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Tchernobyl : Évaluation de l'impact radiologique et sanitaire

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environ 4 h du matin ont permis <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong> 250 pompiers, dont 69 ont<br />

participé aux activités <strong>de</strong> lutte contre l’incendie. A 2 h 10 du matin, les<br />

incendies les plus importants sur le toit <strong>de</strong> la salle <strong>de</strong>s machines avaient été<br />

éteints, cependant qu’à 2 h 30, les feux les plus étendus sur le toit du bâtiment<br />

réacteur étaient maîtrisés. Les pompiers sont parvenus à éteindre ces incendies à<br />

5 h du matin le jour même mais, à ce moment-là, le feu <strong>de</strong> graphite s’était<br />

déclaré. De nombreux pompiers qui avaient déjà reçu <strong>de</strong>s doses considérables<br />

ont été soumis à un surcroît d’irradiation en continuant à assurer leur service sur<br />

le site. Le feu intense <strong>de</strong> graphite a été à l’origine <strong>de</strong> la dispersion <strong>de</strong>s<br />

radionucléi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong>s fragments <strong>de</strong> fission à haute altitu<strong>de</strong> dans l’atmosphère.<br />

Les émissions se sont poursuivies pendant une vingtaine <strong>de</strong> jours mais ont été<br />

beaucoup plus faibles après le dixième jour, lorsque le feu <strong>de</strong> graphite a<br />

finalement été éteint.<br />

Le feu <strong>de</strong> graphite<br />

Bien que les incendies classiques sur le site n’aient posé aucun problème<br />

particulier <strong>de</strong> lutte contre l’incendie, les pompiers ont été exposés à <strong>de</strong> très<br />

fortes doses d’irradiation <strong>et</strong> 31 d’entre eux sont décédés. En revanche, la<br />

combustion du modérateur en graphite a soulevé un problème particulier. On ne<br />

possédait alors guère d’expérience au plan national ou international en matière<br />

<strong>de</strong> lutte contre les feux <strong>de</strong> graphite, d’où la crainte réelle que toute tentative en<br />

vue d’éteindre ce feu n’entraîne une nouvelle dispersion <strong>de</strong> radionucléi<strong>de</strong>s,<br />

éventuellement du fait <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> vapeur, ou puisse même provoquer<br />

une excursion <strong>de</strong> criticité dans le combustible nucléaire.<br />

Il a été décidé <strong>de</strong> recouvrir le feu <strong>de</strong> graphite à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s quantités<br />

<strong>de</strong> matériaux divers, chacun était <strong>de</strong>stiné à lutter contre une caractéristique<br />

différente <strong>de</strong> l’incendie <strong>et</strong> du rej<strong>et</strong> <strong>de</strong> substances radioactives. Les premières<br />

mesures prises pour maîtriser le feu <strong>et</strong> les rej<strong>et</strong>s <strong>de</strong> radionucléi<strong>de</strong>s ont consisté à<br />

déverser <strong>de</strong>s composés neutrophages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> lutte contre l’incendie<br />

dans le cratère résultant <strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction du réacteur. La quantité totale <strong>de</strong><br />

matériaux déversés sur le réacteur s’élevait à près <strong>de</strong> 5 000 t, dont environ 40 t<br />

<strong>de</strong> composés <strong>de</strong> bore, 2 400 t <strong>de</strong> plomb, 1 800 t <strong>de</strong> sable <strong>et</strong> d’argile <strong>et</strong> 600 t <strong>de</strong><br />

dolomite, ainsi que du phosphate <strong>de</strong> sodium <strong>et</strong> <strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s contenant un<br />

polymère (Bu93). On a largué environ 150 t <strong>de</strong> matériaux le 27 avril, puis 300 t<br />

le 28 avril, 750 t le 29 avril, 1 500 t le 30 avril, 1 900 t le 1 er mai <strong>et</strong> 400 t le<br />

2 mai. Les hélicoptères ont réalisé environ 1800 rotations pour larguer les<br />

matériaux sur le réacteur. Au cours <strong>de</strong>s premières rotations, l’hélicoptère restait<br />

en vol stationnaire au-<strong>de</strong>ssus du réacteur pendant le largage. Les débits <strong>de</strong> dose<br />

reçus par les pilotes d’hélicoptère au cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te opération étant trop élevés,<br />

il a décidé que les matériaux seraient largués pendant le passage <strong>de</strong>s appareils<br />

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