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Tchernobyl : Évaluation de l'impact radiologique et sanitaire

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Certains pays ne menant pas <strong>de</strong> programme électronucléaire <strong>et</strong> dont les<br />

propres <strong>de</strong>nrées alimentaires n’étaient pas contaminées ont fait valoir qu’ils<br />

n’avaient pas besoin d’importer <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées « altérées » <strong>et</strong> ont refusé toute<br />

<strong>de</strong>nrée contenant un radionucléi<strong>de</strong> quelconque. Il se peut fort bien que c<strong>et</strong>te<br />

mesure extrême <strong>et</strong> inapplicable ait été considérée comme un exemple <strong>de</strong> la<br />

diligence avec laquelle les autorités <strong>de</strong> ces pays protégeaient la santé <strong>de</strong> leur<br />

population. Parfois, c<strong>et</strong>te attitu<strong>de</strong> a paru favoriser une rivalité <strong>de</strong> voisinage entre<br />

les pays, s’agissant <strong>de</strong> déterminer lequel pourrait fixer les normes les plus<br />

rigoureuses en matière <strong>de</strong> contamination <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées comme si, ce faisant, il<br />

assurait une meilleure protection à ses propres citoyens. Il en est résulté que<br />

souvent <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées légèrement contaminées ont été détruites ou que leur<br />

importation a été refusée en vue d’éviter <strong>de</strong>s doses qui n’étaient<br />

qu’insignifiantes.<br />

En 1986, la CE a frappé d’interdiction l’importation <strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées<br />

alimentaires contenant plus <strong>de</strong> 370 Bq/kg <strong>de</strong> césium radioactif pour les produits<br />

laitiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> 600 Bq/kg pour toute autre <strong>de</strong>nrée alimentaire, quelle que soit la<br />

quantité consommée dans le régime alimentaire européen moyen. Ainsi, <strong>de</strong>s<br />

produits alimentaires qui se caractérisaient par une très faible consommation (<strong>et</strong><br />

dose), comme les épices, ont été traités <strong>de</strong> la même manière que <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong> consommation, comme les légumes. Cependant, ces valeurs ont été<br />

assouplies par la suite pour certains produits alimentaires en vue <strong>de</strong> supprimer<br />

les incohérences dans la façon <strong>de</strong> traiter les différentes catégories <strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées.<br />

Dans certaines circonstances particulières, <strong>de</strong>s décisions ont dû être prises<br />

en fonction <strong>de</strong> la situation locale. C’est ainsi que, dans certaines communautés<br />

du nord <strong>de</strong> l’Europe, la vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> renne est l’un <strong>de</strong>s principaux composants du<br />

régime alimentaire ; en raison <strong>de</strong>s conditions écologiques, on observe chez ces<br />

animaux une tendance à la concentration <strong>de</strong> césium radioactif, laquelle<br />

contribuera ensuite à l’exposition <strong>de</strong>s populations qui en sont tributaires pour<br />

leur alimentation. Des contre-mesures particulières, telles que le pâturage <strong>de</strong>s<br />

rennes dans <strong>de</strong>s zones où la contamination est plus faible, ont été introduites<br />

dans certains pays afin d’éviter c<strong>et</strong>te exposition.<br />

La diversité <strong>de</strong>s solutions a engendré une confusion <strong>et</strong>, <strong>de</strong> ce fait, il s’est<br />

avéré extrêmement difficile <strong>de</strong> dégager un consensus international sur les<br />

niveaux d’intervention dérivés applicables aux <strong>de</strong>nrées alimentaires ; ce n’est<br />

qu’en 1989, lors <strong>de</strong> la réunion OMS/FAO sur le Co<strong>de</strong>x Alimentarius tenue à<br />

Genève, que l’on est parvenu à un accord sur <strong>de</strong>s valeurs indicatives pour la<br />

radioactivité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires commercialisées au plan international<br />

(voir tableau 4).<br />

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