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le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

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‘AUS-RUHEN’ de Heidegger) dans un SOURIRE IMMOBILE, IRRADIANT TOUT SON ÊTRE, et<br />

témoin, pour celui qui sourit et pour celui qui <strong>le</strong> voit <strong>sourire</strong>, que LE QUELQUE CHOSE (ne jamais<br />

demander quoi) A ETE SAISI INTUITIVEMENT!<br />

Mon Dieu, que j’en suis loin! Je sors à peine de ma vespéra<strong>le</strong>, tout endolori, découragé d’arriver<br />

jamais à contrô<strong>le</strong>r ‘la fol<strong>le</strong> du logis’, manquant de me concentrer <strong>le</strong>s trois quarts du temps, oubliant<br />

mon hwadu et son paradoxe, rêvant parfois de nourriture, d’autres fois de voyages, n’étant jamais tout<br />

à fait là ni tout à fait ail<strong>le</strong>urs: bref, passant mon temps à ‘me rassemb<strong>le</strong>r de mes dispersements’! Quel<br />

harassement, avant même de s’asseoir, de savoir pertinemment que cela va recommencer, encore et<br />

encore, et qu’il faudra, avec ou sans patience, s’immobiliser à nouveau et à nouveau fixer son point sur<br />

<strong>le</strong> mur! Le dos ne fait plus mal, certes, ni <strong>le</strong>s hanches, ni <strong>le</strong>s aines: plus que <strong>le</strong> genou droit et<br />

l’ankylose de la jambe gauche, têtus ceux-là, et toujours au rendez-vous! Je sais exactement que trente<br />

minutes sont écoulées, quand ils m’obligent à bouger!…<br />

Et pourtant, si rarement c’est vrai,<br />

comme des fulgurances de dou<strong>le</strong>ur et de joie,<br />

oui, de joie et de dou<strong>le</strong>ur mêlées,<br />

pourquoi, je n’en sais rien, mais parfois j’ai senti<br />

ce que ce peut être de reposer ainsi qu’on est,<br />

sans rien en tête ni dans <strong>le</strong> cœur,<br />

de s’enf<strong>le</strong>r comme une grande absence qui se suffit,<br />

comme un grand manque qui n’a que faire d’être comblé,<br />

comme un espace où l’on n’avance ni ne recu<strong>le</strong>,<br />

où l’on ne stagne pas non plus, sans mouvement ni sans arrêt!<br />

Un rien, une seconde peut-être, volée à tant d’heures arides et suppliciantes,<br />

dans <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce de la nuit p<strong>le</strong>ine ou sur fond sonore de nature printanière!<br />

Je crois que<br />

J’AI CONNU CES SPASMES ENIVRANTS DU DOUTE ET DU VIDE.<br />

Je crois qu’il est possib<strong>le</strong>, - mais par quel exercice! -<br />

d’accéder à ce point de rupture où penser et sentir peuvent s’évanouir.<br />

Le corps, toujours présent, peut être réduit, plus rapidement que l’esprit,<br />

parce qu’il est aussi prompt que la chair est faib<strong>le</strong>.<br />

Thérèse et Jean d’Espagne en sont arrivés là,<br />

et <strong>le</strong> cri de “Nada!” résonnera longtemps<br />

dans <strong>le</strong>s ga<strong>le</strong>ries chaulées de blanc des cloîtres d’Avila,<br />

parce qu’à cette seconde précise,<br />

c’est <strong>le</strong> rien de ce vide qui remplit,<br />

soudain,<br />

tout !<br />

KAM RO AM, 28 AVRIL 1998.<br />

Repos diffici<strong>le</strong> à enc<strong>le</strong>ncher hier soir, sommeil troublé par <strong>le</strong>s ‘noctium phantasmata’ (<strong>le</strong>s fantômes de<br />

la nuit), agitation qui désordonne <strong>le</strong>s futons. Et puis, oubli de l’heure, réveil lourd de fatigue et de<br />

lassitude, retour au coussin pour la nocturne devenue crépusculaire du matin! Cellu<strong>le</strong> surchauffée,<br />

ankylose, dou<strong>le</strong>ur articulaire: une nouvel<strong>le</strong> journée zen commence!<br />

Doute, vide: solitude! Les trois vont ensemb<strong>le</strong>, comme la péda<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s claviers de l’orgue se passent <strong>le</strong><br />

relais du thème et de l’accompagnement. Qui donne naissance à l’autre, qui est premier, qui donne <strong>le</strong><br />

ton? On se rend toujours seul à la frontière du rien, on s’y retrouve seul en tout cas. Rien ni personne<br />

autour de soi, on doute même de s’y trouver soi-même. Quand Siddhârta s’assoit une bonne fois sous<br />

l’arbre de Gaya, il ne se relèvera qu’il ne ‘soit éveillé et sache’ (buddh) que <strong>le</strong> doute est assumé: il n’y<br />

a vraiment rien et chacun est une î<strong>le</strong>. La foi n’a ni sujet qui croit ni objet en qui croire; l’espérance est<br />

vaine, <strong>le</strong> temps et l’espace n’étant qu’une illusion; quant à la compassion, el<strong>le</strong> ne consistera qu’à ne<br />

mentir sur rien de ce que l’Éveil (n’) a (pas) révélé. Récupérant sa vraie nature, Siddhârta devient<br />

l’Éveillé, <strong>le</strong> Bouddha, Celui qui sait enfin TOUT SUR LE RIEN!

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