Tchernobyl : Évaluation de l'impact radiologique et sanitaire
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changé fréquemment, ce qui a entraîné <strong>de</strong>s variations notables dans les<br />
paramètres <strong>de</strong> direction <strong>et</strong> <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong>s rej<strong>et</strong>s. La répartition <strong>de</strong>s dépôts <strong>de</strong><br />
particules radioactives a été fortement tributaire <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion,<br />
<strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s particules <strong>et</strong> <strong>de</strong>s précipitations. Les plus grosses particules, qui<br />
étaient principalement <strong>de</strong>s particules <strong>de</strong> combustible, se sont déposées pour<br />
l’essentiel par sédimentation dans un rayon <strong>de</strong> 100 km autour du réacteur. Les<br />
p<strong>et</strong>ites particules ont été transportées par le vent à <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s distances <strong>et</strong> se<br />
sont surtout déposées sous l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s précipitations. La composition en<br />
radionucléi<strong>de</strong>s du rej<strong>et</strong> <strong>et</strong> du dépôt ultérieur sur le sol s’est aussi sensiblement<br />
modifiée pendant l’acci<strong>de</strong>nt en raison <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> température <strong>et</strong> d’autres<br />
paramètres au cours du rej<strong>et</strong>. On a choisi 137 Cs pour caractériser l’ampleur du<br />
dépôt au sol car (1) c<strong>et</strong> élément est facilement mesurable <strong>et</strong> (2) c’est la<br />
principale source <strong>de</strong>s doses d’irradiation reçues par la population après la<br />
décroissance radioactive <strong>de</strong> 131 I à courte pério<strong>de</strong>. Toutefois, pendant les<br />
premières semaines suivant l’acci<strong>de</strong>nt, la majeure partie <strong>de</strong> l’activité déposée<br />
sur le sol était constituée <strong>de</strong> radionucléi<strong>de</strong>s à courte pério<strong>de</strong>, dont le plus<br />
important, sur le plan <strong>radiologique</strong>, était 131 I. Toutes les cartes établies dans<br />
l’ex-URSS reposaient principalement sur un nombre limité <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> 131 I <strong>et</strong><br />
utilisaient les mesures <strong>de</strong> 137 Cs à titre indicatif. Il faut être pru<strong>de</strong>nt dans l’emploi<br />
<strong>de</strong> ces cartes, car on a constaté que le rapport <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong> 131 I à<br />
celles <strong>de</strong> 137 Cs variait dans <strong>de</strong> larges proportions (au Bélarus, entre 5 <strong>et</strong> 10) <strong>et</strong> ce<br />
rapport n’a pas été étudié sérieusement dans <strong>de</strong> nombreux pays.<br />
Les trois principales taches <strong>de</strong> contamination résultant <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />
<strong>Tchernobyl</strong> ont été appelées tache centrale, tache <strong>de</strong> Bryansk-Bélarus <strong>et</strong> tache<br />
<strong>de</strong> Kaluga-Tula-Orel (figure 4). La tache centrale s’est formée au cours <strong>de</strong> la<br />
phase active initiale du rej<strong>et</strong>, principalement à l’ouest <strong>et</strong> au nord-ouest<br />
(figure 5). Des dépôts au sol <strong>de</strong> 137 Cs atteignant plus <strong>de</strong> 40 kilobecquerels par<br />
mètre carré [kBq/m 2 ] ont recouvert <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s superficies dans le nord <strong>de</strong><br />
l’Ukraine <strong>et</strong> dans le sud du Bélarus. La région la plus fortement contaminée a<br />
été la zone d’un rayon <strong>de</strong> 30 km autour du réacteur, où les dépôts au sol <strong>de</strong> 137 Cs<br />
ont dépassé en général 1 500 kBq/m 2 (Ba93).<br />
Des secteurs fortement contaminés par 137 Cs sont apparus partout dans la<br />
zone éloignée, en fonction surtout <strong>de</strong>s précipitations au moment du passage du<br />
panache. La tache <strong>de</strong> Bryansk-Bélarus, dont le centre se situe à 200 km au<br />
nord/nord-est du réacteur, s’est formée les 28 <strong>et</strong> 29 avril, à la suite <strong>de</strong>s pluies<br />
tombées à la jonction entre la région <strong>de</strong> Bryansk, en Russie, <strong>et</strong> les régions <strong>de</strong><br />
Gomel <strong>et</strong> <strong>de</strong> Moghilev, au Bélarus. Les dépôts au sol <strong>de</strong> 137 Cs dans les zones les<br />
plus contaminées <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te tache étaient comparables à ceux relevés dans la tache<br />
centrale <strong>et</strong> atteignaient 5 000 kBq/m 2 dans certains villages (Ba93).<br />
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