</strong>, près du hall de méditation! Vous savez: moi, je vis de signes! Pour<br />
moi, l’univers entier et tout ce qui arrive ne sont que des poteaux indicateurs! Tout m’est sens! Je<br />
prétends que ce soir, Massif Central/Chung San/Zhong Shan est descendu chez moi, pauvre Yun<br />
Shui/Nuage de Pluie pour me confirmer sur ma route du Porche de l’Esprit Tranquil<strong>le</strong>/Deeply Resting<br />
Mind. Et personne ne m’en fera démordre!<br />
KAM RO AM, 30 AVRIL 1998.<br />
La dou<strong>le</strong>ur au genou ne s’est pas manifestée depuis deux jours, mais l’ankylose perdure, et de façon<br />
têtue. Il faut s’en accommoder… J’ai passé deux heures à compi<strong>le</strong>r pour <strong>le</strong> Maître un ensemb<strong>le</strong> de<br />
notations qu’il avait rassemblées en plusieurs brouillons; à propos de méditation / concentration /<br />
contemplation. Ce fut un exercice de discernement et de recomposition, fina<strong>le</strong>ment très uti<strong>le</strong> pour moi,<br />
d’autant plus que toute réélaboration suppose une part active de celui qui rewrite. J’ai donc joué mes<br />
‘maîtres sôn’ et me suis permis de compléter, de préciser, de corriger même. Je suis monté chez <strong>le</strong><br />
Maître, lui remettre <strong>le</strong> tout sur disquette. Il doit bien y avoir un computer et une imprimante aux<br />
services administratifs…Chung San m’a préparé une délicieuse et revigorante infusion de ginseng,<br />
tout en me faisant part de sa préoccupation au sujet de ma santé et de mon alimentation. J’ai donc dû,<br />
une énième fois, lui faire comprendre qu’il n’y a pas une trop grande différence entre un bol de riz<br />
accompagné de légumes, et un morceau de pain (que me fournit Pierre de Séoul, et demain Jonathan<br />
de Taipeï) accompagné de fruits dont je suis abondamment pourvu par ses soins. Et puis <strong>nous</strong> en<br />
sommes venus à mon travail de méditation et combien il est impressionné, dit-il, par mon application<br />
et ma détermination! “You are becoming not only a sôn-scholar but a sôn-master, too! Cela fait<br />
toujours plaisir à entendre! Je lui ai personnel<strong>le</strong>ment répété combien j’aimerais hériter de son ‘esprit’<br />
et que s’il avait <strong>le</strong> moyen de me <strong>le</strong> transmettre avant de <strong>nous</strong> séparer, ce serait ‘çà’ dont je me sentirais<br />
<strong>le</strong> dépositaire et <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong>, en essayant de m’en montrer digne…J’ai récolté deux noms, adresses<br />
et téléphones: à Torcy, près Paris ( l’Association Bouddhiste Coréenne de France), un certain Hoi-Il<br />
Sunim; et dans <strong>le</strong> Devon, en Ang<strong>le</strong>terre, Martine Fages, une Française, mariée à Stephen Batchelor,<br />
tous deux anciens pensionnaires de Songgwang sa et versés dans <strong>le</strong> sôn coréen. Qui sait si <strong>le</strong> texte que