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La Bete des souterra.. - Index of

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Ces véhicules tireraient le Capitaine Fantôme jusqu’à la crevasse, là, Sébastian commencerait à le<br />

dégonfler doucement pour le faire <strong>des</strong>cendre dans le gouffre de la coquille.<br />

Les camions démarrèrent.<br />

— Ils doivent faire vite, expliqua Sébastian, sinon l’aérostat les soulèvera du sol pour les emporter<br />

dans les airs.<br />

Peggy Sue observa avec anxiété le ventre du ballon sillonné de coutures. Il semblait sur le point<br />

d’éclater.<br />

Grâce au brouillard, on atteignit la crevasse sans problème.<br />

— Nous y sommes, annonça Hinker par le téléphone. Vous pouvez commencer à dégonfler la vessie.<br />

Tournez la manette d’un cran vers la gauche. <strong>La</strong> portance diminuera et le Capitaine Fantôme s’enfoncera<br />

dans la crevasse.<br />

Sébastian obéit.<br />

Aussitôt, comme par magie, l’aérostat perdit de l’altitude et <strong>des</strong>cendit de plusieurs mètres. Le vertige<br />

s’insinua en Peggy Sue qui voulut s’éloigner du bord.<br />

Les câbles reliant la nef aux camions furent largués. Enfin libre de ses mouvements, le Capitaine<br />

Fantôme s’enfonça dans les ténèbres de la coquille entrouverte.<br />

— C’est horrible, gémit le chien bleu, j’ai l’impression de pénétrer dans la gueule d’un requin…<br />

Cette crevasse est en train de nous avaler !<br />

— Je sais, haleta Peggy. Tu as vu comme il fait noir ? Dire que nous sommes en train de <strong>des</strong>cendre<br />

dans le ventre de la planète !<br />

— Ce serait une aventure formidable si je n’avais pas aussi peur, couina le petit animal. Nom d’une<br />

saucisse atomique ! On n’y voit rien là-dedans.<br />

Peggy Sue serrait les cordages à s’en scier les doigts. Sous ses semelles, les caisses remuaient.<br />

Tangage, roulis. Tangage, roulis.<br />

— Et il n’y a même pas une barrière où s’accrocher, se lamenta-t-elle, rien que ces cordages<br />

emberlificotés.<br />

Elle crispa les mâchoires pour empêcher ses dents de claquer et rabattit le capuchon de sa parka sur<br />

la tête pour se donner l’impression d’être protégée.<br />

« Je vais tomber, je vais tomber, je vais… »<br />

Les mots crépitaient dans son esprit.<br />

Passant d’un filin à un autre, elle entreprit de se déplacer vers la tente de toile huilée que les hommes<br />

de Hinker avaient dressée au sommet de l’amoncellement <strong>des</strong> caisses. C’était un abri dérisoire qui<br />

tremblotait dans le vent. Sa forme arrondie lui donnait l’aspect d’un igloo. Par moments elle semblait<br />

prête à s’envoler tant ses parois vibraient dans les bourrasques.<br />

— Ça y est, commenta le chien bleu, nous sommes dans la crevasse et nous continuons à <strong>des</strong>cendre…<br />

Le ciel commence à rétrécir au-<strong>des</strong>sus de nous. Regarde ! Ce n’est déjà plus qu’un petit zigzag couleur<br />

d’azur. Et toute cette nuit… Comment peut-il faire aussi noir ?<br />

Peggy Sue était trempée de sueur. Sébastian se matérialisa tout à coup devant elle. Il se déplaçait en<br />

marin habitué au roulis et ne cherchait nullement le secours <strong>des</strong> cordages pour rester debout. Comme tous

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