APPROCHER D'AUTRES MONDES EST POSSIBLE - sudoc

générale, les élèves sont mis en situation de devoir choisir, très tôt, le métier (ou tout
au moins une filière professionnelle) qu’ils vont exercer » 235 . Or, des études tendent à
démontrer que « plus tôt l’adolescent doit faire un choix à l’école, plus grandes seront les
chances pour que ce choix soit conforme aux traditions et/ou à ce que le milieu attend
de lui » 236 .
Finalement, insistons sur le fait que « cette dévalorisation n’apparaît pas inéluctable » 237 .
Le décret « Missions » entend notamment « rendre à l’acte technique et manuel ses lettres
de noblesse » 238 . Ce n’est pas davantage une fatalité : en Région flamande, « la fréquentation
du professionnel ne diminue pas et l’accès n’y est pas réservé aux élèves en
retard » 239 .
235 Ibid., p. 227.
236 Ibid., p. 228.
237 ARREDONDAS, C. et HAVET, Ch.,
op.cit., pp. 33 et 34.
238 Ibid., p. 34.
239 Ibid., p. 33.
240 En 1867, un « premier rapport
sur l’état de l’enseignement industriel,
destiné aux Chambres
législatives », est rédigé par le
Ministre de l’Intérieur de l’époque
; GROOTAERS, D., op.cit., p.
4.
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2.3. L’enseignement technique et
professionnel : une réalité
contrastée
241 PECSI, D., op.cit., p. 21.
242 Soyons attentifs au fait que l’appellation
« travailleur adulte »
englobe toute personne de plus
de 12 ans ; PECSI, D., op.cit., p.
21.
243 Ibid.
2.3.1. Technique ET PROFESSIONNEL : DEUX UNIVERS
REELLEMENT SEMBLABLES ?
L’intervalle entre 1860 240 et 1914 « correspond au temps de fondation de l’enseignement
technique et professionnel en Belgique » 241 . Deux catégories d’enseignement se mettent
progressivement en place. Les premières à se développer sont les écoles industrielles qui
prodiguent un « enseignement du soir et du dimanche destiné à des travailleurs adultes » 242 .
Elles prolongent l’école primaire et s’adressent « essentiellement aux garçons » 243 . Leur
particularité tient au fait qu’elles associent « l’exposé théorique à l’application » 244 . D’un
autre côté, « l’école professionnelle se développe beaucoup plus tardivement et de manière
plus limitée » 245 . Dans cet enseignement de jour, « la place de la théorie est (…)
réduite au profit de la pratique même du métier » 246 . Le but premier « des partisans de
l’école professionnelle de la première heure » est de reprendre à leur compte « l’apprentissage
systématique et approfondi de la méthode de travail qui jusque-là se faisait dans
les ateliers » 247 . Un autre objectif est « de conserver et de transmettre des valeurs traditionnellement
liées au travail artisanal » 248 .
Entre 1930 et 1940, les caractéristiques distinguant les sections techniques et les sections
professionnelles s’affirment. Il semble que « le caractère théorique et moins spécialisé
pour le technique et celui de pratique et spécialisé pour le professionnel » se soient imposés
249 . La loi organique de 1953 confirme cette distinction. Elle présente l’enseignement
technique « comme une filière d’enseignement à part entière, plus proche de l’enseigne-
244 L’objectif final, orienté politiquement,
est « de former des
ouvriers instruits qui prennent
part à l’idéologie du progrès » ;
ibid.
245 En effet, « ce n’est qu’à la fin du
19 e siècle que ce type d’école
commence à se multiplier » ;
ibid., pp. 21 et 22.
246 Ibid., p. 22.
247 D’autant plus que cette méthode
de travail « se voit dorénavant menacée
par l’industrialisation » ;
GROOTAERS, D., op.cit., p. 264.
248 Tels que « la beauté, le caractère
unique, le travail complet,
la finition, etc. » ; ibid.
249 Ainsi, « les associations lexicales
sont faites grosso modo
dans les termes suivants :
professionnel renvoie à vocation,
travail ou exécution, spécialisation,
pratique, alors que
technique renvoie à création
ou art, mode ou procédure,
spécialisation moindre, théorie
» ; YAPU, M., op.cit., p. 86.
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