le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli
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‘méditer’, en si<strong>le</strong>nce, assis, marchant, lisant… sans arrêt au fil des heures qui sonnaient comme un glas<br />
à la pendu<strong>le</strong> du hall de méditation, ruminant des paro<strong>le</strong>s, des sous-entendus, des interprétations, du<br />
venin, quoi! Trouvant injuste qu’il ait agi de la sorte, puis lui donnant à nouveau p<strong>le</strong>inement raison; ne<br />
m’estimant plus à la hauteur de ses exigences et organisant déjà mon départ précipité, puis me traitant<br />
de tous <strong>le</strong>s noms d’oiseaux; attendant impatiemment et redoutant infanti<strong>le</strong>ment son retour, vraiment<br />
comme un enfant qu’on a grondé et qui voudrait ‘quelque part’ qu’on lui pardonne! Voilà encore une<br />
situation inconfortab<strong>le</strong> où culture, personnalité, sensibilité, relations humaines, modes d’expression,<br />
etc.… sont tel<strong>le</strong>ment différents que tout va à contre sens! Je me suis senti soudain fragilisé, seul et<br />
sans pouvoir de réaction. J’ai relu ce que j’ai écrit juste avant de monter à Kam ro am: <strong>le</strong>s trois points<br />
s’appliquent encore là, à merveil<strong>le</strong>. Comme une manière de pré science, - ou tout simp<strong>le</strong>ment<br />
l’expérience que je finis par avoir des hommes et de moi-même, - de tout ce que je vis maintenant. Les<br />
voici, ces balises:<br />
1 - qu’est-ce qui doit encore mourir de mon ‘faux moi’, toujours en proie aux illusions des ‘Huit<br />
Ouragans’ et des ‘Six Vo<strong>le</strong>urs’?<br />
2 - comment vais-je apprendre, encore et toujours, à cesser de fonctionner par ultimatum, avec<br />
moi-même comme avec <strong>le</strong>s autres, et à écouter d’abord la volonté qui vient de la nature divine/de<br />
Bouddha qui m’anime moi aussi?<br />
3 - suis-je prêt pour <strong>le</strong>s épreuves du dernier test, après six semaines d’attente et de training, et ma<br />
disponibilité sera-t-el<strong>le</strong> à la hauteur des exigences du Maître en son ermitage?<br />
J’étais physiquement et psychologiquement ‘mal’…Si j’écris maintenant, c’est qu’il vient de rentrer,<br />
de Kwangjiu, m’a-t-il dit, tandis que je lui dressais <strong>le</strong> rapport des visites qui se sont présentées en son<br />
absence, tout en montant avec lui <strong>le</strong>s marches qui mènent à ses quartiers. Il avait <strong>le</strong> visage fatigué, pas<br />
rasé, transpiré. Pendant qu’il cherchait sa clé, il me demanda si je voulais lui par<strong>le</strong>r? Je lui montrai<br />
simp<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> fax! ”Oui, c’est d’accord! Venez à dix-sept heures!”, <strong>le</strong> temps de se doucher, je<br />
suppose. Oui, ce fax était un test: j’accepte de croire qu’il voulait d’une façon ou d’une autre me ‘faire<br />
la <strong>le</strong>çon hier’, mais s’il m’avait refusé aujourd’hui, ce qu’il m’a promis hier, même à contrecœur, je<br />
pense que je devais prendre quelque décision!<br />
Oh ! Ce n’est pas la seu<strong>le</strong> régression, - ni la première ni la dernière, - qu’il me sera donné de vivre<br />
d’ici la fin du mois: c’est à la fois vexant et apporte si bien la preuve que l’enfant en moi (en chacun<br />
de <strong>nous</strong>!) ne meurt jamais!<br />
Je reviens de chez Massif Central: eh bien, mon intuition était juste! Après m’avoir fait envoyer mon<br />
fax, il m’a demandé de m’asseoir ‘confortab<strong>le</strong>ment’, et m’a fait, papier en main, toute une théorie, très<br />
bien tournée, sur <strong>le</strong> thème :’Aidons-<strong>nous</strong> <strong>le</strong>s uns <strong>le</strong>s autres!’. Tout coûte (à qui <strong>le</strong> dit-il!), et il faut que<br />
tout <strong>le</strong> monde participe. Et comment cela se passe-t-il en France, et ail<strong>le</strong>urs? Ici, <strong>nous</strong> pensons<br />
demander environ quinze dollars par jour; bien sûr avec discount pour ecclésiastiques, etc. Que m’en<br />
semb<strong>le</strong>? Comment est-ce dans mon ordre? De même, pour <strong>le</strong>s fruits: mais cela, il me l’offre de bon<br />
cœur! Mais pas <strong>le</strong> fax: il faudra rég<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s fax…Dans un ‘désenchantement’ qui allait croissant, j’ai<br />
écouté, acquiescé, répondu aux questions, remercié de m’avoir tout si bien expliqué (Je riais<br />
intérieurement, mais n’avais pas envie d’argumenter)… Nous en restons donc aux cinq cents dollars<br />
plus dix dollars pour <strong>le</strong>s fax! … Alors, il est redevenu <strong>le</strong> Chung San Sunim de toujours, souriant,<br />
détendu, aimab<strong>le</strong> et… m’offrant des fruits avant de partir, en me souhaitant une bonne soirée!…Trois<br />
jours d’inconfort et de malaise, juste suffisamment pour me déniaiser plus radica<strong>le</strong>ment. Il aura donc<br />
ses dollars pour <strong>le</strong> voyage, et moi la paix et l’utilisation ‘payante’ du fax jusqu’à son départ! All’s<br />
well, that ends well!<br />
Il y a de nouveau de l’air, il fait bon, je vais prendre un bain…Puis j’accomplirai ma vespéra<strong>le</strong>, juste<br />
avant d’al<strong>le</strong>r dormir! Le cordon ombilical est bel et bien coupé.<br />
KAM RO AM, 8 MAI 1998.<br />
Ma mère m’accompagne depuis mon <strong>le</strong>ver… Désir de la mère, de retour dans la sécurité, <strong>le</strong> confort de<br />
la non conscience, l’amour inconditionné ? La ‘consolation après la perte’ ? Tout çà, certainement, et à<br />
la fois!… El<strong>le</strong> m’est apparue à notre cérémonie du matin, aux Iris, cel<strong>le</strong> de mon petit déjeuner qu’el<strong>le</strong><br />
s’est mise à préparer dès que j’entre dans la sal<strong>le</strong> de bain, et qui m’attend à la sal<strong>le</strong> à manger ou au<br />
jardin, sitôt sorti frais et dispos de ma chambre, qu’el<strong>le</strong> a, aussi, déjà rangée pendant mon séjour aux<br />
‘eaux’! El<strong>le</strong> est là, assise, si<strong>le</strong>ncieuse et attentive. Et pendant que je déjeune, <strong>nous</strong> parlons…Parfois