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chez ces patients que les troubles de la personnalité. Par la suite, Jastrowitz (1888),<br />

cité par Seron (2009), propose le terme de « moria » pour qualifier l’étrange gaieté<br />

des personnes atteintes de tumeurs cérébrales frontales ou d’éthylisme avec<br />

atrophie frontale.<br />

Au XXème siècle, plusieurs études de cas similaires affinent et complètent la<br />

description des troubles comportementaux. Voici une brève synthèse des troubles<br />

observés chez des patients présentant une lésion frontale : anosognosie, apathie,<br />

fatigabilité, difficultés attentionnelles, tendance à la plaisanterie, impulsivité,<br />

agressivité, conduites inappropriées, troubles de l’humeur (Zacher, 1901 ; Quensel ;<br />

1914, Schuster, 1902, cités par Allain et Le Gall, 2008). A ces observations cliniques<br />

et non empiriques des troubles comportementaux succèdent des études scientifiques<br />

portées sur l’anatomie des lobes frontaux.<br />

B) Des approches anatomiques aux approches fonctionnelles<br />

des dysfonctionnements exécutifs<br />

Durant la première Guerre Mondiale, un intérêt croissant pour l’anatomie<br />

mène les chercheurs à s’interroger sur la relation existant entre le siège de la lésion<br />

et la nature du trouble. La découverte anatomique des lobes frontaux permet ainsi<br />

d’envisager qu’une manifestation clinique externe observée dans le syndrome frontal<br />

puisse être attribuée à une région cérébrale dévolue à la fonction déficiente.<br />

1. L’approche de Luria (1967)<br />

Dès 1966, le neuropsychologue soviétique Luria, riche de son expérience clinique,<br />

expose sa théorie du fonctionnement cérébral. Il constate chez des patients atteints<br />

de lésions frontales des déficits dans les situations nécessitant : d’inhiber un schéma<br />

d’action prédominant (gestion des conflits internes), de résoudre un problème, de<br />

déduire des règles, de planifier une action et de la séquencer en différentes tâches. Il<br />

formule alors l’hypothèse selon laquelle les lobes frontaux seraient chargés de<br />

réguler les activités en contrôlant les structures corticales postérieures et sous-<br />

corticales. Désormais perçu comme précurseur des modélisations et théories<br />

contemporaines, Luria propose une subdivision des lobes frontaux en trois sous-<br />

unités : la région pré-motrice, la région dorso-latérale et la région médio-basale. Il<br />

suggère que chacune d’entre elles sous-tend des mécanismes cognitifs spécifiques<br />

comme suit :<br />

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