Tchernobyl : Évaluation de l'impact radiologique et sanitaire
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Comportement <strong>de</strong>s radionucléi<strong>de</strong>s déposés<br />
Le comportement dans l’environnement <strong>de</strong>s radionucléi<strong>de</strong>s déposés<br />
dépend <strong>de</strong>s caractéristiques physiques <strong>et</strong> chimiques <strong>de</strong> ces radionucléi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> du<br />
type <strong>de</strong> r<strong>et</strong>ombées, humi<strong>de</strong>s ou sèches, <strong>de</strong> la taille <strong>et</strong> <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong>s particules<br />
ainsi que <strong>de</strong> l’environnement. Par exemple, les particules résultant <strong>de</strong> la<br />
conversion gaz-particule, par réaction chimique, nucléation <strong>et</strong> con<strong>de</strong>nsation, <strong>et</strong><br />
également par coagulation, présentent une gran<strong>de</strong> surface spécifique <strong>et</strong> sont<br />
généralement plus solubles que les particules générées par explosion, telles que<br />
les grosses particules <strong>de</strong> combustible produites par <strong>de</strong>s processus mécaniques<br />
comme l’explosion du combustible.<br />
En ce qui concerne les radionucléi<strong>de</strong>s à courte pério<strong>de</strong>, tels que les<br />
isotopes <strong>de</strong> l’io<strong>de</strong>, la principale voie d’exposition <strong>de</strong> l’homme rési<strong>de</strong> dans le<br />
transfert <strong>de</strong> la quantité déposée sur <strong>de</strong>s légumes à feuilles consommés dans les<br />
jours qui suivent, ou encore sur l’herbe <strong>de</strong> pâture, dont la consommation par les<br />
bovins ou les ovins provoque une contamination du lait. Le comportement à<br />
long terme <strong>de</strong> ces radionucléi<strong>de</strong>s n’est pas à considérer car la <strong>de</strong>mi-vie physique<br />
<strong>de</strong> 131 I n’est que <strong>de</strong> huit jours.<br />
Les radionucléi<strong>de</strong>s déposés sur le sol migrent vers le bas pour atteindre la<br />
partie du sol contenant les racines <strong>et</strong> le temps <strong>de</strong> séjour dans c<strong>et</strong>te zone <strong>de</strong>vrait<br />
conditionner partiellement leur migration dans la végétation. Les observations<br />
semblent n<strong>et</strong>tement indiquer que les profils <strong>de</strong> migration s’établissent très peu<br />
<strong>de</strong> temps après la contamination, sous l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s conditions initiales régnant<br />
immédiatement après celle-ci, comme l’humidité du sol <strong>et</strong> les premières<br />
précipitations, qui sont susceptibles d’influer <strong>de</strong> manière déterminante sur la<br />
profon<strong>de</strong>ur à laquelle les radionucléi<strong>de</strong>s pénètrent dans le sol (Br00). La<br />
migration verticale <strong>de</strong> 137 Cs <strong>et</strong> <strong>de</strong> 90 Sr dans le sol <strong>de</strong> différents types <strong>de</strong> prairies<br />
a été plutôt lente <strong>et</strong> la fraction la plus importante <strong>de</strong>s radionucléi<strong>de</strong>s est encore<br />
contenue dans les couches supérieures du sol (0-10 cm). On a estimé que la<br />
pério<strong>de</strong> effective d’élimination <strong>de</strong>s radionucléi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong>s racines se<br />
situait entre 10 <strong>et</strong> 25 ans pour 137 Cs. Peu <strong>de</strong> temps après l’acci<strong>de</strong>nt, les<br />
coefficients <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> 137 Cs aux végétaux ont diminué d’un facteur 1,5 à 7<br />
mais, compte tenu <strong>de</strong> la mobilité persistante du césium radioactif observée par<br />
la suite, <strong>et</strong> en particulier <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s effectives dans<br />
l’environnement qui se rapprochent du taux <strong>de</strong> désintégration physique <strong>de</strong> 137 Cs,<br />
il semble maintenant que le processus <strong>de</strong> sorption-désorption du césium<br />
radioactif dans les sols <strong>et</strong> les sédiments ten<strong>de</strong> vers un régime permanent<br />
réversible. La conséquence pratique qui en découle pour la contamination <strong>de</strong>s<br />
végétaux dans l’environnement est que les <strong>de</strong>nrées alimentaires resteront<br />
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