APPROCHER D'AUTRES MONDES EST POSSIBLE - sudoc

150 Par ailleurs, il règnerait également
« un effet d’entrainement
positif auprès des travailleurs
entourant les stagiaires » ;
GROOTAERS, D. et TILMAN, F.,
Enseignement technique et
professionnel. Balises pour
demain, in La revue nouvelle,
1995, pp. 109 et 110.
151 Ibid., p. 110.
152 En effet, la perception de notre
système scolaire partagée
par le plus grand nombre est
qu’on « inscrit d’abord dans
l’enseignement général, si l’on
ne s’en sort pas, on passe dans
le technique, si les résultats ne
suivent toujours pas, on descend
en professionnel et en
dernier recours, il reste toujours
l’enseignement en alternance
pour les plus mauvais » ;
DELLISSE, Ph., op.cit., p. 18.
153 Avec cette loi de 1953, pour
la première fois, toutes les
formes d’enseignement sont
intégrées dans un système
commun : le secondaire ; GROO-
TAERS, D., op.cit., p. 251.
154 Ibid.
155 Même si « cette concurrence
et cette infériorisation de l’enseignement
technique vis-à-vis
de l’enseignement moyen sont
déjà en germe pendant l’entredeux-guerres
» ; ibid., p. 252.
156 VANDENBERGHE, V., op.cit., p.
33.
157 Ibid., p. 34.
158 Ibid., p. 24.
Si la formation en alternance possède de nombreux atouts, elle présente aussi quelques
limites. Certains employeurs sont surtout intéressés par des avantages matériels, tels
que « l’accroissement de la production grâce à un personnel supplémentaire peu coûteux
et, surtout, la possibilité de disposer de contrats à l’essai gratuits facilitant le processus
de recrutement » 150 . D’autres y voient des avantages symboliques, comme par exemple le
fait de contribuer à « l’amélioration de l’image de l’entreprise » 151 . Mais la raison essentielle
pour laquelle ces formules d’enseignement en alternance « ne fonctionnent pas très
bien, c’est (…) parce qu’elles sont considérées comme le bas de l’échelle de l’apprentissage
» 152 .
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2.2. Un enseignement technique et
professionnel systématiquement
dévalorisé ?
Avant la loi organique de 1953, l’enseignement technique disposait d’une relative autonomie
vis-à-vis de l’enseignement moyen et était davantage valorisé qu’aujourd’hui, notamment
en raison d’un « programme d’enseignement théorique d’une exigence élevée » 153 .
En réalité, « la fonction de dépotoir dévolue à l’enseignement technique et surtout à l’enseignement
professionnel date (…) d’une époque beaucoup plus récente » 154 . En définitive,
« le processus de sélection et d’orientation en cascade des élèves à partir de l’enseignement
général vers l’enseignement technique et à partir de ce dernier vers l’enseignement
professionnel » peut être daté historiquement 155 .
2.2.1. UNE SEGREGATION IMPORTANTE
ENTRE ETABLISSEMENTS
La déconsidération des filières techniques et professionnelles trouve son origine dans
« l’accès à cet enseignement au terme d’un processus fait d’échecs successifs, parfois de
changements d’établissement répétés, et non selon ce que les économistes nomment un
premier choix » 156 . En Belgique, ce processus de relégation se traduit par des « redoublements
successifs ayant pour effet ultime de forcer la réorientation et l’émergence d’un
équilibre sur le quasi-marché scolaire, synonyme de forte ségrégation inter-établissements
» 157 . En effet, il semble que la mobilité importante des élèves d’un établissement
scolaire à un autre, couplée au choix initial, conduit à une ségrégation très nette entre
établissements francophones 158 . Par exemple, « dans les arrondissements de grandes villes
comme Bruxelles, Liège et Charleroi, certains établissements comptent moins de 5 %
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