APPROCHER D'AUTRES MONDES EST POSSIBLE - sudoc

Evidemment, certains ne pourront s’empêcher de conclure que les élèves des filières
techniques et professionnelles sont tout simplement « inadaptés à toute formation dans
les matières classées comme générales » 123 . Pourtant, il serait peut-être utile de se demander
si « l’approche essentiellement théorique de ces matières ne tient (…) pas à l’attitude
des enseignants à leur égard, à la manière dont ces enseignants ont été formés, à
leur modèle culturel ? » 124 . En effet, « les apprentissages en français, en mathématiques
peuvent se faire d’une manière très pratique, à l’occasion de réalisations concrètes qui
ont un lien avec les intérêts des jeunes » 125 .
En premier lieu, « certaines disciplines perçues comme rébarbatives sont devenues plus
accessibles grâce à leur intégration dans une démarche interdisciplinaire » . Ainsi, il semble
bien que « l’interdisciplinarité constitue une méthodologie de réussite dans l’enseignement
professionnel » 127 . Cela permet de souligner que « si la transmission de savoirs,
fondée sur le cloisonnement des disciplines, n’offre que bien peu d’attraits pour certains
élèves de l’enseignement général, elle s’avère totalement illusoire dès qu’il s’agit de sections
professionnelles » 128 . Le souci constant d’interdisciplinarité et de transdisciplinarité
assez spécifique à l’enseignement technique et surtout professionnel se retrouve également
dans la mise sur pied des concepts de classe de découverte et de dépaysement ou
dans celui de classe-entreprise 129 .
pose que l’enseignant prenne
du temps pour expliquer, réexpliquer,
écrire au tableau s’il
le faut », mais « cela suppose
aussi que les jeunes aient, de
temps en temps, l’occasion de
souffler, de se reprendre ».
D’ailleurs, « assez unanimement
(…), les jeunes consultés
mettent la relation d’aide au
cœur du rapport pédagogique
» ; ibid., pp. 123, 125 et
127.
123 Ibid., p. 124.
124 Ibid.
125 Ainsi, « qu’est-ce qui empêche
les professeurs de cours généraux
d’être, à leur manière,
de vrais professeurs de pratique
et des praticiens ? ». Par
exemple, est-ce vraiment « impensable
que l’enseignant s’interroge
sur les relations qu’il
peut y avoir entre l’histoire et
le métier de soudeur ? » ; ibid.,
pp. 123 et 124.
126 LEFEVRE, J. et WILLEM, M.,
op.cit., p. 149.
127 A ce propos, notons que la Fédération
de l’Enseignement Secondaire
Catholique a légitimé,
dès le milieu des années 1980,
des « programmes expérimentaux
pour les deuxième et troisième
degrés professionnels »,
sous l’appellation de « Thèmes
». Cette activité regroupe
les heures de français, d’actualités
et de formation humaine
sociale et familiale mais peut
aussi intégrer d’autres cours
suivant les besoins. Il faut bien
constater que c’est « l’unique
fois où un décloisonnement
des cours fut officiellement
reconnu par les autorités subsidiantes
et homologantes » ;
ibid., pp. 149, 152 et 153.
128 Ibid., p. 149.
129 Dans les deux premiers cas, il
s’agit de faire vivre les élèves
quelques jours en dehors de
l’établissement scolaire afin de
les confronter à « une activité
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