le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli
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4- en développant à notre tour intuition et discernement;<br />
5- en parcourant la Voie dans la joie;<br />
6- en Lui faisant confiance et en apprenant de Lui à bien connaître <strong>le</strong> monde <strong>nous</strong> aussi;<br />
7- en <strong>nous</strong> laissant doci<strong>le</strong>ment enseigner et former par ce Chef insurpassé;<br />
8- en Le reconnaissant comme notre seul Maître;<br />
9- en Le reconnaissant comme <strong>le</strong> Premier Éveillé.<br />
10- en Le reconnaissant comme <strong>le</strong> Premier Saint.<br />
SEOUL, 21 MARS 1998.<br />
C’est <strong>le</strong> printemps! C’est la symphonie des magnolias et des rhododendrons: tous <strong>le</strong>s blancs et tous <strong>le</strong>s<br />
mauves, avec du so<strong>le</strong>il et de l’air clair. Il fait froid: sec et revigorant. Le Père Rinaldo, - un vieux<br />
missionnaire du Tyrol italien, - <strong>nous</strong> annonce des beaux jours jusqu’à l’été! Il exagère certainement.<br />
Le printemps, si Dieu et Bouddha finissent par <strong>le</strong> vouloir, je <strong>le</strong> passerai donc à Songgwang sa, après ce<br />
que d’aucuns pourraient estimer n’être qu’un faux départ, mais que j’ai appris, moi, à reconnaître<br />
comme un rappel, - de plus! ,- que c’est Lui Le Maître, et qu’Il dirige ma vie, comme Il l’entend, c'està-dire<br />
comme Il entend ce qu’est <strong>le</strong> mieux pour moi: car je sais maintenant qu’Il veut et sait <strong>le</strong> mieux<br />
pour moi. Et effectivement, je me prépare. Cette intrusion de l’Altérité, comme d’habitude, m’a<br />
renvoyé à l’autre en moi, à la “bête” qui craint, au “primitif” qui a toujours besoin d’un signe, à<br />
l’”enfant” enfin qui se demande quand même s’il n’est pas allé un peu trop loin! Oui, je <strong>le</strong>s ai<br />
rencontrés plus d’une fois au cours de cette semaine: la bête, <strong>le</strong> primitif et l’enfant. Ce sont même eux<br />
qui sont <strong>le</strong>s plus intéressants en moi, car c’est pour eux que l’avenir existe, d’autant plus attirant qu’il<br />
est plus mystérieux ou plus aléatoire. Je dois avouer que mon appréhension est toujours aussi grande,<br />
et que <strong>le</strong>s jours programmés, et qui doivent se terminer <strong>le</strong> jour même de la Pentecôte, me paraissent,<br />
depuis ici et maintenant, bien longs!<br />
L’apparence de l’existence, l’existence comme apparence (anatman), la réalité comme production de<br />
l’esprit, du mental plus précisément (samskara)…J’ai <strong>le</strong> sentiment, souvent, de jouer (qu’on va me<br />
faire) jouer avec <strong>le</strong>s mots. Ce ne sera pas diffici<strong>le</strong>: j’aime çà! Mais je ne vais pas à Songgwang sa (rien<br />
que) pour çà!<br />
L’esprit d’avant la discrimination de la réalité (bodhicitta), par une attention soutenue (smrti), une<br />
tota<strong>le</strong> disponibilité et un vide de tout contenu conceptuel (sunyata)…J’ai entendu çà chez Ignace. Cela<br />
me “par<strong>le</strong>”: sera-ce une ‘repeticion’?<br />
Devenir respiration (anapanasati) dans la POSTURE ASSISE: voilà qui me semb<strong>le</strong>rait devoir être<br />
<strong>le</strong> plus ardu. Pour toutes sortes de raisons, dont la physiologique, parce qu’élémentaire, n’est pas la<br />
moindre. Oui, comment tiendrai-je? Heureusement qu’il n’y a AUCUN TERRORISME DE LA<br />
POSITION ASSISE AU SOL, comme d’aucuns aiment à <strong>le</strong> faire accroire. De toute façon dans l’un<br />
et l’autre cas, cette capacité est, AUSSI, fonction de la production, chez <strong>le</strong> pratiquant, de la juste<br />
disposition nécessaire. Encore Ignace, et sa ‘disposicion’!<br />
Et puis ce paradoxe, toujours lui, cette contradiction dans <strong>le</strong>s termes à vouloir/devoir traiter en même<br />
temps du contingent (anatman) et de l’ultime (nirvana)! Il me faudra ne jamais oublier que <strong>le</strong>s<br />
bouddhistes distinguent entre deux types de causalité:<br />
- la causalité dans sa dimension historique; et<br />
- la causalité entre la dimension historique et la dimension ultime.<br />
Quand je dis: ‘Je suis né de mes parents et j’ai été é<strong>le</strong>vé par ma famil<strong>le</strong> et la société’, je par<strong>le</strong> de ma<br />
causalité historique. Quand je dis: ‘Les vagues naissent de l’eau’, je par<strong>le</strong> de la causalité comme d’une<br />
relation entre dimension historique et dimension ultime.<br />
Quand Jésus dit qu’il est <strong>le</strong> Fils de l’Homme, il par<strong>le</strong> de causalité en termes de dimension historique.<br />
Quand il se réfère à lui-même comme <strong>le</strong> Fils de Dieu, il par<strong>le</strong> d’une relation entre l’historique et<br />
l’ultime.<br />
Il est impossib<strong>le</strong> de par<strong>le</strong>r de l’ultime en termes re<strong>le</strong>vant de l’historique. Il n’est pas possib<strong>le</strong> de traiter<br />
des “noumènes” (du fondement ontologique) comme d’un détail ou un aspect des “phénomènes” (de