Tchernobyl : Évaluation de l'impact radiologique et sanitaire
Tchernobyl : Évaluation de l'impact radiologique et sanitaire
Tchernobyl : Évaluation de l'impact radiologique et sanitaire
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
ayonnements <strong>et</strong> ne peuvent donc être directement imputés à une radioexposition<br />
donnée.<br />
Pour c<strong>et</strong>te raison, il n’est pas possible <strong>de</strong> mesurer les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> faibles<br />
doses sur l’homme, aussi les prévisions <strong>de</strong> risque relatives aux inci<strong>de</strong>nces<br />
futures sur la santé d’une exposition à une faible dose <strong>de</strong> rayonnements<br />
ionisants doivent-elles être établies par extrapolation à partir <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s mesurés<br />
<strong>de</strong> doses élevées. Il est admis qu’aucune dose <strong>de</strong> rayonnement ionisant n’est<br />
potentiellement inoffensive <strong>et</strong> que la fréquence <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s stochastiques à <strong>de</strong><br />
faibles doses est proportionnelle à celle intervenant à <strong>de</strong>s doses élevées. C<strong>et</strong>te<br />
hypothèse pru<strong>de</strong>nte a été adoptée pour faciliter la planification <strong>de</strong>s dispositions<br />
en matière <strong>de</strong> radioprotection lorsqu’il est envisagé d’introduire <strong>de</strong>s pratiques<br />
m<strong>et</strong>tant en jeu <strong>de</strong>s rayonnements ionisants. La CIPR a évalué à 5 % par sievert<br />
le risque <strong>de</strong> cancer mortel pour la population du fait <strong>de</strong> l’exposition <strong>de</strong><br />
l’organisme entier (IC90).<br />
Les inci<strong>de</strong>nces <strong>sanitaire</strong>s <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>Tchernobyl</strong> sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
ordres : les eff<strong>et</strong>s aigus (« eff<strong>et</strong>s déterministes ») <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s tardifs (« eff<strong>et</strong>s<br />
stochastiques ») ; par ailleurs, <strong>de</strong>s facteurs sociaux <strong>et</strong> psychologiques peuvent<br />
également influer sur la santé.<br />
Eff<strong>et</strong>s sur la santé induits par les rayonnements<br />
Eff<strong>et</strong>s aigus<br />
Les eff<strong>et</strong>s déterministes aigus se sont tous produits parmi le personnel <strong>de</strong><br />
la centrale ou parmi les personnes qui ont été appelées à lutter contre l’incendie<br />
<strong>et</strong> à participer aux premières opérations d’assainissement.<br />
Deux décès ont été immédiatement associés à l’acci<strong>de</strong>nt : une personne<br />
tuée par l’explosion <strong>et</strong> une autre atteinte <strong>de</strong> thrombose coronaire. Une troisième<br />
personne est décédée tôt le matin <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt par suite <strong>de</strong> brûlures thermiques.<br />
Vingt-huit autres personnes sont décédées ultérieurement dans les centres <strong>de</strong><br />
traitement, ce qui porte à 31 le nombre total <strong>de</strong> personnes décédées au cours <strong>de</strong>s<br />
premières semaines suivant l’acci<strong>de</strong>nt (UN88).<br />
Toutes les personnes présentant <strong>de</strong>s symptômes d’une exposition due à<br />
leur présence sur le site ont été hospitalisées. Sur les 499 personnes au total<br />
admises pour observation, 237 souffraient, selon le premier diagnostic qui a été<br />
porté, d’un syndrome d’irradiation aiguë. La gravité <strong>et</strong> la rapidité <strong>de</strong> l’apparition<br />
<strong>de</strong> leurs symptômes dépendaient <strong>de</strong> la dose à laquelle elles avaient été soumises.<br />
Les signes <strong>et</strong> symptômes précoces du syndrome d’irradiation dû à <strong>de</strong> fortes<br />
82