Homályzónák Zones d' Ombre - MEK - Országos Széchényi Könyvtár

prédécesseur dont nous reprenons ces décrets à notre compte. » L’auteur trouvait à cesfaits une explication : « Ils [Les juifs] s’emploient à détruire l’Église. Tout ceci n’est possibleque grâce à des protections. » Dans sa lettre pastorale du 27 juin 1725, Mgr K.-F. Szaniawski,revenait sur cet aspect et accusait le Conseil de la ville de Tarnów, entre les mainsdes protestants qui tolèrent les activités des juifs : « En outre, au marché, les juifs incitentles gens à porter des phylactères ; c’est pour cette raison qu’il faut les éloigner. 23 »Il apparaît donc que ce furent les évêques des régions orientales qui s’engagèrentdans l’action judéophobe. Changeant de tactique, Mgr Franciszek-Antoni Kobielski 24 , quiadministrait le diocèse de Volhynie, développa, dès 1739 et jusqu’à son décès en 1755,une importante activité missionnaire et littéraire pour la conversion. Le 10 mai 1741, ilpubliait une lettre pastorale destinée aux juifs 25 . L’auteur, ayant rappelé que depuis 1740ans, on souffrait de l’aveuglement des juifs et de l’endurcissement de leurs cœurs, appelaità la conversion des rabbins, du kahal et de tous les juifs, le plus rapidement possible,dans le ressort de son diocèse de Łuck et de Brest-Litowsk.Cet appel prit la forme d’un sermon à lire et à afficher dans les synagogues ; une foispar trimestre, on exposerait aux juifs, dans le but de les aider à sortir du péché d’aveuglementqui provoque la colère divine, que leurs prophètes avaient annoncé la venue duMessie. Kobielski proposait en plus un catalogue de mesures coercitives tirées de l’arsenalclassique de la littérature du genre.Le premier souci était celui de la sécurité et de la prééminence des chrétiens. L’auteurrappelait aux juifs qu’ils ne devaient pas employer de chrétiens dans leurs maisons maisfaire appel à des coreligionnaires pauvres. Inversement, ils ne pouvaient servir chez deschrétiens 26 . Pour les voyages commerciaux près des frontières, les juifs devraient être23Voir : Żydzi w Polsce (1648-1772). Żródła, opr. Adam KAZMIERCZYK, Kraków, 2001, doc. 21 p. 31. Jan Feliks Szaniawski (1673-1733) évêque de Chelm. Ilorganise, en 1703, une procession depuis Parczew où il part de la synagogue alors que les juifs de cette ville sont accusés d’avoir dévasté l’église deWolhyn. Par ailleurs, il s’efforce de développer l’uniatisme. Voir : Polski Słownik Biograficzny, t. XLVI/4, Warszawa-Kraków, 2010, pp. 631-633 et JudaicaLublinensia. Materiały zródlowe do dziejów w księgach grodzkich lubelskich, oprac. Henryk GMITEREK, Lublin, 2001.24Francziszek-Antoni Kobielski (1679-1755), évêque de Kamieniec (1736) puis de Łuck et Brest-Litowsk (1739). Né dans une famille originaire de Radomet alliée des Tarnowski ; il était le neveu du primat Antoni Szembek. Élève des piaristes, il a fait ses études de théologie à Rome d’où il revint sanstitres mais avec une solide connaissance du latin, du français, de l’allemand, du droit canon et du droit national. Avec Szembek, il soutint les Wettin etainsi devint chanoine à Cracovie (1709). Il fut député à plusieurs reprises et chargé de fonctions judiciaires. En 1725, il devint évêque de Cujavie-Poméranieet chanoine de Włocławek, en 1726. À partir de 1732, il fut nommé « résident » auprès du roi et est chargé des funérailles. Depuis 1735, il futle chancelier de Marie-Josèphe, épouse d’Auguste III. En 1736, il reçut l’évêché de Kamieniec et résida à la Cour et siégea au Sénat. Il agrandit lesrevenus de son diocèse grâce à des biens offerts par la reine. Il a aussi effectué des visites dans les diocèses d’Ukraine. En 1736, F.-A. Kobielski finançal’édition des Volumina legum ; en 1739, il devint évêque de Łuck où, en 1749, il couronna l’image de la Vierge du couvent des dominicains et se montratrès engagé dans le combat en faveur de l’Union de Brest. En 1748, à la Diète, il défendit les juifs contre les excès d’imposition. C’est alors qu’ildéveloppa l’action missionnaire du clergé parmi les juifs en les obligeant à écouter des sermons dans les synagogues. Ses Lettres pastorales furentpubliées en 1742 et en 1744 puis 1751 à Lwów, ainsi que Światło na oswiecienie narodu niewiernego… (Lwow, 1746) et des Oraisons funèbres, un Procestykający sie Żydom, en 1752 ainsi que Wszystkiemu duchowienstwu zdrowie (okolnik wzgledem zydow) w Torczyńie d. 9 lipca 1752 et les Conciones adIudaeos in maxima ipsorum celebritate solemnitatis habitae, Lwów, 1746. Voir : Encykopedia Katolicka, Lublin, 2002, t. IX, col. 220-221.25Voir le texte dans : Żydzi w Polsce (1648-1772)…, op. cit., pp. 53-54.26On trouve cette mesure en V. L. 1538, f° 83, De judaeis.36 Dan i e l To l l e t