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le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

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- un être en perpétuel<strong>le</strong> gestation, en qui sa propre création par Dieu n’a et n’aura jamais dit son<br />

dernier mot;<br />

- un être qui se surprend sans cesse lui-même à vivre ce que Dieu lui ‘fait cadeau’ de vivre;<br />

- un être en qui Dieu se manifeste avec éclat comme imprévisib<strong>le</strong>, libre et souverain en même temps<br />

qu’ attentif, fidè<strong>le</strong> et ‘matriciel’, dirait André Chouraqui : miséricor<strong>dieu</strong>x.<br />

‘Massif Central’ vient de passer, suivi d’une jeune femme portant un vaste plateau (cinquante<br />

centimètres de diamètre: je viens de mesurer!) où sont disposés: des biscuits et des pâtes de riz de<br />

différentes cou<strong>le</strong>urs, trois pommes, trois tomates et dix tranches de pastèque. Je vous ai dit que c’est la<br />

Noël ici! Et el<strong>le</strong> s’est retirée discrètement. Mon Maître s‘est alors assis sur ma couche: il avait luimême<br />

apporté un livre (‘Nine Mountains’ de Kusan) qu’il veut m’offrir avec une dédicace (‘En<br />

l’honneur de la Fête du Bouddha’). Puis il me tendit une feuil<strong>le</strong> de cou<strong>le</strong>ur, comme une <strong>le</strong>ttre de vœux<br />

pour enfant, sur laquel<strong>le</strong> il me demande d’écrire justement un vœu que je fais aujourd’hui, pour moimême<br />

et <strong>le</strong>s tous <strong>le</strong>s hommes… Alors je revins sur <strong>le</strong>s merveil<strong>le</strong>uses minutes passées ensemb<strong>le</strong> ce<br />

matin, dans <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> de la terrasse. Et il me déclara: « Oui, j’ai senti toute votre énergie passer en<br />

moi. J’étais bien. Votre énergie est très positive! » Je ne sus que répondre, sinon un ‘bête’ merci. Il<br />

s’est re<strong>le</strong>vé en souriant, et m’a dit qu’il viendrait me chercher à la nuit tombante, quand <strong>le</strong>s lanternes<br />

seraient allumées pour que j’y accroche mes vœux, moi aussi!<br />

On vint donc me chercher… Le jardin en terrasse avait été tendu de trois cordes attachées aux deux<br />

hautes lanternes de pierre et aux mains courantes des marches qui s’envo<strong>le</strong>nt au temp<strong>le</strong> supérieur. Y<br />

étaient pendues des dizaines de lampions de cou<strong>le</strong>urs, dessins et formes diverses, dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s<br />

brûlaient des chandel<strong>le</strong>s. Le papier de riz des lampes tamisait de fond jaune la lumière ainsi émise, et,<br />

dans la nuit tombante et fraîche, conférait au spectac<strong>le</strong> comme une ambiance de cha<strong>le</strong>ur. ‘Massif<br />

Central’ m’attendait et m’invita à choisir au milieu des autres une place pour mon lumignon. Pendant<br />

que je me tournais à la ronde, il avait déjà collé, d’un ruban adhésif, mon vœu de papier à l’armature<br />

de fil de fer. Je plaçai ma lanterne face à la montagne des fameux pins de Songgwang sa et me trouvai<br />

une place au milieu des quelque cinq famil<strong>le</strong>s déjà rassemblées, à travers <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s deux ravissantes<br />

petites jumel<strong>le</strong>s;- Nana et Suora; pour autant que je puise rendre acoustiquement <strong>le</strong>urs prénoms, -<br />

couraient en chantant des comptines. On m’invita dans un ‘anglais de gestes et de borborygmes’ à bien<br />

vouloir chanter! Et ainsi, <strong>le</strong>s uns après <strong>le</strong>s autres, la soirée commença par des chansons et des rires,<br />

sous cet éclairage de ‘14 juil<strong>le</strong>t’ coréen, pour une veillée de Noël bouddhiste de l’an de grâce (1998 +<br />

563 =) 2561, sur <strong>le</strong>s pentes embrumées de la montagne du Chogye! Chung San était ravi et passait de<br />

l’un à l’autre des invités (?), dont <strong>le</strong>s voitures ne cessaient de venir se garer au pied du fortin de<br />

l’ermitage, <strong>le</strong> long de la forêt de bambous géants. Puis on apporta des gâteaux de riz, des fruits coupés<br />

et du café chaud. Mon Maître, disparu un instant, réapparut <strong>le</strong>s bras chargés d’un grand manteau dont<br />

il m’enveloppa <strong>le</strong>s épau<strong>le</strong>s, pendant que j’étais en train d’interpréter, dans la nuit noire maintenant, des<br />

negro spirituals. Photos, applaudissements, joie communicative: <strong>nous</strong> étions bien une trentaine vers 21<br />

heures à prendre congé pour la nuit, quelques minutes avant <strong>le</strong> couvre-feu rég<strong>le</strong>mentaire. Je regagnai<br />

ma cellu<strong>le</strong>, un peu transi, me couvris chaudement pour la nuit, et m'endormis d’un coup, ‘<strong>le</strong> cœur et <strong>le</strong><br />

ventre’ rassasiés d’actions de grâce pour cette journée unique de cette année exceptionnel<strong>le</strong>, qu’il<br />

m’avait été donné de passer chez <strong>le</strong> Bouddha et son discip<strong>le</strong>! (Kusan 1985 : 127):<br />

Sous de b<strong>le</strong>us nuages<br />

se perche la blanche oie<br />

sur la branche d’un vieux pin.<br />

Sentez-vous<br />

<strong>le</strong> canevas brodé des torrents et des monts<br />

luire de cou<strong>le</strong>urs d’automne?<br />

Reposons-<strong>nous</strong> ensemb<strong>le</strong><br />

dans <strong>le</strong> parfum subtil<br />

du sauvage chrysanthème.<br />

KAM RO AM, 4 MAI 1998.<br />

La journée a merveil<strong>le</strong>usement commencé, avec une nuit paisib<strong>le</strong>, un beau temps revenu ainsi que<br />

nocturne et matutina<strong>le</strong> ‘sans histoire’... Et puis je ‘rame’ lamentab<strong>le</strong>ment vide, sans goût ni dégoût. Je<br />

continue mes exercices, par habitude et par devoir: ils ne me coûtent en rien, mais en rien ne

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