Evaluation conjointe de la coopération de la Commission ... - OECD
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ÉVALUATION CONJOINTE DE LA COOPÉRATION<br />
AVEC LE NIGER 2000-2008<br />
Résumé<br />
Mandat<br />
En 2007, cinq bailleurs <strong>de</strong> fonds (<strong>Commission</strong> Européenne, Belgique, Danemark, France, Luxembourg) se<br />
sont réunis pour évaluer leur <strong>coopération</strong> avec le Niger sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2000-2008. Ensemble, ces cinq<br />
Donneurs Parties à l’<strong>Evaluation</strong> (ou DPE) ont représenté plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong> l’APD fournie au Niger sur <strong>la</strong><br />
pério<strong>de</strong>.<br />
Le caractère conjoint <strong>de</strong> cette évaluation implique un regard particulier : il ne s’agit pas d’apprécier <strong>la</strong><br />
performance individuelle <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> ces DPE mais d’analyser <strong>la</strong> conception, <strong>la</strong> mise en œuvre et les effets<br />
<strong>de</strong> leur action collective. Deux cadres d’analyse permettent <strong>de</strong> répondre à cette attente :<br />
L’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> Paris abor<strong>de</strong> le processus <strong>de</strong><br />
<strong>coopération</strong> et en particulier <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre les partenaires <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> (DPE-Gouvernement d’une part,<br />
DPE entre eux d’autre part).<br />
Les critères d’évaluation du CAD permettent d’apprécier <strong>la</strong> performance collective <strong>de</strong>s DPE à travers<br />
l’analyse <strong>de</strong> ses objectifs, ressources, réalisations, résultats et impacts.<br />
L’évaluation est structurée suivant ces <strong>de</strong>ux cadres d’analyse. Elle traite <strong>de</strong>s cadres stratégiques <strong>de</strong><br />
<strong>coopération</strong> entre chacun <strong>de</strong> ces DPE et le gouvernement nigérien, dans une sélection <strong>de</strong><br />
secteurs (développement rural, eau et assainissement, transport, culture, artisanat, santé, éducation et<br />
formation, appui macroéconomique). L’évaluation s’appuie sur un examen approfondi <strong>de</strong>s documents, <strong>de</strong>s<br />
visites <strong>de</strong> terrain effectuées sur <strong>de</strong>s sites sélectionnés au Niger et sur une enquête sur <strong>la</strong> perception <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong><br />
au développement au Niger, menée concomitamment par le LASDEL.<br />
Contexte<br />
Avec une croissance du revenu annuel par habitant <strong>de</strong> seulement 1%, le Niger est non seulement l’un <strong>de</strong>s pays<br />
les plus pauvres du mon<strong>de</strong>, mais également l’un <strong>de</strong> ceux pour lesquels les obstacles à franchir pour amorcer<br />
une croissance <strong>de</strong>s revenus et une amélioration <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie à long terme paraissent les plus<br />
insurmontables. Le Niger cumule les quatre « pièges » évoqués par Paul Collier 1 pour expliquer l’absence <strong>de</strong><br />
croissance économique et son enfermement parmi les pays en état <strong>de</strong> pauvreté extrême et en voie <strong>de</strong><br />
dégradation (conflits internes, enc<strong>la</strong>vement et mauvaise articu<strong>la</strong>tion économique sur les pays voisins,<br />
notamment le Nigéria, ressources naturelles encore mal valorisées, mauvaise gouvernance). Au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
pério<strong>de</strong> 2000-2008, <strong>la</strong> croissance démographique est restée une <strong>de</strong>s plus élevées du mon<strong>de</strong> (3,3%) et <strong>la</strong><br />
croissance économique par habitant est restée très faible et instable. Le nombre <strong>de</strong> nigériens pauvres a donc<br />
continué à augmenter, l’accès pour chacun aux ressources naturelles a diminué et les risques individuels se<br />
sont accrus. L’instabilité <strong>de</strong>s revenus est restée très gran<strong>de</strong> et a eu tendance à s’accroître. L’activité<br />
économique et les décisions politiques ont été handicapées par un conflit interne, facteur <strong>de</strong> risque physique<br />
et économique pour tous.<br />
Stratégies et moyens d’intervention <strong>de</strong>s DPE<br />
En 2002, le Niger s’est doté d’une Stratégie <strong>de</strong> Réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pauvreté (SRP) mise à jour pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong><br />
2008-2012 sous <strong>la</strong> forme d’une Stratégie <strong>de</strong> Développement Accéléré et <strong>de</strong> Réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pauvreté (SDRP)<br />
<strong>de</strong>stinée à amorcer une croissance économique forte, favorable aux pauvres et au développement humain<br />
durable. Plus encore que <strong>la</strong> SRP <strong>de</strong> 2002, <strong>la</strong> SDRP <strong>de</strong> 2007 met l’accent sur les leviers <strong>de</strong> croissance<br />
économique. L’atteinte <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> SDRP implique <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> croissance économique ambitieux et<br />
une mobilisation importante <strong>de</strong> ressources extérieures.<br />
1<br />
The Bottom Billion, why the poorest countries are failing and what can be done about it, Oxford University press, 2007.<br />
Rapport final 7