APPROCHER D'AUTRES MONDES EST POSSIBLE - sudoc
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Iles de Paix a pris conscience que ses interventions sont nettement moins nombreuses<br />
dans les enseignements secondaires technique et professionnel que dans l’enseignement<br />
primaire ou dans la filière générale de l’enseignement secondaire. Les instances de l’association,<br />
soucieuses de ne laisser personne sur le bas-côté de l’éducation au développement,<br />
ont souhaité évaluer l’opportunité de mettre en œuvre un projet d’éducation au<br />
développement dans ces filières d’enseignement 1 . Le présent document résulte de cet<br />
examen approfondi.<br />
La question de départ est donc de s’assurer qu’il est bien envisageable de faire de l’éducation<br />
au développement avec des élèves de l’enseignement technique et professionnel.<br />
Dans l’affirmative, comment devra-t-on procéder ? S’agit-il de développer des outils pédagogiques,<br />
des projets et/ou des animations spécifiques à ce public ? Sous-entendu dans<br />
ces interrogations : existe-t-il des précédents en la matière qui pourraient nous aider<br />
dans notre démarche ? Très peu, en réalité.<br />
À partir du moment où il y a un trou béant à combler, il s’agira de procéder (patiemment)<br />
étape par étape. La première étape de notre démarche 2 sera d’établir le portrait le plus<br />
fidèle possible de cet univers du technique et du professionnel. Après avoir décrypté (de<br />
façon générale) le contexte scolaire belge et (de façon plus pointue) l’organisation de ces<br />
filières techniques et professionnelles, les caractéristiques propres aux élèves qui les<br />
fréquentent seront étudiées 3 . Dans un second temps, en lien direct avec les conclusions<br />
qui ont pu être dégagées lors de la première phase, il faudra s’atteler à définir des ambitions<br />
éducatives audacieuses mais réalistes. Enfin, parallèlement à cette délimitation des<br />
objectifs, l’examen des méthodes pédagogiques les plus adéquates sera entrepris.<br />
Tout comme le sondage de la Direction générale de la coopération au développement<br />
(DGCD) réalisé entre mars et juin 2004 4 visait (entre autres) à « se former une idée claire<br />
des connaissances du citoyen et de son intelligence en matière des grandes questions<br />
ayant trait aux relations internationales, au développement international et à la coopération<br />
au développement », mais aussi « se former une idée claire de l’attitude du citoyen<br />
vis-à-vis de l’aide au développement en général et de la politique belge en matière de coopération<br />
en particulier », nous chercherons à avoir une idée claire des connaissances et<br />
des attitudes intégrées par les élèves de l’enseignement technique et professionnel » 5 .<br />
D’emblée, la méthodologie a consisté à mener de front un parcours de la littérature et<br />
plusieurs vagues de rencontres en face à face avec des professionnels de terrain. Le<br />
but était d’éviter de s’enfermer dans une tour d’ivoire et de se contenter d’arpenter les<br />
couloirs des bibliothèques. En effet, qui peut mieux que ces directeurs, sous-directeurs,<br />
professeurs ou chefs d’atelier nous fournir les clefs de compréhension de cet univers<br />
complexe et très varié des enseignements technique et professionnel. Toujours dans ce<br />
souci d’être connecté à la réalité de ces enseignements, des animations ont d’emblée été<br />
programmées dans des classes. Ces diverses expériences vécues ont présenté l’avantage<br />
d’enrichir notre connaissance du public-cible, notamment en contrecarrant certaines<br />
idées reçues.<br />
1 Cette aspiration s’est exprimée<br />
lors de l’Assemblée générale<br />
d’Iles de Paix. Dans le courant<br />
du mois de mars 2007, l’AG<br />
« a réaffirmé son intention de<br />
voir l’association investir des<br />
publics scolaires relativement<br />
peu touchés par la majorité<br />
des acteurs d’éducation au<br />
développement. Elle visait en<br />
cela prioritairement les élèves<br />
de l’enseignement technique<br />
et professionnel dont le mode<br />
d’apprentissage privilégié<br />
échappe d’ordinaire aux schémas<br />
connus des ONG » ; ILES<br />
DE PAIX, Une opinion publique<br />
plus éclairée et agissante. Programme<br />
triennal 2008-2010<br />
d’Iles de Paix ASBL, déposé à la<br />
DGCD, 3 e version, Huy, octobre<br />
2007, p. 63.<br />
2 Démarche qui n’est pas sans<br />
rappeler celle qui avait conduit,<br />
il y a quelques années, Iles de<br />
Paix à étendre son champ<br />
d’action à l’enseignement maternel.<br />
Là aussi, un rapport de<br />
faisabilité avait été rédigé (par<br />
M. Serneels, dans le cadre d’un<br />
stage) ; Iles de Paix, L’éducation<br />
au développement dans<br />
l’enseignement maternel, Huy,<br />
2005.<br />
3 Ce premier pan du travail se<br />
réalise à la fois via le parcours<br />
systématique de la littérature<br />
sur le sujet et grâce aux rencontres<br />
parallèlement faites<br />
sur le terrain.<br />
4 DGCD, Sondage d’opinion portant<br />
sur les connaissances et<br />
l’attitude du public belge en<br />
matière de coopération d’une<br />
part et sur la visibilité de la<br />
Coopération Fédérale Belge<br />
d’autre part. Rapport définitif<br />
final, Leuven, 3 août 2004.<br />
5 Ibid., p. 7.<br />
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