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faibles <strong>des</strong> coutures.<br />
— Non, cria Peggy Sue. Ça ne peut pas arriver. Vous n’existez pas !<br />
Ne prêtant aucune attention à ses cris, les spectres poursuivirent leur ascension. Par moments les<br />
bourrasques les éparpillaient, désorganisant leur fragile cohérence, mais ils revenaient toujours à la<br />
charge, obstinément, comme la fumée d’un feu de camp – une seconde chassée par le vent – reprend sa<br />
place.<br />
— Je vous interdis, cria Peggy. Je vous interdis…<br />
Les fantômes se moquaient bien de ses ordres !<br />
Ils grimpaient, rampant à la verticale le long <strong>des</strong> haubans. Peggy Sue s’assit et se cacha le visage dans<br />
les mains, s’efforçant de recouvrer son calme.<br />
Elle devait expulser le gaz qui lui embrumait le cerveau, renvoyer les spectres au néant avant qu’ils<br />
se matérialisent davantage.<br />
Quelqu’un lui toucha l’épaule et elle hurla, croyant qu’il s’agissait d’un ectoplasme. C’était<br />
Sébastian.<br />
— Les fantômes, balbutia Peggy. Les fantômes…<br />
— Ils n’existent pas, répéta doucement le garçon en tentant de la prendre dans ses bras. Calme-toi.<br />
À la seconde où il prononçait ces mots, les griffes <strong>des</strong> spectres crevèrent l’enveloppe du ballon qui<br />
explosa. Le souffle de la déflagration propulsa Peggy Sue dans le vide.<br />
« Je tombe ! songea-t-elle avec terreur, je vais plonger droit dans la gueule de la Dévoreuse ! »<br />
Et elle s’enfonça en tournoyant dans les ténèbres <strong>des</strong> abîmes.