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La Bete des souterra.. - Index of

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protection. Elle trouve toujours le moyen de s’infiltrer dans la chambre <strong>des</strong> gamins pour les emporter<br />

dans son repaire…<br />

— Oui, gronda un homme. Au début, ses ongles étaient mous, ils s’effritaient sur l’acier <strong>des</strong> grilles.<br />

On savait qu’elle était là mais on ne la craignait pas vraiment. On pensait qu’elle saurait se contenter <strong>des</strong><br />

animaux <strong>of</strong>ferts en sacrifice.<br />

— Mais elle a grandi, chevrota un vieillard en se cachant le visage dans les mains. Et sa faim a<br />

grandi avec elle. Elle a commencé à dédaigner les <strong>of</strong>fran<strong>des</strong>. Elle voulait d’autres proies… plus<br />

succulentes. Il lui fallait <strong>des</strong> enfants. Et ses ongles, entre-temps, étaient devenus <strong>des</strong> griffes capables de<br />

sectionner le fer. Elle se moquait désormais <strong>des</strong> portes blindées. Elle broyait les grilles entre ses doigts<br />

comme on écrase une noix. Elle a commencé à voler les bébés, la nuit, pendant leur sommeil… Ses<br />

tentacules pr<strong>of</strong>itaient de la moindre fissure pour s’introduire dans les maisons à l’insu <strong>des</strong> parents…<br />

— Oui, la Dévoreuse est sortie de son engourdissement, confirma l’orateur, et cela signifie qu’elle va<br />

bientôt quitter sa coquille pour mettre le nez au-dehors, qu’elle va crever le sol pour jaillir à l’air libre.<br />

Et ce sera un spectacle terrible, car personne ne connaît son apparence qui est paraît-il affreuse. Oui, elle<br />

fera exploser Kandarta et déploiera ses ailes dans la nuit du cosmos, prête à prendre son vol après <strong>des</strong><br />

millénaires d’attente.<br />

Dans la foule, <strong>des</strong> femmes tombèrent à genoux et se cognèrent le front sur le sol. Une grande<br />

lamentation courait de bouche en bouche. Peggy Sue saisit le général par le coude pour l’entraîner<br />

derrière un pilier mais le chevalier se dégagea d’un coup sec.<br />

— C’est quoi, cette histoire de coquille ? chuchota l’adolescente. Ils ont l’air de croire que<br />

Kandarta est un œuf.<br />

Massalia lui jeta un regard étonné.<br />

— Tu n’as pas encore compris ? fit-il. Bon sang, vous êtes lents à la détente, vous les Terriens ! Il va<br />

donc falloir que je vous explique tout ! Mais c’est la vérité pure : Kandarta est un œuf. Un œuf<br />

gigantesque suspendu dans le cosmos. Un œuf pondu par une bête <strong>des</strong> premiers âges et abandonné là, dans<br />

le vide de l’espace. Un œuf <strong>des</strong>tiné à éclore lentement, et au sein duquel s’est développé l’embryon d’un<br />

animal énorme dont on ignore à peu près tout.<br />

— Mais… bégaya Sébastian, c’est une légende ?<br />

— Pas du tout, rétorqua Massalia. C’est la pure vérité. Nous vivons à la surface d’une coquille. Nous<br />

avons bâti <strong>des</strong> villes à la surface de cette même coquille. Lorsque nous marchons nous allons et venons<br />

au-<strong>des</strong>sus d’une bête assoupie, roulée en boule, et qui un jour, lorsqu’elle aura atteint le stade final de son<br />

développement organique, fera éclater l’œuf que nous appelons Kandarta. Alors nous mourrons tous. <strong>La</strong><br />

planète explosera en mille morceaux et la Dévoreuse prendra son envol.<br />

Peggy Sue était abasourdie mais n’osait contredire son interlocuteur. Après tout il s’agissait d’une<br />

croyance parmi tant d’autres, et il ne lui appartenait pas d’en discuter. Toutefois, à l’idée d’être en ce<br />

moment même juchée sur une coquille susceptible de se fendre, elle éprouvait une angoisse terrible. Un<br />

œuf ? Un œuf géant qui flottait dans le cosmos, un œuf dont le diamètre était celui d’une petite planète ?<br />

Allons ! C’était grotesque ! Un conte à dormir debout. Une superstition de paysans analphabètes, voilà<br />

tout. Mais elle avait beau tenter de se rassurer, quelque chose la poussait à fixer du regard le sol entre ses<br />

pieds.<br />

— Tu n’y crois pas, hein ? fit Massalia, goguenard. Les Terriens n’y croient jamais, et pourtant c’est<br />

vrai. <strong>La</strong> Bête est là, comme un énorme poussin. Un poussin très laid dont l’embryon a pris mille ans pour<br />

mûrir. Voilà pourquoi elle mange les enfants : pour achever son développement. Elle enlève les gosses

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