28.06.2013 Views

le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

le sourire immobile pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Car c’est vrai: il n’y a RIEN à attendre, cad que TOUT est déjà donné par avance, depuis toujours et<br />

en permanence. La méditation, et son processus, n’apporteront ‘que’ la preuve et l’évidence, qu’il<br />

fallait parcourir tout <strong>le</strong> chemin, pour se rendre compte qu’il était ‘inuti<strong>le</strong>’ de <strong>le</strong> faire, mais ‘nécessaire’.<br />

Le voilà, <strong>le</strong> paradoxe: une espèce de ‘Cerc<strong>le</strong> de craie caucasien’, à la Bertold Brecht, vers <strong>le</strong>quel il<br />

faut irrépressib<strong>le</strong>ment (se) r/tendre, avec l’intime et inexplicab<strong>le</strong> conviction qu’on s’y trouve déjà,<br />

d’une façon ‘certaine’ et d’une ‘certaine’ façon, tout en ne <strong>le</strong> sachant pas exactement! Dans ce genre<br />

d’attitude existentiel<strong>le</strong>, (n’) attendre RIEN, c’est (s’) attendre (à) TOUT. Sur <strong>le</strong> linge que Véronique a<br />

tendu sur <strong>le</strong> visage du supplicié qui porte sa croix, - d’après la bel<strong>le</strong> tradition populaire chrétienne, - il<br />

n’y a RIEN A VOIR! Mais Véronique, et <strong>le</strong> croyant avec el<strong>le</strong>, savent qu’el<strong>le</strong> a bien fait d’al<strong>le</strong>r au bout<br />

de son geste, pour retrouver, dans (la sueur de sang absorbée par) son acte, TOUTE la beauté<br />

souffrante de ceux qui vont jusqu’au bout de <strong>le</strong>ur chemin! De ceux qui ont cherché et trouvé, et qui<br />

‘gagnent’ <strong>le</strong>ur pays natal:<br />

“Sachant que <strong>le</strong> moment était venu de passer de ce monde à son Père, et que venant de Dieu, il<br />

retournait à Dieu…Jésus dit : Du lieu où je vais, vous connaissez <strong>le</strong> chemin… Je suis <strong>le</strong> chemin…Si<br />

vous me connaissez, vous connaissez aussi <strong>le</strong> Père et dès maintenant vous l’avez déjà vu ! » (Jn 13, 1<br />

&14, 2-7).<br />

Le problème de l’apôtre Philippe n’est pas de poser des questions (Et qui est <strong>le</strong> Père? Et comment y<br />

al<strong>le</strong>r? Traduisez: Et qu’est-ce que l’Absolu/<strong>le</strong> Dharma? Et quel<strong>le</strong> est la Voie/<strong>le</strong> Tao?), c’est d’une part<br />

de ne pas se <strong>le</strong>s poser à lui-même, et d’autre part d’attendre des réponses (qu’el<strong>le</strong>s viennent de lui ou<br />

d’un autre) sans poursuivre <strong>le</strong> questionnement jusqu’à quia! Ici, Éveil ou Foi, même combat!<br />

Écoutons cette confidence de Kusan (1985 : 149):<br />

“Au temps jadis, <strong>le</strong> moine zen Gao Tingjiang de Zhengzhou aperçut un jour Maître Deshan au bord d’une<br />

rivière, mais au loin, de l’autre coté. Pour <strong>le</strong> saluer; il joignit ses mains, s’inclina et cria: N’avez-pas encore<br />

médité? Deshan se contenta d’agiter l’éventail qu’il tenait à la main. A ce simp<strong>le</strong> geste, Gao Tingjiang parvint<br />

soudain à l’Éveil: il dévala la rive du f<strong>le</strong>uve, et disparut sans même se retourner!…Laissez-moi vous dire une<br />

chose à ce propos. Deshan agita son éventail, bon! Maintenant, moi, je brandis mon chasse-mouches! Ces deux<br />

actions sont-el<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s mêmes ou ne sont-el<strong>le</strong>s pas <strong>le</strong>s mêmes?... Attention: si vous dites qu’el<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s mêmes, <strong>le</strong><br />

ciel dégagé va se couvrir de nuages! Et si vous dites que non, <strong>le</strong> vent va iriser la surface de l’eau ! Alors, que<br />

disent ceux qui possèdent l’œil ‘dharmique’?”.<br />

Tout cela me renvoie à la théorie du ‘doub<strong>le</strong> bind’ de Gregory Bateson, reprise et travaillée par <strong>Paul</strong><br />

Watzlawick, de Stanford: ‘coinçage doub<strong>le</strong>’, ou ‘doub<strong>le</strong> enfermement’. Les questions sont posées de<br />

tel<strong>le</strong> façon qu’el<strong>le</strong>s ne peuvent recevoir de réponse satisfaisante: qu’est-ce Philippe va pouvoir<br />

répondre à Kusan? Faut-il répondre? Les questions ne sont-el<strong>le</strong>s pas à la fois plus importantes et plus<br />

intéressantes que <strong>le</strong>s réponses? C’est, ce doit être çà la ’stratégie du hwadu’: vous faire chercher<br />

d’autant plus à répondre, qu’il ne vous permet jamais de répondre “correctement”!<br />

Je ne voudrais surtout pas oublier de vous signa<strong>le</strong>r, - et ceci est très important, - que <strong>le</strong> ‘papier’ que<br />

m’a livré Massif Central porte sur des directives qu’il me donne…pour me débarrasser moi-même de<br />

‘mes propres ordures’: en faire trois tas, un tas à brû<strong>le</strong>r près du jardin potager ( papiers et cartons), un<br />

tas à jeter discrètement dans la forêt de bambous (matières organiques) et un tas à récolter dans un sac<br />

à part (bouteil<strong>le</strong>s et boîtes)! Moi qui m’attendais à du courrier ou à un fax!… Mais, après réf<strong>le</strong>xion,<br />

c’est extraordinaire! Symboliquement parlant, - il ne <strong>le</strong> sait pas, là, j’en suis sûr ! - il ‘me remet en<br />

mains propres <strong>le</strong> soin de faire désormais méthodiquement <strong>le</strong> nettoyage chez moi’ ! Il ‘dit’ par ce<br />

papier, que c’est à moi désormais, et à moi seul, sans lui, de m’occuper de ‘mes propres ordures’! En<br />

fait et quasiment en même temps : moi quelques secondes après lui (puisqu’il revient de ma cellu<strong>le</strong> où<br />

il allait déposer ce papier!), <strong>nous</strong> arrivons, tacitement, à <strong>nous</strong> rencontrer sans <strong>nous</strong> être concertés, dans<br />

‘<strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> de craie caucasien’ où il me dit que je ne suis plus son élève, et où je lui déclare qu’il n’est<br />

plus mon Maître!<br />

Et puis, a suivi une discussion bizarre qu’il m’a tenue, tout en détachant <strong>le</strong>s lampions de la fête:<br />

j’aurais oublié de faire ‘une donation’ pour la Noël bouddhiste, et il ne faudra pas oublier de payer

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!