Homályzónák Zones d' Ombre - MEK - Országos Széchényi Könyvtár

12) Les juifs peuvent pratiquer le grand commerce.13) Les juifs sont autorisés à créer des manufactures et des fabriques.14) Les juifs sont autorisés à investir leurs capitaux dans des propriétés foncières.16) Les juifs sont autorisés à employer autant de personnes qu’ils le souhaitent – que cesoit des juifs ou des chrétiens.18) On supprime la limitation du nombre de maisons juives dans Vienne.19) Les juifs étrangers sont autorisés à entrer dans Vienne et à s’y loger, mais pour unedurée limitée, le temps nécessaire pour traiter leurs affaires. La taxe d’entrée est supprimée.Les juifs étrangers doivent simplement se déclarer à la police 49 .La patente du 12 janvier 1782 réglementait leur accès à l’enseignement supérieur, dontils étaient auparavant exclus. La fréquentation des Universités leur était permise – à l’exceptiondes facultés de théologie. Ils étaient autorisés à suivre le cursus complet età prendre le grade de docteur en droit et celui de docteur en médecine « s’ils se distinguaientpar leurs talents ». Ces nouvelles dispositions furent notifiées au Conseil de l’Université,ainsi qu’aux directeurs des facultés de droit et de médecine 50 .Enfin l’Ordonnance du 23 juillet 1787 concernait l’état-civil. Elle obligeait les Juifs demeurantdans toutes les provinces de la Monarchie à prendre avant le 1 er décembre 1787des noms et des prénoms allemands pour éviter tout désordre. Dans la pratique l’impositiondes noms chrétiens fut l’origine de nombreuses et douteuses plaisanteries.Les réactions des Chrétiens furent variées. Des écrivains philosophes comme JohannAlxinger ou Ignace Biwancka prirent position contre la discrimination, mais de nombreusesbrochures antijuives virent le jour grâce à la liberté de la presse. Les arguments, quiétaient empruntés à la tradition religieuse, évoquaient aussi la concurrence économiqueet ils annonçaient la littérature antisémite du XIX e siècle. Ils montraient qu’il était difficiled’intégrer les Juifs dans la société autrichienne et que Joseph II avait eu un rôle de pionnier.49Patente de tolérance pour les Juifs de Vienne et de Basse-Autriche, Vienne, 2 janvier 1782, Harm Klueting, Der Josephinismus, op. cit., pp. 275-277.50Patente du 12 janvier 1782, H. Klueting, Der Josephinismus, op. cit., p. 279.Le destin des Juifs viennois : du Baroque aux Lumières (1620-1790)31