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La Bete des souterra.. - Index of

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se charge de prélever quelques racines sur la forêt <strong>souterra</strong>ine, tu disposeras ainsi de l’antidote que tu<br />

réclames. En contrepartie, tu devras donner <strong>des</strong> cours à l’armée <strong>des</strong> sosies qui attend de monter à la<br />

surface.<br />

— Combien sont-ils ?<br />

— Trois cents, notre Mère estime que c’est suffisant pour conquérir l’Univers. À partir de maintenant,<br />

considère-toi comme leur pr<strong>of</strong>esseur et prépare-toi à répondre à nos questions.<br />

— Ça va être gai ! marmonna le chien bleu dans son coin.<br />

*<br />

Ce fut pour Peggy Sue une expérience plutôt bizarre.<br />

Des quatre coins de la plaine, <strong>des</strong> colonnes de marionnettes accoururent pour assister à ses cours de<br />

perfectionnement. Ces faux enfants modelés par la Bête s’asseyaient en tailleur, autour d’elle, et<br />

l’assommaient de questions saugrenues :<br />

— Pourquoi avez-vous <strong>des</strong> cheveux de couleurs différentes ? Et à quoi servent-ils ? S’agit-il de petits<br />

tentacules encore trop faibles pour bouger ?<br />

— Pourquoi avez-vous dix doigts et pas douze ?<br />

— Pourquoi ne peut-on pas changer son nez de place ?<br />

— Pourquoi ne peut-on pas faire un nœud avec son bras ?<br />

Peggy essayait de répondre sans s’énerver, mais les plus enragés restaient la fausse Peggy et le<br />

pseudo-Sebastian. Le « garçon » exigeait que la jeune fille lui fasse une « démonstration de baiser » car il<br />

craignait d’être ridicule s’il se trouvait obligé d’embrasser une fille.<br />

— Je ne sais pas comment bouger mes lèvres ! gémissait-il en esquissant une grimace repoussante qui<br />

aurait aussitôt mis en fuite les jeunes Terriennes. Tu dois me montrer. Tu es le pr<strong>of</strong>esseur !<br />

— Pas question ! répliqua Peggy, horrifiée à l’idée de poser ses lèvres sur cette bouche fabriquée en<br />

chair de pieuvre.<br />

— Alors, que le chien bleu me montre comment faire ! exigea le « garçon ».<br />

— Ce n’est pas possible ! expliqua Peggy Sue, sur la Terre, les filles n’embrassent pas les chiens sur<br />

la bouche.<br />

— Pourquoi ça ? s’étonna son interlocuteur.<br />

Ces conversations de fous amenaient Peggy au bord de la crise de nerfs. De son côté, le chien bleu<br />

n’était pas mieux loti. Il essayait désespérément d’enseigner à son double comment se comporter en<br />

véritable animal ; hélas, la marionnette à quatre pattes censée jouer son rôle ne cessait de confondre son<br />

nez et sa queue.<br />

— Et la danse ? interrogea la fausse Peggy. C’est quoi ce truc ? Ça a l’air d’être important pour vous.<br />

Pourquoi vous secouez-vous ainsi ? Pour mieux digérer ? Pour remettre vos organes en place lorsque<br />

vous êtes restés trop longtemps assis ? Pour défroisser votre peau ? Pour…<br />

Si elle avait pu, Peggy Sue l’aurait étranglée !<br />

*<br />

<strong>La</strong> journée de classe terminée, Peggy et le chien bleu s’en allèrent retrouver les ratés qui – prenant le

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