FRANKENSTEIN - Diogene éditions libres
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découvrais que le moineau n'émettait que des sons saccadés, alors<br />
que le chant du merle ou de la grive était doux et harmonieux.<br />
« Un jour que j'étais tiraillé par le froid, je dénichai un feu que<br />
des vagabonds avaient abandonné et cette découverte de la<br />
chaleur fut pour moi un délice. Dans ma joie, je plongeai ma main<br />
parmi les braises brûlantes mais je la retirai à la hâte en poussant<br />
un cri de douleur. Comme il est curieux, pensais-je, que la même<br />
cause produise des effets opposés ! J'examinai les matériaux du<br />
feu et vis avec contentement qu'ils étaient composés de bois. Je<br />
réunis rapidement quelques branches mais elles étaient trop<br />
humides et elles ne s'enflammèrent pas. J'en fus peiné et je m'assis<br />
pour contempler l'évolution du feu. Le bois humide que j'avais<br />
placé près du foyer sécha et, de lui- même, se mit à brûler. Je<br />
réfléchis à ce phénomène puis, après avoir ramassé un tas de<br />
branches, j'en découvris la cause et m'efforçai de réunir une<br />
grande quantité de bois afin de les faire sécher et d'avoir une<br />
bonne provision. Quand tomba la nuit et que je voulus me reposer,<br />
j'eus grand-peur que mon feu n'en vînt à s'éteindre. Je le recouvris<br />
soigneusement de bois sec et de feuilles et plaçai au-dessus des<br />
branches humides. Puis, après avoir déployé mon manteau, je me<br />
couchai sur le sol et m'endormis.<br />
« Il faisait jour à mon réveil et mon premier soin fut<br />
d'examiner le feu. Je le découvris et une légère brise le ranima<br />
rapidement. En observant cela, il me vint l'idée de fabriquer avec<br />
des branches un écran qui ranimerait les braises alors qu'elles<br />
seraient près de s'éteindre. Quand la nuit revint, je vis avec plaisir<br />
que le feu donnait aussi bien la lumière que la chaleur et, grâce à<br />
cette découverte, j'eus le moyen d'améliorer ma nourriture car<br />
celle que les vagabonds avait abandonnée à cet endroit était cuite<br />
et beaucoup plus savoureuse que les baies que je cueillais sur les<br />
arbres. Aussi, essayai-je de préparer ma nourriture de la même<br />
façon, en la plaçant sur les braises vives. Utilisées de la sorte, les<br />
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