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Homályzónák Zones d' Ombre - MEK - Országos Széchényi Könyvtár

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kanal), ce qui avait renforcé chez eux un sentiment de sécurité. Ferdinand II les avait eneffet autorisés à se rendre propriétaires des immeubles, qu’ils occupaient 6 , alors qu’ilsn’avaient jusque-là été que locataires des bourgeois de Vienne. Selon Charles Patin, cefaubourg comptait en 1670, 111 maisons et 3 synagogues. Grâce aux privilèges accordéspar Ferdinand II et renouvelés par Ferdinand III, la communauté connut, pendant un demi-siècle,de 1625 à 1670, moins la prospérité économique qu’un essor intellectuel remarquable.En effet, les meilleurs rabbins d’Europe orientale s’y installèrent, surtout après1656, lorsque guerre et persécutions se furent abattues sur les communautés d’Ukraineet de Pologne. Celle de Vienne fut alors parcourue de courants mystiques et des dissensionsopposèrent certains notables, comme Hirschel Mayer aux illuminés qui attendaientpour 1670 le retour dans la Terre Promise. Or loin de voir se réaliser ces aspirations millénaristes,cette année-là marqua la fin du ghetto de Vienne, parce que les Habsbourgcessèrent de lui accorder leur soutien.En effet, tandis que l’antisémitisme de la population viennoise demeurait constant,l’attitude des Habsbourg varia considérablement, passant de la bienveillance de FerdinandII à l’hostilité déclarée de son petit-fils Léopold 1 er . C’est précisément l’évolution dela politique impériale vis-à-vis des Juifs viennois que nous étudierons dans un premiertemps.En fait la position de la branche styrienne de la Maison d’Autriche (Ferdinand II et sesdescendants directs) était contradictoire: d’une part sa politique religieuse aurait du entraînerle bannissement des juifs, d’autre part les nécessités financières de sa politiquel’obligeaient à ménager les grands hommes d’affaires d’origine israélite, de sorte quepour complaire à ceux-ci, les Habsbourg de Vienne tolérèrent l’existence d’une petitecommunauté juive dans leur capitale.Pourtant Ferdinand II (1619-1637) voulait rétablir, coûte que coûte, dans ses Etats patrimoniaux,l’unité religieuse au profit du catholicisme. Il avait déclaré au cardinal Khleslqu’il préférerait régner sur un désert plutôt que sur des hérétiques ; or quatre ans aprèsla victoire de la Montagne Blanche, qui mettait les Protestants des pays tchèques à samerci, il accorda aux Juifs viennois le statut le plus libéral qu’ils aient jusqu’alors connu,puisque ceux-ci échappaient désormais à la tutelle malveillante de la bourgeoisie viennoise.Il est possible que l’idée d’un ghetto lui ait été suggérée par son confesseur le pèreLamormain S.J., car cette solution avait fait ses preuves dans la Rome pontificale, où lesJuifs étaient traités assez libéralement.Pourtant le comportement de l’empereur n’était pas désintéressé : l’installation dughetto intervenait deux ans après la grave crise monétaire et financière (la Münzcalada),qui avait secoué les Pays héréditaires et l’Empire ; des émissions désordonnées de monnaiede billon et la vente à l’encan des domaines confisqués aux rebelles bohêmes avaient6Privilège du 6 décembre 1624 cité par Gerson Wolf, Geschichte der Juden in Wien (1546-1876), Wien, 1876, , pp. 43-44, dans lequel il était précisé quetoute vexation ou insulte serait sévèrement châtiée.18 Je an Bérenger

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