APPROCHER D'AUTRES MONDES EST POSSIBLE - sudoc
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Ces confidences « suggèrent que les phénomènes de violence à l’école ne présentent généralement<br />
pas le caractère dramatique et paroxystique que les médias leur attribuent » 404 .<br />
Autre objet de controverse, la question de l’évolution de la violence à l’école au fil des<br />
années a été soigneusement examinée. D’après les résultats obtenus en Communauté<br />
française, il n’y a « pas lieu de s’alarmer d’une hypothétique flambée de violence dans<br />
les écoles » 405 . Toutefois, « dans le même temps, les résultats invitent à se garder de tout<br />
triomphalisme » 406 . En effet, « les problèmes de violence identifiés lors de la première<br />
enquête sont toujours présents avec la même intensité, et on ne note aucune amélioration<br />
significative dans les conditions d’apprentissage auxquelles les élèves disent être<br />
confrontés » 407 . Par ailleurs, « les résultats suggèrent que ce ne sont pas les épisodes de<br />
violence aiguë qui sont les plus associés à des conséquences négatives à moyen terme sur<br />
les personnes, mais plutôt les actes de moindre intensité répétés au fil des jours » 408 .<br />
Enfin, « les pratiques éducatives présentes dans l’environnement scolaire de l’élève<br />
auraient une incidence sur la violence subie et agie par ce dernier, quelles que soient<br />
ses caractéristiques personnelles » 409 . De même, « la victimation d’un(e) enseignant(e)<br />
est liée à la qualité de ses relations avec ses collègues et au style de leadership de son<br />
établissement » 410 . Ainsi, « même quand on tient compte des caractéristiques de la population<br />
d’élèves accueillis par une école, certaines variables liées au mode de fonctionnement<br />
de cette école ont un effet sur le niveau de violence qui règne dans ses murs » 411 .<br />
« Deux écoles accueillant des publics comparables peuvent obtenir des résultats très<br />
différents concernant l’engagement des élèves dans leur scolarité, le bien-être des élèves<br />
à l’école et la qualité des interactions sociales en leur sein » 412 . On pourrait conclure que<br />
« l’évolution du niveau de violence dans un établissement est en partie liée, à la fois à sa<br />
situation initiale et à son public d’élèves (notamment le ratio filles/garçons), mais aussi<br />
aux pratiques éducatives et organisationnelles mises en œuvre en son sein » 413 .<br />
3.2.4. UN MODELE CULTUREL PROPRE<br />
Les élèves de l’enseignement technique et professionnel « sont différents de par leur modèle<br />
culturel » par rapport aux élèves du secondaire général 414 . Ce n’est pas si surprenant<br />
si l’on tient compte du fait que « chaque milieu engendre son propre modèle culturel, ce<br />
qui constitue pour lui une manière typique de voir les choses, une manière particulière<br />
d’agir qui s’imposent (…) comme allant de soi, comme normales » 415 . Les élèves des filières<br />
techniques et professionnelles, comme tout un chacun, « essayent d’affirmer leur<br />
identité, le modèle culturel propre à leur milieu » 416 .<br />
S’il est communément admis que « le niveau socio-économique de la famille conditionne<br />
souvent l’avenir professionnel des enfants », il est moins aisément accepté que « ce qu’on<br />
pourrait appeler les modèles culturels, c’est-à-dire une manière particulière d’envisager<br />
la vie, la carrière professionnelle, le rôle social de l’individu », jouent un rôle 417 . Pourtant,<br />
404 Ibid.<br />
405 « Afin d’apporter une première<br />
réponse à cette question,<br />
une enquête identique<br />
a été répliquée à trois ans<br />
d’intervalle dans plus d’une<br />
vingtaine d’établissements<br />
scolaires ». Or, « les comparaisons<br />
effectuées entre les deux<br />
moments de l’enquête soulignent<br />
principalement la stabilité<br />
des phénomènes étudiés » ;<br />
ibid., p 305.<br />
406 Ibid.<br />
407 Ibid.<br />
408 Ainsi, « pris isolément, ces événements<br />
sont pour la plupart<br />
presque banals, mais leur accumulation<br />
et leur répétition<br />
semblent vraiment faire violence<br />
aux personnes qui y sont<br />
confrontées, pouvant susciter<br />
de réelles souffrances psychologiques<br />
» ; ibid., pp. 307 et<br />
308.<br />
409 Ibid., p. 309.<br />
410 Ibid.<br />
411 Ibid., p. 310.<br />
412 Ibid.<br />
413 Même s’il est évident que<br />
« d’autres facteurs systémiques,<br />
institutionnels<br />
et organisationnels entrent<br />
en ligne de compte ».<br />
A cet égard, il n’est pas inutile<br />
de rappeler que « les parents<br />
et les familles ont aussi un rôle<br />
à jouer dans la prévention des<br />
violences à l’école, de même<br />
que les médias » ; ibid., pp. 310<br />
et 315.<br />
414 LEFEVRE, J. et WILLEM, M.,<br />
op.cit., p. 9.<br />
415 HIERNAUX, J.-P., NIZET, J. et a.,<br />
op.cit., p. 75.<br />
416 LEFEVRE, J. et WILLEM, M.,<br />
op.cit., p. 10.<br />
417 HIERNAUX, J.-P., NIZET, J. et a.,<br />
op.cit., p. 15.<br />
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