APPROCHER D'AUTRES MONDES EST POSSIBLE - sudoc
APPROCHER D'AUTRES MONDES EST POSSIBLE - sudoc
APPROCHER D'AUTRES MONDES EST POSSIBLE - sudoc
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
219 Ibid., p. 35.<br />
220 Ibid., pp. 35 et 36.<br />
221 Ibid., p. 36.<br />
222 Ibid.<br />
223 Ibid.<br />
224 ARREDONDAS, C. et HAVET, Ch.,<br />
op.cit., p. 25.<br />
225 Ibid.<br />
226 Si on se penche, par exemple,<br />
sur « le niveau en math<br />
et en sciences d’un élève<br />
fréquentant les premières<br />
années du secondaire », il<br />
est frappant de se rendre<br />
compte qu’en Belgique, « plus<br />
que dans nombre de pays de<br />
l’OCDE », l’origine socioéconomique<br />
des élèves « conditionne<br />
le résultat scolaire » ;<br />
VANDENBERGHE, V., Iniquité<br />
de l’enseignement en Communauté<br />
française : bref état<br />
des lieux et examen du rôle du<br />
mode de groupement des élèves<br />
d’un enseignement secondaire<br />
massifié, in FRENAY, M. et<br />
MAROY, Ch., op.cit., p. 240.<br />
227 ARREDONDAS, C. et HAVET, Ch.,<br />
op.cit., p. 25.<br />
228 Ibid.<br />
229 LEFEVRE, J. et WILLEM, M.,<br />
op.cit., p. 9.<br />
230 HIERNAUX, J.-P., NIZET, J. et a.,<br />
op.cit., 1982, p. 79.<br />
231 LEFEVRE, J. et WILLEM, M.,<br />
op.cit., p. 12.<br />
232 « Ces perturbations peuvent<br />
évidemment influencer la trajectoire<br />
scolaire de l’élève » ; ibid.<br />
233 DE CROM, F. et LELOUTRE, P.,<br />
L’enseignement technique et<br />
professionnel et l’égalité des<br />
chances entre filles et garçons<br />
face à l’emploi, Louvain-la-Neuve,<br />
1992, p. 150.<br />
234 Ibid., pp. 150 et 151.<br />
2.2.5. UN ENSEIGNEMENT SOCIALEMENT DOMINE ?<br />
Il existe une dépréciation des filières techniques et professionnelles au sein de notre société,<br />
qui se définit comme humaniste et donc (un peu hypocritement) « hostile aux logiques<br />
industrielle, technologique et marchande servant traditionnellement de références à ces<br />
filières » 219 . Facteur aggravant pour les élèves présents dans ces filières, il semble aussi<br />
que, paradoxalement, « cette culture humaniste soit dominante parmi les enseignants du<br />
secondaire, y compris parmi ceux qui œuvrent dans les filières techniques et professionnelles<br />
» 220 . Ces préjugés expliquent la réticence des élèves (et de leurs parents) « à opter<br />
spontanément pour l’enseignement technique ou professionnel au moment où se pose la<br />
question du choix d’une filière » 221 . Tout cela « contribue à entretenir une forte hiérarchie<br />
des métiers et positions sociales auxquels les différentes filières préparent » 222 . Ainsi,<br />
« les métiers dits manuels ou technico-commerciaux restent souvent perçus comme inférieurs<br />
aux métiers auxquels accèdent les diplômés de l’enseignement supérieur » 223 .<br />
D’un point de vue sociologique, il faut noter « le mépris que les familles des couches<br />
supérieures, voire des couches supérieures des classes moyennes, affichent à l’égard<br />
de l’enseignement technique ou professionnel » 224 . Tout porte à croire que « les efforts<br />
consentis pour que leurs enfants poursuivent le plus longtemps possible leurs études<br />
dans l’enseignement général est un mécanisme qui contribue à éviter que les enfants<br />
issus des classes dominantes ne se trouvent relégués dans un ordre d’enseignement<br />
qui doit nécessairement être réservé aux enfants issus des classes dominées » 225 . Cette<br />
régulation du marché scolaire agit irrémédiablement dans le sens d’un certain conservatisme<br />
social 226 . D’ailleurs, le fait d’opter pour l’enseignement technique ou professionnel<br />
résulte fréquemment d’une « orientation négative qui ne prend pas en compte l’aptitude<br />
particulière pour l’apprentissage d’une profession » 227 .<br />
Une des caractéristiques de l’enseignement technique et professionnel est « de recruter<br />
la quasi-totalité de ses élèves dans les classes populaires ou dans les couches inférieures<br />
des classes moyennes » 228 . Bien sûr, il n’existe pas de règle systématique mais, le<br />
plus souvent, on y rencontrera des jeunes issus des horizons suivants : « classe ouvrière,<br />
milieu rural, milieux immigrés, parfois même quart-monde » 229 . Généralement, « leurs<br />
parents sont ouvriers, employés subalternes, ou encore petits indépendants de niveau<br />
très modeste » 230 . Plus qu’ailleurs, « le jeune provient aussi parfois d’un milieu familial<br />
affectivement perturbé (enfants de homes, du juge, de parents séparés, etc.) » 231 . Dans<br />
ces cas de figure, il arrive que « les problèmes affectifs mobilisent l’énergie du jeune et<br />
l’empêchent de se concentrer sur son travail scolaire » 232 .<br />
Il faut être conscient que le choix d’orientation posé par le jeune « subit inévitablement<br />
l’influence de la famille qui, à l’heure actuelle, va encore dans le sens d’un maintien des<br />
rôles traditionnels » 233 . Par exemple, la marge de manœuvre des élèves qui se trouvent<br />
en deuxième année professionnelle « est fortement limitée, d’une part, par le poids d’une<br />
socialisation qui pèse davantage sur eux que sur les autres élèves et d’autre part, parce<br />
que les alternatives que leur offre le milieu scolaire sont très contraignantes » 234 . En effet,<br />
« dans l’école technique et professionnelle, probablement plus que dans la formation<br />
44