28.07.2013 Views

FRANKENSTEIN - Diogene éditions libres

FRANKENSTEIN - Diogene éditions libres

FRANKENSTEIN - Diogene éditions libres

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

de tout le monde, je n'ai pas pu m'empêcher de croire que tu<br />

regrettais ton engagement mais que tu te sentais obligé, pour une<br />

question d'honneur, de répondre aux vœux de tes parents, quand<br />

bien même ton cœur s'y opposait. Mais c'est à un mauvais<br />

raisonnement. Je le confesse : je t'aime, Victor. Dans mes rêves, tu<br />

m'apparais toujours comme mon ami, comme mon compagnon le<br />

plus fidèle. Mais c'est ton bonheur que je désire autant que le<br />

mien, et je te déclare que si ton mariage devait t'être imposé et<br />

non librement consenti j'en serais éternellement malheureuse. Je<br />

pleure en pensant que tu pourrais te sacrifier au mot « honneur »,<br />

alors que tu as été frappé par les plus cruelles calamités et que<br />

seuls l'amour et la joie sont de nature à te rendre ton équilibre.<br />

Moi je t'aime d'un amour désintéressé et je ne voudrais pas attiser<br />

tes tourments en me dressant comme un obstacle devant tes<br />

désirs. Ah ! Victor, sois assuré que ta cousine et ta camarade de jeu<br />

t'aime trop sincèrement pour ne pas envisager avec crainte une<br />

telle solution. Sois heureux, mon ami, et si tu réponds à ma<br />

demande, sois certain que rien sur terre ne pourrait troubler ma<br />

tranquillité.<br />

« Mais que cette lettre ne te perturbe pas. Ne me réponds ni<br />

demain, ni après-demain, ni même avant ton retour si elle devait<br />

te peiner. Mon oncle m'enverra des nouvelles de ta santé et si je<br />

distingue un seul sourire sur tes lèvres quand nous nous<br />

rencontrerons, un sourire qui aurait pour origine une de mes<br />

initiatives, je n'aurais plus besoin d'aucun autre bonheur.<br />

Elisabeth Lavenza,<br />

Genève, le 18 mai 17.. »<br />

Cette lettre me remit en mémoire la menace du monstre que<br />

j'avais oubliée : Tu me retrouveras la nuit de tes noces ! C'était ma<br />

condamnation ! Cette nuit-là, le démon mettrait tout en œuvre<br />

pour me détruire et m'enlever le rayon de bonheur qui aurait pu,<br />

partiellement, me consoler de mes souffrances. Cette nuit-là, ses<br />

- 224 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!