Evaluation conjointe de la coopération de la Commission ... - OECD
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ÉVALUATION CONJOINTE DE LA COOPÉRATION<br />
AVEC LE NIGER 2000-2008<br />
Ceci implique que l’on évite d’établir avant ces analyses <strong>de</strong> nouvelles listes d’objectifs peut-être<br />
pertinents mais pas nécessairement susceptibles <strong>de</strong> conduire à une allocation optimale <strong>de</strong>s<br />
ressources par rapport à ces <strong>de</strong>ux objectifs complémentaires.<br />
A <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du Comité <strong>de</strong> Gestion, quelques pistes susceptibles d’être explorées dans un<br />
contexte d’optimisation <strong>de</strong> l’allocation <strong>de</strong>s ressources sont évoquées ci-<strong>de</strong>ssous.<br />
1. OBJECTIF D’ACCELERATION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE PAR HABITANT :<br />
L’objectif général <strong>de</strong> ce volet <strong>de</strong> <strong>la</strong> stratégie est très c<strong>la</strong>ir : faire monter et maintenir le taux <strong>de</strong> croissance<br />
économique par habitant au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 3% par an pour l’ensemble du Niger. Ce taux, s’il est maintenu en<br />
moyenne pendant 30 ans permettrait <strong>de</strong> multiplier le revenu moyen par 2,35, ce qui le maintiendrait encore<br />
sous le niveau très faible <strong>de</strong> 500 EUR par an. Ce taux <strong>de</strong> croissance doit être considéré comme un minimum si<br />
l’on veut éviter les impasses évoquées dans l’analyse.<br />
Sous réserve d’étu<strong>de</strong>s complémentaires, quelques considérations peuvent gui<strong>de</strong>r <strong>la</strong> réflexion :<br />
• Un pays miné par les conflits et l’insécurité pour les personnes et les biens a peu <strong>de</strong> perspectives <strong>de</strong><br />
développement. La corruption et le manque <strong>de</strong> transparence du déci<strong>de</strong>ur ou <strong>de</strong> l’acteur public est un autre<br />
facteur dissuadant l’investissement car il nuit à <strong>la</strong> prévisibilité <strong>de</strong> ses comportements. Ce manque <strong>de</strong><br />
transparence favorise en outre <strong>de</strong>s comportements prédateurs et une inefficacité <strong>de</strong> l’action publique, peu<br />
favorables à l’investissement.<br />
• L’extrême pauvreté du pays implique une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure limitée (peu <strong>de</strong> pouvoir d’achat). La priorité<br />
est donc <strong>de</strong> promouvoir les exportations, tant au niveau régional qu’au niveau international.<br />
• L’instabilité climatique et économique provoque régulièrement <strong>de</strong>s crises <strong>de</strong>structrices du tissu<br />
économique et social qui fragilisent encore les actifs naturels, physiques, financiers et les réseaux <strong>de</strong><br />
solidarité sociaux sur lesquels ces popu<strong>la</strong>tions peuvent compter, accroissant d’autant leur vulnérabilité<br />
face aux crises suivantes.<br />
Toujours sous réserve d’étu<strong>de</strong>s complémentaires, dans une perspective d’accélération <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance par<br />
habitant, trois axes prioritaires pourraient découler <strong>de</strong> ce raisonnement :<br />
a) Paix et action publique transparente et prévisible ;<br />
b) Croissance économique basée sur les exportations ;<br />
c) Croissance économique moins instable basée sur <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> revenus plus diversifiées.<br />
1.1 La pacification du pays est une condition fondamentale <strong>de</strong> sa croissance.<br />
Elle est nécessaire pour stimuler les investissements nationaux ou étrangers indispensables au démarrage <strong>de</strong><br />
secteurs tels que les mines ou le tourisme notamment. Les DPE concentreront leurs moyens sur cet enjeu.<br />
1.2 L’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion publique au niveau central est fondamentale.<br />
Pour mettre en œuvre le scénario <strong>de</strong> croissance accélérée, <strong>la</strong> SDRP part <strong>de</strong> l’hypothèse que les apports <strong>de</strong>s<br />
bailleurs multiplient leur ai<strong>de</strong> par 4,2 par rapport aux volumes financiers qu’ils sont supposés accor<strong>de</strong>r selon le<br />
scénario tendanciel <strong>de</strong> faible croissance. La SDRP portait sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2008-2012. Il paraît c<strong>la</strong>ir en 2010 que les<br />
bailleurs ne sont pas prêts à suivre <strong>la</strong> proposition du gouvernement dans cette voie. Il est donc crucial <strong>de</strong><br />
concentrer les ressources disponibles sur un nombre limité <strong>de</strong> priorités. La qualité du pilotage central <strong>de</strong><br />
l’économie est donc vitale. Les progrès dans ce domaine auront en outre l’effet <strong>de</strong> levier immédiat d’accroître <strong>la</strong><br />
confiance <strong>de</strong>s bailleurs et d’augmenter leur rythme <strong>de</strong> déboursement à travers <strong>de</strong>s instruments plus alignés sur<br />
les stratégies et procédures nationales au bénéfice d’une gestion plus intégrée <strong>de</strong>s ressources disponibles. La<br />
promotion d’un cadre institutionnel et <strong>de</strong> pratiques administratives favorables au développement <strong>de</strong>s<br />
entreprises constitue un pré-requis pour valoriser les investissements favorables à <strong>la</strong> croissance économique.<br />
1.3 Les infrastructures à caractère économique et en particulier les transports constitueront une priorité.<br />
L’important sera d’éviter <strong>la</strong> dispersion et <strong>de</strong> privilégier <strong>la</strong> rentabilité économique. Une programmation très<br />
ciblée, conduite sur base <strong>de</strong> critères <strong>de</strong> rentabilité économique sera encouragée. L’enjeu <strong>de</strong> <strong>la</strong> CAFER et <strong>de</strong><br />
l’entretien routier est important. L’Etat n’a pas les moyens d’assurer cet entretien. Les bailleurs vont <strong>de</strong>voir<br />
continuer à appuyer le Niger pour longtemps ; <strong>la</strong> CAFER est probablement un lieu <strong>de</strong> concrétisation <strong>de</strong> cet<br />
appui, permettant aux DPE notamment <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r une capacité d’intervention sur l’entretien <strong>de</strong>s infrastructures<br />
vitales. Le taux <strong>de</strong> raccor<strong>de</strong>ment à l’électricité est encore faible et peu fiable même dans certains centres<br />
urbains. L’accès à l’énergie constitue une priorité pour le développement <strong>de</strong>s entreprises.<br />
Rapport final 129