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possible, et ils quittent la Terre. Ils restent en l’air jusqu’à ce qu’ils aient épuisé leurs provisions. Pour<br />
boire, ils recueillent l’eau de pluie. On surnomme ces ballons <strong>des</strong> îles volantes. Ils montent très haut, plus<br />
haut que les avions. Bien sûr, tout ça est assez dangereux.<br />
— En tout cas, il ne faut pas avoir le vertige ! souffla le chien bleu.<br />
Peggy Sue restait fascinée par la masse du ballon.<br />
— Cet aérostat est le plus ancien de la flotte, expliqua le général, on l’a baptisé Capitaine Fantôme.<br />
— Pourquoi ? demanda Sébastian.<br />
— Parce qu’il a survécu à bien <strong>des</strong> aventures… et même à plusieurs de ses équipages. (Massalia<br />
s’interrompit pour annoncer :) mes enfants, voici l’ingénieur en chef Hinker, c’est lui qui dirige ce camp<br />
retranché. Il est l’inventeur <strong>des</strong> îles volantes.<br />
Peggy Sue bafouilla une formule de politesse. Le visage du capitaine avait l’air d’un masque<br />
confectionné pour Halloween par <strong>des</strong> enfants maladroits. À dire vrai, toute sa tête semblait sculptée dans<br />
une bougie amollie par la chaleur. « Sans doute une explosion de gaz ? » pensa la jeune fille en essayant<br />
de ne pas faire preuve d’une curiosité gênante. L’homme dit quelque chose, mais il avait la voix enrouée.<br />
Peggy Sue pointa le doigt vers le ballon et demanda :<br />
— Vous voulez que nous embarquions à bord de ce ballon ? Mais pour quoi faire ?<br />
— Une fois gonflés au béthanon B, les ballons sont capables d’enlever dans les airs <strong>des</strong> charges<br />
énormes, expliqua Hinker. Ils pourraient soulever une maison si on le désirait, il suffirait juste de<br />
calculer la valeur du mélange nécessaire à cet effort, c’est tout. Mais ils peuvent également <strong>des</strong>cendre à<br />
volonté.<br />
Il parut hésiter, mâchonna sa moustache, puis, se rapprochant de Peggy, déclara :<br />
— Je n’ai pas le temps de vous faire un long discours. Mais dans l’état actuel de notre technologie,<br />
c’est le seul moyen dont nous disposons pour mettre la Dévoreuse hors de combat.<br />
— Comment cela ? grogna Sébastian.<br />
— En gros voici le plan de bataille, déclara Massalia s’interposant entre l’ingénieur et les<br />
adolescents. Vous allez utiliser le Capitaine Fantôme pour vous infiltrer dans la crevasse qui mène au<br />
cœur de l’œuf. Le mélange gazeux de l’enveloppe vous permettra de <strong>des</strong>cendre au centre de la planète, là<br />
où la bête se tient recroquevillée.<br />
— Et… et ensuite ? bredouilla le garçon.<br />
— Quand vous serez en bas, vous déposerez une bombe à retardement près de son repaire, vous<br />
l’amorcerez et vous vous dépêcherez de remonter en regonflant le ballon. Si tout va bien, vous aurez le<br />
temps de ressortir à l’air libre avant que la bombe explose.<br />
— Au fou ! glapit le chien bleu, il est fou ! Vite, une camisole, une ambulance ! Qu’on l’emmène !<br />
Enfermez-le et jetez la clef au fond d’un puits !<br />
— C’est un bon plan, protesta Hinker. Le Capitaine Fantôme est le vaisseau le plus évolué que nous<br />
ayons conçu à ce jour. Il présente <strong>des</strong> perfectionnements dont ses prédécesseurs ne bénéficiaient pas.<br />
— Des perfectionnements ?! siffla ironiquement Sébastian en regardant l’aérostat par-<strong>des</strong>sus son<br />
épaule. Des perfectionnements… Vraiment ? Une enveloppe plus constellée de rustines qu’un vieux pneu<br />
de bicyclette, un filet et <strong>des</strong> cor<strong>des</strong>. Quelles merveilles de technologie !<br />
— Ne soyez pas stupide, trancha Massalia. Vous avez peur et je comprends votre réaction, mais vous<br />
savez que j’ai raison, et qu’il n’existe pas d’autre solution.<br />
Hinker esquissa un pas en avant, et il invita ses honorables visiteurs à visiter la nef. Les trois amis