le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli
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quarante ans à digérer avant son Mahaparinirvana, - qu’il est impossib<strong>le</strong> de suivre <strong>le</strong>s développements<br />
des théories du bouddhisme sans y découvrir à chaque pas toutes <strong>le</strong>s religions de l’Inde du 6 e sièc<strong>le</strong><br />
avant J.-C. (Il suffit de consulter <strong>le</strong> Renou Filliozat pour s’en rendre compte).<br />
Si Jésus a emprunté quelque chose à quoi que ce soit, c’est à l’air du temps, au Zeitgeist, dirait-on<br />
maintenant: prétendant accomplir ‘toute la Loi et <strong>le</strong>s Prophètes’ par son seul avènement, il n’eut<br />
aucune répugnance à cueillir souverainement autour de lui tout ce qui avait pu germer de plus nob<strong>le</strong> et<br />
fina<strong>le</strong>ment de plus divin dans <strong>le</strong>s esprits de ‘tous <strong>le</strong>s hommes de Dieu’. Je demeure intimement<br />
persuadé qu’il n’a fondé aucune religion, au sens où <strong>le</strong> catholicisme romain est une religion. Mais il a<br />
suscité certainement un mouvement spirituel tel, autour de Dieu directement, - en esprit et en vérité,<br />
comme Jean lui fait dire à la Samaritaine, - que ses propagateurs, juifs pieux habitués au système de la<br />
religion juive qui est des plus contraignants, se sont dramatiquement trouvés pris de cours. Mais,<br />
paradoxa<strong>le</strong>ment, peut-être pas tel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> Rabbin <strong>Paul</strong>, qui, tout premier théologien phariséohellénistique<br />
du christianisme naissant qu’il soit, se contentait d’ ’annoncer la voie’, mais prétendait<br />
qu’il n’avait pas à baptiser: c’est sous la pression de ceux qui voulaient une religion, comme <strong>le</strong>s autres,<br />
qu’il s’y est mis à son tour!<br />
Mais LA différence entre <strong>le</strong>s trois, - et c’est bien sûr une matière de foi, - c’est que Jésus, c’était<br />
fina<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> Fils de Dieu et Dieu lui-même, et qu’il n’avait pas, lui, en tant que tel, de religion à<br />
fonder! Ce qui n’était <strong>le</strong> cas ni de Moïse ni de Siddhârta! Ni de Mahomet ! J’aurais envie d’écrire que<br />
Jésus commence précisément là où <strong>le</strong> Bouddha a décidé, délibérément, de ne pas al<strong>le</strong>r outre, en<br />
laissant de coté publiquement ce qu’il appelait ‘<strong>le</strong>s domaines à part’, entendons <strong>le</strong>s questions<br />
eschatologiques de l’origine et surtout des fins dernières. Ce que Siddhârta pensait par devers soi, nul<br />
ne <strong>le</strong> sait, même pas Ananda, censé avoir ‘bu et retenu’ chaque soupir du Sakyamuni (qu’il dégorgera,<br />
mot pour mot, rapporte la tradition, au premier conci<strong>le</strong> de Rajaghra, immédiatement après l’entrée du<br />
Maître dans son Mahaparinirvana). Et ces questions, c’est <strong>Paul</strong> d’abord (déjà dès <strong>le</strong>s années quarante!)<br />
et Jean ensuite (après 100, après plus de trois générations de réf<strong>le</strong>xion sur l’ ’événement’!) qui s’en<br />
chargeront, <strong>le</strong> premier <strong>le</strong>s traitant de façon théologique et argumentative, à la rabbino-pharisienne, et<br />
l’autre de façon méditative et mystique à la qumrâno-essénienne: mais chez eux, très peu de sections<br />
narratives, aucune chez <strong>Paul</strong>, sauf ses déplacements multip<strong>le</strong>s, quelques-unes unes chez Jean, et<br />
toujours au service de son expérience mystérieuse et intuitive du ‘Fils Éternel du Père Éternel dans la<br />
Communion de l’Éternel Esprit’. Il n’y a guère que chez <strong>le</strong>s Synoptiques (Matthieu, Marc et Luc),<br />
rédigés dans <strong>le</strong>ur ensemb<strong>le</strong> avant <strong>le</strong>s années 80, qu’en effet, <strong>le</strong>s sections narratives et <strong>le</strong>s longs<br />
discours moraux/moralisateurs abondent: et c’est là, et uniquement là, que peuvent à la rigueur se<br />
démontrer, - et pourquoi pas ? - <strong>le</strong>s influences, <strong>le</strong>s emprunts, <strong>le</strong>s plagiats, <strong>le</strong>s pastiches… de toute la<br />
littérature a<strong>le</strong>xandrino-bouddhique qui circulait certainement d’est en ouest et vice-versa!<br />
Que se sont dit ces gens à qui <strong>le</strong>s communautés judéo- et pagano chrétiennes d’A<strong>le</strong>xandrie, de Rome,<br />
de Grèce et de la Diaspora demandaient de rédiger une ‘biographie du Rabbi/Didaskalos/Maître’ (que<br />
Luc n’avait pas connu personnel<strong>le</strong>ment, sinon par ouï-dire, Marc côtoyé peut-être, étant très jeune à<br />
l’époque et Matthieu fréquenté, ce serait <strong>le</strong> seul, s’il s’agit bien du Lévi <strong>le</strong> Publicain, percepteur des<br />
impôts)? Eh bien, comme <strong>le</strong>s membres du Parnasse, à Paris, au 19 e sièc<strong>le</strong>, - qui voulaient n’être pas en<br />
reste quant à la forme, au regard des génies poétiques de l’Antiquité, - ils ont pris comme motto: « Sur<br />
des pensers nouveaux, faisons des vers antiques! »<br />
Car il s’agissait bien de ‘pensers nouveaux’: non plus ‘l’Incarnation/Avatar’ de Jésus/Krishna, ni <strong>le</strong>s<br />
‘Nazareth/Kapilavastu’ de l’ ‘Annonciation/Conception’ ou <strong>le</strong>s ‘Bethléem/Lumbini’ de la Noël: il<br />
s’agit:<br />
- de la Mort vaincue définitivement en faveur de tous, et de l’Éternité avec Dieu définitivement<br />
offerte à l’être humain;<br />
- du Pardon des péchés au nom de Dieu lui-même définitivement confié à l’être humain;<br />
- de la présence permanente et physiquement réel<strong>le</strong> de Dieu au milieu des êtres humains, par <strong>le</strong><br />
sacrement de son Corps et de son Sang en Jésus-Christ, tant que cet éon durera!<br />
Les Pharisiens et <strong>le</strong>s anti-Jésus ne s’y sont pas trompés, eux: c’est là-dessus qu’ils se scandalisent et<br />
qu’ils vont l’accuser : parce que cela, en quelque sorte, met un point final à toute l’économie religieuse<br />
vétérotestamentaire, donc <strong>le</strong>ur propre establishment (ce dont Saul de Tarse était fanatiquement si<br />
convaincu qu’il voulait venger ce blasphème, en livrant enchaînés ses coreligionnaires apostats!). Peu<br />
<strong>le</strong>ur importent <strong>le</strong>s ‘actions extraordinaires’ de marcher sur <strong>le</strong>s eaux ou de multiplier <strong>le</strong>s pains, que <strong>le</strong>s