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FRANKENSTEIN - Diogene éditions libres

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– Je te revois avec le plus grand plaisir mais parle-moi de mon<br />

père, de mes frères et d'Élisabeth.<br />

– Ils vont très bien et ils sont très heureux, seulement un peu<br />

tristes de ne pas avoir de tes nouvelles. À propos, j'ai bien envie,<br />

moi, de te faire la morale. Mais, mon cher Frankenstein,<br />

poursuivit-il en s'arrêtant pour me dévisager, je n'avais pas<br />

remarqué tout à l'heure combien tu avais l'air malade. Tu es si<br />

pâle, on dirait que tu n'as pas dormi depuis plusieurs nuits.<br />

– Tu as deviné juste. Ces derniers jours, mon travail m'a<br />

tellement absorbé que je n'ai pas pu prendre de repos, comme tu<br />

le constates. Mais j'espère, j'espère sincèrement en avoir fini et<br />

pouvoir me débarrasser de ces contraintes.<br />

Je tremblais très fort. Je ne pouvais supporter de réfléchir, et<br />

encore moins de songer aux événements de la nuit précédente. Je<br />

hâtai le pas et bientôt nous arrivâmes à mon collège. Avec un<br />

frisson, il me vint l'idée que la créature que j'avais laissée dans<br />

mon appartement pourrait y être encore – vivre et se promener.<br />

J'avais peur de revoir le monstre et encore plus qu'Henry ne le vît.<br />

Je le priai donc de rester quelques instants au bas de l'escalier et<br />

me précipitai vers la pièce. Ma main était déjà sur la poignée de la<br />

porte et je n'avais pas repris mes esprits. Je m'arrêtai alors et un<br />

frisson me parcourut le dos. Puis, je poussai rudement la porte,<br />

comme les enfants le font d'ordinaire quand ils croient qu'un<br />

fantôme les attend de l'autre côté.<br />

Rien ne m'apparut. Je marchai prudemment mais mon<br />

appartement était vide et l'hôte détestable ne se trouvait pas dans<br />

ma chambre à coucher. J'avais quelque peine à croire que la<br />

chance avait pu me sourire. Assuré de l'absence de mon ennemi, je<br />

frappai les mains de joie et courus vers Clerval.<br />

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