APPROCHER D'AUTRES MONDES EST POSSIBLE - sudoc

494 Cela est du reste cohérent avec
le mode d’intervention des ONG
dans le Sud. Il ne s’agit pas d’y
faire les choses à la place des
populations locales, mais d’appuyer
leur propre investissement
dans les projets qu’elles
ont défini en partenariat avec
l’ONG. Cette dernière contribue
à les aider à prendre de la distance
avec la situation qu’elles
vivent afin de définir les axes
de développement à privilégier,
puis apporte au projet le
coup de pouce spécifique (tantôt
d’ordre technique, tantôt
d’ordre financier) qui permet
de concrétiser le programme.
>
7.2. Plus-value d’une ONG
de développement
L’identification des ambitions qu’une ONG peut avoir en matière d’éducation au développement
ne peut occulter la question de savoir si elle est la mieux placée pour les poursuivre.
En effet, certains savoirs, savoir-être et savoir-faire qui favorisent une démarche d’engagement
efficace constituent des objectifs pédagogiques habituels du corps enseignant.
On pourrait, pour choisir un exemple caricatural, estimer que la maîtrise de la lecture
favorise la capacité d’un élève à prendre connaissance d’un certain nombre d’informations
relatives aux relations internationales. Incombe-t-il pour autant aux ONG d’assurer
l’apprentissage de cette compétence ?
L’action des ONG doit donc être orientée en fonction de la valeur ajoutée qu’elles peuvent
apporter à une démarche d’éducation au développement dont elles n’ont a priori pas le
monopole.
L’ONG a un rôle à jouer en complément de celui de l’institution scolaire.
Il importe que l’institution scolaire soit réellement partie prenante du processus d’éducation
au développement qui est mis en œuvre, voire qu’elle le pilote. L’ONG vient en appui de
l’effort consenti par la communauté éducative 494 .Une concertation préalable définit l’ensemble
du projet et l’implication de l’ONG, qui peut, le cas échéant, se limiter à conseiller
les enseignants dans la définition et la mise en place du projet.
L’ONG dispose de quelques atouts qui ne sont pas négligeables :
a. si son expertise en éducation au développement ne lui procure pas d’avantage comparatif
en matière pédagogique, sa connaissance de la réalité de terrain, des conditions
de vie des populations défavorisées peut procurer exactitude et légitimité à la transmission
d’information ;
b. sa connaissance des projets d’éducation au développement développés, avec sa collaboration,
dans d’autres établissements scolaires peut enrichir la préparation du projet
des leçons tirées d’autres expériences ;
c. son action dans le Sud est l’illustration que des choses peuvent être entreprises afin de
corriger les injustices dénoncées. L’existence, la présence d’une ONG est un témoignage
de refus du fatalisme et une démonstration de la vacuité de cette posture ;
d. l’intervention d’un acteur n’appartenant pas à l’univers scolaire habituel crée une rup-
112