Tchernobyl : Évaluation de l'impact radiologique et sanitaire
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• Chez l’enfant, les cancers <strong>de</strong> la thyroï<strong>de</strong> sont :<br />
− principalement papillaires <strong>et</strong> <strong>de</strong> caractère particulièrement<br />
agressif, s’accompagnant souvent d’une invasion locale <strong>et</strong>/ou <strong>de</strong><br />
métastases à distance ;<br />
− plus répandus parmi les enfants qui avaient <strong>de</strong> 0 à 5 ans au<br />
moment <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt <strong>et</strong> dans les zones jugées les plus<br />
fortement contaminées par 131 I ;<br />
− apparemment caractérisés par une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> latence plus brève<br />
qu’il n’était prévu ; <strong>et</strong><br />
− encore en progression chez les enfants qui avaient moins <strong>de</strong><br />
5 ans en 1986.<br />
Le déficit en io<strong>de</strong> <strong>et</strong> les examens systématiques ont presque certainement<br />
influé sur les facteurs <strong>de</strong> risque observés. Il n’en est pas moins clairement établi<br />
que l’augmentation <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>s cancers <strong>de</strong> la thyroï<strong>de</strong> chez l’enfant est<br />
liée à l’exposition à <strong>de</strong>s rej<strong>et</strong>s d’isotopes radioactifs <strong>de</strong> l’io<strong>de</strong>. Le nombre <strong>de</strong> ces<br />
cancers continue à progresser chez les adultes. Inversement, aucune<br />
augmentation <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>s leucémies n’a été observée à ce jour.<br />
Aucune progression n’a été observée en ce qui concerne les anomalies<br />
congénitales, les taux d’avortements spontanés ou toute autre affection induite<br />
par les rayonnements dans la population, soit <strong>de</strong>s régions contaminées, soit <strong>de</strong><br />
l’Europe occi<strong>de</strong>ntale, qui puisse être imputée à c<strong>et</strong>te exposition seize ans après<br />
l’acci<strong>de</strong>nt. Selon toute vraisemblance, la surveillance <strong>de</strong> la population dans son<br />
ensemble ne fera pas apparaître une augmentation notable <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>s<br />
cancers mais il est indispensable d’assurer un suivi permanent afin <strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tre<br />
<strong>de</strong> planifier les mesures <strong>de</strong> santé publique <strong>et</strong> <strong>de</strong> parvenir à mieux comprendre<br />
les facteurs qui interviennent en l’occurrence.<br />
La connaissance actuelle <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s d’une exposition prolongée aux<br />
rayonnements est limitée car les évaluations <strong>de</strong> doses reposent dans une large<br />
mesure sur l’exposition à <strong>de</strong> fortes doses. Une augmentation <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>s<br />
cancers avait été observée déjà avant l’acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>Tchernobyl</strong> dans les zones<br />
touchées ; en outre, une augmentation générale <strong>de</strong> la mortalité a été relevée ces<br />
<strong>de</strong>rnières années dans les plupart <strong>de</strong>s régions <strong>de</strong> l’ex-URSS.<br />
Aucune progression <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> leucémie n’a été observée, plus <strong>de</strong> seize<br />
ans après l’acci<strong>de</strong>nt, chez les travailleurs chargés d’assurer le r<strong>et</strong>our à la<br />
normale.<br />
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