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FRANKENSTEIN - Diogene éditions libres

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qu'ils cultivaient. Et tous les jours, à mesure que la saison<br />

avançait, les signes de confort se multiplièrent.<br />

« Quand il ne pleuvait pas, le vieillard, soutenu par son fils,<br />

effectuait sa promenade quotidienne. J'appris ainsi le terme qu'on<br />

employait quand l’eau tombait du ciel. Ce phénomène-là était<br />

fréquent mais, très vite, un grand vent séchait la terre et la saison<br />

devenait de plus en plus agréable.<br />

« Ma manière de vivre dans mon abri ne variait pas. Durant la<br />

matinée, j'observais les allées et venues des fermiers et, lorsqu'ils<br />

étaient pris par leurs diverses occupations, je dormais. Le reste de<br />

la journée, je les guettais encore. À l'heure où ils allaient se<br />

coucher, s'il y avait la lune et que la nuit était claire, je gagnais les<br />

bois pour pourvoir à ma propre nourriture et ramener au chalet du<br />

combustible. À mon retour, et aussi souvent que c'était nécessaire,<br />

j'enlevais la neige du sentier et accomplissais certaines besognes<br />

que j'avais vu faire par Félix. Et je remarquais que ces travaux,<br />

exécutés par une main invisible, les étonnaient toujours aussi<br />

grandement. Une ou deux fois, à ce propos, je les entendis<br />

employer des mots comme “bon génie” ou “merveilleux” mais<br />

j'ignorais alors la signification de ces termes.<br />

« Mes pensées, à présent, devenaient plus agiles et j'avais hâte<br />

de découvrir les raisons d'être et les sentiments de ces charmantes<br />

créatures. J'étais curieux de savoir pourquoi Félix avait l'air si<br />

malheureux et Agatha si triste. Je pensais (pauvre fou !) qu'il était<br />

en mon pouvoir de leur restituer le bonheur. Quand je dormais ou<br />

quand j'étais absent, l'image du vénérable père aveugle, de la<br />

douce Agatha et du beau Félix me hantait l'esprit. Je les tenais<br />

pour des êtres supérieurs qui seraient les arbitres de mon futur<br />

destin. J'imaginais mille manières de me présenter à eux et de me<br />

faire accueillir, je pressentais leur panique mais je me disais que<br />

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