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FRANKENSTEIN - Diogene éditions libres

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– Oh ! Calme-toi, calme-toi, mon amour, répondis-je. Cette<br />

nuit – et puis tout sera bien. Cette nuit est un cauchemar, un<br />

véritable cauchemar !<br />

Au bout d'une heure passée ainsi, je compris soudain quelle<br />

chose horrible serait pour mon épouse le combat que j'étais sur le<br />

point d'engager et je l'invitai énergiquement à se retirer, décidant<br />

de la rejoindre que lorsque la situation du monstre me serait<br />

exactement connue.<br />

Elle me laissa donc et je continuai pendant un certain temps à<br />

circuler au milieu des corridors de l'auberge, inspectant chaque<br />

recoin qui aurait pu servir de cachette à mon adversaire. Mais je<br />

ne découvris aucune trace de lui et je commençais déjà à supposer<br />

qu'il y avait beaucoup de chance qu'il ne mît pas sa menace à<br />

exécution, lorsque tout à coup j'entendis un cri terrible et<br />

effrayant.<br />

Il venait de la chambre où Élisabeth s'était retirée. La vérité,<br />

toute la vérité s'imposa à moi : je laissai tomber les bras et tous<br />

mes muscles se figèrent. Je sentis que mon sang se glaçait et<br />

venait chatouiller l'extrémité de mes membres. Mais cela ne dura<br />

qu'un instant. Un autre cri jaillit et je me ruai vers la chambre.<br />

Grand, Dieu ! Pourquoi ne suis-je pas mort à ce moment- là ?<br />

Pourquoi suis-je ici à vous relater l'anéantissement de ma seule<br />

espérance et de la plus pure des créatures humaines ? Elle gisait,<br />

inerte et sans vie, en travers du lit, la tête pendante, les traits<br />

livides, contractés, à moitié cachés par sa chevelure. Où que je me<br />

tourne, je vois la même image – les bras ballants, étendue sur son<br />

lit nuptial, telle que le meurtrier l'avait laissée. Pourrais-je encore<br />

vivre après cela ? Hélas ! La vie est obstinée : elle se cramponne à<br />

vous même quand on la déteste. À cet instant, je perdis<br />

connaissance et m'écroulai sur le sol.<br />

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