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le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

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Huitième Chapitre<br />

LA NATURE DU BOUDDHA<br />

ou<br />

“La Quête du Graal”<br />

KAM RO AM, 5 MAI 1998.<br />

Oui, il a dû se passer quelque chose cette nuit, ou plutôt au (très) petit matin… Hier soir, je me suis<br />

couché et ai éteint, exactement à vingt-et-une heures, rég<strong>le</strong>mentairement. J’ai dû m’endormir quasi de<br />

suite. J’ai ouvert <strong>le</strong>s yeux à deux heures dix, me réjouissant de la petite heure qui me restait<br />

encore…Et alors, en consultant de nouveau l’heure, il fut soudain quatre heures quarante! Ce n’est pas<br />

que <strong>le</strong> temps fût passé si vite à mon insu qui m’étonna, mais d’une part <strong>le</strong> sentiment profond que je<br />

n’avais pas simp<strong>le</strong>ment ‘dormi’ pendant ces cent cinquante minutes, et que ‘quelque chose’ s’était à la<br />

fois, ‘ouvert, fermé, branché, saisi, ramassé…’ en moi et s’était ‘collé’, - comme <strong>le</strong> lierre peut adhérer<br />

à une branche sans se confondre pour autant avec el<strong>le</strong>, - à une idée fixe qui se traduisit par ces mots:<br />

‘Les Romains!’. Je me <strong>le</strong>vai, tout sonore de rumeurs intérieures, et entamai illico presto ma nocturne,<br />

avec un peu de retard donc. El<strong>le</strong> se déroula aussi parfaitement que possib<strong>le</strong>, tandis qu’une conviction<br />

s’établissait en moi: je m’étais significativement ‘déplacé’ (vraisemblab<strong>le</strong>ment sur mon ‘chemin’ en<br />

direction du ‘Porche du Repos Tranquil<strong>le</strong>’), et que ‘quelque chose’ devait maintenant apparaître ‘que<br />

je reconnaîtrais’. Quelques minutes avant cinq heures trente, fin de la nocturne, ‘Les Romains’, étaient<br />

devenus ‘l’Épître aux Romains, de l’Apôtre <strong>Paul</strong>’, - élémentaire, mon cher Watson!-, dont je<br />

m’emparai immédiatement et que je parcourus dans la foulée!<br />

Il est évident que <strong>le</strong>s dernières remarques de Kusan, que je notai hier dans ma chronique, ont<br />

déc<strong>le</strong>nché en moi une sorte d’interrupteur ou provoqué un court-circuit. Je prends à dessein ces<br />

comparaisons é<strong>le</strong>ctriques, car tout s’est joué en ‘flashes’, qui ‘aveuglaient’ mon œil intérieur, en<br />

tentant de <strong>le</strong> connecter sur un ‘autre’ réseau; comme ces ’chocs’, décharges é<strong>le</strong>ctriques destinées à<br />

‘relancer’ <strong>le</strong> cœur ! Il est non moins évident que j’avais abouti, ces derniers jours, à une espèce de culde-sac<br />

dans ma progression, - comme ces “Holzwegge”, ces chemins de coupe (de bois) dans <strong>le</strong>s<br />

forêts, qui partent bien de la lisière d’une clairière, mais n’aboutissent qu’à un point limite en p<strong>le</strong>ine<br />

futaie, là où <strong>le</strong>s bûcherons se sont arrêtés d’abattre <strong>le</strong>s arbres: il n’y plus qu’une (?) solution pour s’en<br />

sortir, c’est faire ‘marche arrière’ et revenir au point de départ. Eh bien, ma nuit m’en propose une<br />

autre, de solution! Cel<strong>le</strong> d’al<strong>le</strong>r de l’avant, en traçant moi-même mon propre chemin, à travers la<br />

topographie inconnue des troncs, des fougères, des mousses et des trous…Cette nuit me donne enfin la<br />

certitude, - la foi en moi-même, - que tout n’est plus qu’ ’une question de temps’, puisque j’ai prouvé,<br />

jusqu’ici, que j’ai <strong>le</strong> ‘courage’ nécessaire pour une tel<strong>le</strong> entreprise (dans trois semaines, c’est fini!).<br />

Mais el<strong>le</strong> me rappel<strong>le</strong> aussi de ne pas abandonner ‘<strong>le</strong> grand questionnement’, sans me satisfaire jamais<br />

des réponses que l’illusion ne cessera encore de me servir à volonté. Pourtant, - et voilà ‘<strong>le</strong> neuf”, -<br />

cette nuit m’accorde une clé de plus, peut-être une clé décisive, qui, sans être ‘une, la réponse’,<br />

(puisqu’on me répète qu’il n’y en a pas du tout!) fera jaillir dans l’obscurité comme une colonne de<br />

nuée, à l’instar de cel<strong>le</strong> qui guidait <strong>le</strong>s Hébreux dans <strong>le</strong> désert, - où par définition il n’y a pas<br />

d’orientation possib<strong>le</strong>, sauf <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il pour eux, sans même <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il dans ma jung<strong>le</strong> à moi! O beata nox!<br />

J’ai soudain éprouvé <strong>le</strong> besoin submergeant de prendre un bain brûlant! J’en reviens, juste après ma<br />

matutina<strong>le</strong>. J’ai même dû m’assoupir dans l‘eau bienfaisante. Une paro<strong>le</strong>, - un ‘hwadu’, - que cite<br />

Kusan m’est revenu dans ma “souil<strong>le</strong>” (comme dirait Michel Tournier, dans ‘Vendredi ou Les Limbes<br />

du Pacifique’), que j’ai ‘mis à tremper’ avec moi: “ Tout <strong>le</strong> monde a un pays natal: y êtes-vous arrivé,<br />

au vôtre?” (Kusan 1985 : 138). Et pendant que je me rhabillais, j’avais ouvert <strong>le</strong> fenestron du hall

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