Tchernobyl : Évaluation de l'impact radiologique et sanitaire
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autour du complexe nucléaire a été progressivement évacué, ce qui a porté à<br />
135 000 environ le nombre total <strong>de</strong> personnes évacuées.<br />
D’autres contre-mesures visant à réduire les doses ont été largement<br />
adoptées (Ko90). Parmi les procédures <strong>de</strong> décontamination appliquées par le<br />
personnel militaire figurent le lavage <strong>de</strong>s bâtiments, l’assainissement <strong>de</strong>s zones<br />
rési<strong>de</strong>ntielles, l’enlèvement <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> sol contaminée, le n<strong>et</strong>toyage <strong>de</strong>s<br />
routes <strong>et</strong> la décontamination du circuit d’alimentation en eau. Une attention<br />
particulière a été portée aux écoles, hôpitaux <strong>et</strong> autres bâtiments utilisés par <strong>de</strong><br />
très nombreuses personnes. Dans les villes, les rues ont été lavées en vue<br />
d’éliminer la poussière. Cependant, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> 30 km <strong>de</strong> rayon,<br />
l’efficacité <strong>de</strong> ces contre-mesures a été faible. On a tenté <strong>de</strong> réduire les doses à<br />
la thyroï<strong>de</strong> en administrant <strong>de</strong> l’io<strong>de</strong> stable pour neutraliser l’absorption d’io<strong>de</strong><br />
radioactif par la thyroï<strong>de</strong> (Me92), mais il n’est pas sûr que la tentative ait été<br />
concluante.<br />
Le Comité national soviétique <strong>de</strong> radioprotection (CNSR) a proposé un<br />
niveau d’intervention en termes <strong>de</strong> dose <strong>de</strong> 350 mSv sur toute la durée <strong>de</strong> vie<br />
pour le relogement <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> population (Il87). C<strong>et</strong>te valeur était<br />
inférieure d’un facteur 2 à 3 à celle recommandée par la Commission<br />
internationale <strong>de</strong> protection <strong>radiologique</strong> (CIPR) pour la même contre-mesure.<br />
Néanmoins, la valeur proposée par le CNSR a été vivement critiquée comme<br />
étant <strong>de</strong> niveau très élevé. La tension politique <strong>et</strong> sociale qui régnait alors en<br />
URSS est venue encore compliquer la situation. En conséquence, la proposition<br />
du CNSR n ‘a pas été adoptée par le Sovi<strong>et</strong> Suprême. Par la suite, une<br />
commission spéciale été chargée d’établir <strong>de</strong> nouvelles recommandations au<br />
suj<strong>et</strong> <strong>de</strong>s niveaux d’intervention. Ces recommandations se fondaient sur les<br />
niveaux <strong>de</strong> contamination du sol par certains radionucléi<strong>de</strong>s, à savoir 137 Cs, 90 Sr<br />
<strong>et</strong><br />
239 Pu. Comme il a été indiqué ci-<strong>de</strong>ssus, <strong>de</strong> vastes zones étaient<br />
principalement contaminées par<br />
137 Cs <strong>et</strong> l’on a utilisé un niveau <strong>de</strong><br />
contamination du sol par ce radionucléi<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1 480 kBq/m 2 comme critère<br />
d’intervention pour le relogement permanent <strong>de</strong> la population <strong>et</strong> <strong>de</strong> 555 à<br />
1 480 kBq/m 2 pour son relogement temporaire.<br />
Les personnes qui ont continué à rési<strong>de</strong>r dans les zones fortement<br />
contaminées se sont vues offrir par le gouvernement une in<strong>de</strong>mnisation <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />
examens médicaux annuels. Les habitants <strong>de</strong>s zones moins contaminées<br />
bénéficient d’une surveillance médicale. Les décisions actuelles concernant les<br />
mesures médicales se fon<strong>de</strong>nt sur les doses annuelles. Une in<strong>de</strong>mnisation est<br />
fournie aux habitants dont les dose annuelle est supérieure à 1 mSv.<br />
L’utilisation <strong>de</strong> lait <strong>et</strong> <strong>de</strong> champignons d’origine locale est limitée dans<br />
certaines <strong>de</strong> ces zones. Le relogement est envisagé en Russie pour les personnes<br />
dont la dose annuelle dépasse 5 mSv.<br />
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